Gaza – Les correspondants français sous l’influence du Hamas ?

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Les confidences d’un journaliste de Radio France sur sa manière de travailler à Gaza révèlent les méthodes d’intimidation du « bureau de presse » du Hamas.

 

C’est une phrase stupéfiante, prononcée le 10 octobre sur le plateau de C ce soir et qui en dit long sur les relations de soumission et de connivence que le Hamas a su imposer à certains journalistes français.

Lors de ce débat, Frédéric Métézeau, ancien correspondant de Radio France à Jérusalem, raconte son expérience et se laisse aller à quelques confidences.

Le journaliste raconte tout d’abord comment il se fait accréditer au bureau de presse du Hamas lorsqu’il effectue des reportages à Gaza.

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le Hamas n’est pas seulement un groupe terroriste (…). Le Hamas gouverne, le Hamas il a des bâtiments, le Hamas il a un service de presse, il a une chaîne de télévision… Quand vous êtes à Gaza, vous allez au bureau du Hamas, vous dites « bonjour, je suis le correspondant de Radio France, je viens voir monsieur Machin ou Monsieur Chose pour discuter avec lui. Et on vous présente un cadre du Hamas.

Puis Frédéric Métézeau explique comment il fait équipe avec son « fixeur », c’est-à-dire l’assistant journaliste palestinien arabophone qui sur le terrain facilite le reportage, trouve les contacts et assure la traduction durant les interviews.

Ecoutez, c’est du lourd :

C’est le Hamas qui nous accrédite et il faut savoir dans quelles conditions nous travaillons. Je ne parle pas arabe. Le fixeur-traducteur qui nous accompagne est pénalement responsable de ce que je vais publier. Donc vous imaginez le doigté avec lequel il faut écrire et parler du Hamas.

En quelques mots, l’ancien correspondant de Radio France à Jérusalem a vendu la mèche : « Le Hamas fait donc pression sur les correspondants étrangers en prenant les assistants palestiniens en otages et en les menaçant de graves rétorsions si le reportage venait à déplaire à l’organisation terroriste ».

C’est ce à quoi Frédéric Métézeau fait clairement allusion en indiquant que son fixeur est « pénalement responsable » aux yeux de l’organisation terroriste qui impose sa loi sur l’ensemble de la bande de Gaza.

Comme ces choses là sont dites avec pudeur !

A InfoEquitable, nous ignorons les arcanes du code pénal gazaoui et les garanties qu’il offre au justiciable palestinien.

Mieux informé sans doute, et pour éviter à son collaborateur de gros ennuisFrédéric Métézeauainsi qu’il le confesse sur le plateau de C ce soir, prend soin de réaliser ses reportages « avec doigté » et à « parler du Hamas » de manière suffisamment bienveillante pour que les dirigeants islamistes de Gaza soient satisfaits.

Bref, le journaliste de Radio France reconnaît qu’il n’écrit pas ses reportages en toute indépendance et qu’il cède aux pressions du Hamas.

Du point de vue déontologique, c’est très grave, d’autant que les auditeurs de France Inter n’ont manifestement jamais été informés de ce gentlemen agreement.

Des reportages au ton anti-israélien et qui épargnent le Hamas

La « gaffe » de Frédéric Métézeau n’est pas une parole en l’air.

Une rapide recension de ses reportages effectués à Gaza permet de se faire une idée du « doigté » avec lequel le correspondant de Radio France a veillé à ne pas trop froisser le service de presse du Hamas.

En septembre dernier, le journaliste remercie son fixeur qui l’a aidé à réaliser son dernier reportage pour France Culture avant de rentrer à Paris.

Il s’agit du portrait d’un « militant écologiste » gazaoui, Mohamed Assad, que le journaliste interviewe avec une certaine complaisance.

Mohamed Assad accuse « l’occupation sioniste » d’être responsables de tous les maux à Gaza, tant politiques qu’environnementaux.

Il s’agit bien sûr d’un énorme mensonge : en septembre 2023, Gaza n’est plus occupée (depuis 18 ans !). Qu’à cela ne tienne, Frédéric Métézeau laisse passer l’intox sans démentir. Le Hamas a dû apprécier.

En février 2022, un autre reportage dépeint la détresse des pêcheurs de Gaza qui essuient des « tirs de la marine israélienne ».

La situation de ces pêcheurs palestiniens est qualifiée « d’ubuesque » par le journaliste.

Frédéric Métézeau se garde bien de préciser que les limitations de la navigation au large de Gaza ne sont dues qu’à la menace permanente que le Hamas fait peser sur les localités israéliennes et pas aux décisions fantasmagoriques d’un père Ubu en uniforme de Tsahal.

Interviewant les pêcheurs et les pisciculteurs que le Hamas a bien voulu le laisser approcher, le journaliste reproche ainsi au « blocus israélien » de forcer Gaza à se rabattre sur la pisciculture, alors que la croissance de cette activité est au contraire le fruit d’une politique délibérée et que c’est en soi une bonne nouvelle pour le développement économique du territoire.

Ce ne sont là que deux exemples, mais qui témoignent d’une bonne part de la production du correspondant de Radio France lorsqu’il se rend à Gaza.

La mort du fixeur palestinien

Le 22 octobre dernier Frédéric Métézeau annonce la mort de son fixeur dans un bombardement israélien au nord de la bande de Gaza.

Roshdi Sarraj avait refusé d’évacuer les zones de combats et préféré demeurer dans la ville de Gaza.

Le journaliste a rendu hommage à son « ami » en soulignant qu’il était à ses yeux un « professionnel irréprochable ».

Radio France et sa présidente Sibyle Veil ont pareillement rendu hommage au jeune fixeur… ainsi que le Syndicat national des journalistes (SNJ) et une bonne part de la profession.

Ces hommages professionnels ont été l’occasion d’apprendre que Roshdi Sarraj était également le fixeur des journalistes du Monde, de Mediapart, de Politis… autant de journaux très marqués à gauche qui depuis des années assument une ligne éditoriale anti-israélienne accompagnée d’une complaisance à peine dissimulée envers le terrorisme du Hamas.

On peut raisonnablement supposer que tous ces journalistes respectaient eux aussi la consigne de ne pas engager la « responsabilité pénale » de Roshdi Sarraj vis-à-vis du bureau de presse du Hamas.

Roshdi Sarraj produisait aussi des clips à la gloire du Hamas

Le jeune fixeur palestinien ne méritait certes pas de périr sous les bombes israéliennes, même si sa mort est certainement due avant tout à son refus très imprudent d’évacuer des zones dont il savait qu’elles allaient être bombardées.

Pour le reste, nul n’est obligé de souscrire aux éloges convenus sur son « professionnalisme » et son objectivité.

Hormis ses liens de sujétion avec le Hamas déjà évoqués, Roshdi Sarraj avait réalisé et posté, cinq jours après les massacres de civils juifs des kibboutz autour de Gaza, un clip à la gloire des terroristes du Hamas qu’il qualifiait de « combattants de la liberté ».

On peut bien sûr trouver toutes les excuses au jeune gazaoui et s’incliner devant son destin tragique.

On a beaucoup plus de mal en revanche à absoudre l’attitude les correspondants français qui ont accepté de se soumettre aux pressions du Hamas lors de la réalisation de leurs reportages.

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