Gaza : les nouveaux castors, ou le monde arabe au pied du mur

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Par Yves Mamou

Avec Donald Trump, l’islam castor est né : les pays arabes font barrage à l’idée d’accueillir les Palestiniens. Ont-ils une autre idée ? Pas sûr !

La proposition de Donald Trump de reloger les « réfugiés » palestiniens de Gaza en Jordanie et en Égypte, a frappé de panique le monde arabe. Sonnés, les dirigeants arabes ont eu pour premier réflexe de faire barrage. Mahmoud Abbas a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane1. Le roi Abdallah II de Jordanie a rencontré le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane2. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) et le roi Abdallah de Jordanie ont tour à tour multiplié les rencontres3.

À quoi toutes ces rencontres ont-elles abouti ? À faire barrage. L’Arabie Saoudite transformée en porte-parole a ainsi publié un communiqué « affirmant que la position du Royaume sur la création d’un État palestinien restait ferme et inébranlable, et qu’il rejetait toute tentative de déplacer le peuple palestinien de sa terre ».

Fin février, l’Égypte accueillera un sommet arabe d’urgence pour tenter d’élaborer des propositions qui soient susceptibles de satisfaire Donald Trump tout en évitant d’évacuer la population de Gaza.

Panique

Pour la première fois depuis la création de l’État d’Israël, un président américain affirme que les pays arabes doivent prendre en main le problème des réfugiés nés de la guerre de 1948.

Le consensus qui s’était établi entre dirigeants arabes et occidentaux sur la question palestinienne – « un État, sinon rien ! » – a désormais changé de nature.

Ce n’est plus à Israël de se voir sommer d’apaiser les Palestiniens ! Ce n’est plus aux Juifs d’accepter de vivre aux côtés d’un État terroriste ! Ce n’est plus aux Israéliens de subir les coups de couteau et les jets de roquette ! Ce n’est plus à Israël de supporter le djihad !

Donald Trump a changé la donne :

Aux pays arabes de crever l’abcès !

Rappel historique

Les quatre ou cinq millions de « Palestiniens » de Gaza et de Judée Samarie sont les descendants des 700 000 réfugiés arabes de la guerre de 1948.

Ces 700 000 réfugiés auraient dû, les années passant, voir leur nombre progressivement diminuer. Mais l’ONU a donné au réfugié palestinien un cadre juridique spécifique et une filiale de l’ONU, l’UNRWA, a été créée pour gérer et pérenniser la question palestinienne sur la scène internationale.

Pour qu’Israël comprenne qu’il ne se débarrasserait pas des « réfugiés palestiniens » avec le temps, le statut de « réfugié » palestinien est même devenu transmissible de père en fils.

Les 700 000 « réfugiés palestiniens » d’origine sont devenus six à sept millions (en ajoutant ceux du Liban, de Syrie, de Jordanie…) à la charge de la charité internationale.

Inévitablement, cette masse de population apatride a fini par incarner une « cause » :

La « cause palestinienne ». Laquelle n’a jamais eu qu’un but : récuser le droit des Juifs à la souveraineté nationale.

Ce refus d’un Israël souverain fait battre d’un même rythme le cœur des musulmans depuis soixante-quinze ans. Chiites ou sunnites, Pakistanais ou Égyptiens, la Palestine « libre » (de ses Juifs) exalte le cœur des musulmans, les fait descendre dans la rue et leur donne envie de tuer. L’intellectuel égypto-américain Husayn Aboubakr Mansour le reconnaît avec une grande honnêteté :

« Free Palestine » […] a toujours impliqué le meurtre de masse des Juifs dans leurs villes, leurs rues, leurs magasins et jusqu’à leurs salons ». « L’idée de la libération nationale palestinienne », ajoute-t-il, « a de longue date été formulée en des termes qui cautionnent ou exigent le massacre aveugle de Juifs. Pour des acteurs plus transparents, tels que le Hamas et la République islamique d’Iran, la libération de la Palestine signifie tout simplement, et sans aucune réserve, l’éradication totale d’Israël. »

Le pogrom mené par le Hamas le 7 octobre 2023 contre 1200 Israéliens est la parfaite expression de cette haine génocidaire. Qui a vu les images des exactions du Hamas filmées par les miliciens eux-mêmes a une idée précise des sentiments qui portent les « Palestiniens ».

Cette haine d’Israël ne pouvait manquer d’être instrumentalisée :

– les régimes arabes s’en sont servi pour expliquer à leurs populations que leur pauvreté, leur analphabétisme, leur manque d’avenir était de la faute des Juifs ;

– L’Union soviétique a fait de la « Palestine » une cause pour unir le monde arabe contre Israël et les États-Unis ;

– Les Frères Musulmans ont tenté d’unir le monde arabe autour du drapeau de la Palestine ;

– L’Iran chiite a fait de la « cause » un outil de conquête du monde arabe sunnite.

L’Iran a porté à incandescence le symbole « Palestine ». En se donnant une image de « meilleur défenseur de la cause palestinienne », les ayatollahs chiites de Téhéran ont empêché les régimes arabes sunnites de faire la paix avec Israel :

– En 1982, ils ont créé le Hezbollah au Liban,

– et dans la foulée ils ont créé le Jihad Islamique Palestinien à Gaza ;

– puis en 2011, ils ont pris le contrôle de la Syrie, et fait alliance avec le Hamas à Gaza ;

– ils ont aussi armé les Houthis au Yémen et multiplié les milices pro palestiniennes en Irak.

Tous ces milliards dépensés en constitution de milices surarmées n’avaient qu’un seul but : déstabiliser les régimes arabes au nom de la « cause palestinienne ».

Le 7 octobre, quand le Hamas a franchi la frontière israélienne et entrepris de massacrer tous les Juifs qui lui tombaient sous la main, l’enthousiasme du monde musulman a été porté au pinacle. Le soutien au Hamas a été massif et immédiat partout dans le monde, au Moyen-Orient, mais aussi dans les communautés islamiques d’Europe et des États Unis.

Mohamed Ben Salmane, prince régnant d’Arabie Saoudite, qui était prêt à ouvrir une ambassade à Jérusalem, a fait le constat que le cœur des Saoudiens aussi battait pour la « cause ». Alors, il a crié « pause » !

L’irruption Trump

…/… YM

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