La réalité
Le 20 mai 2020, on apprenait que le Covid avait achevé sa première victime à Gaza : une femme de 77 ans, qui souffrait déjà d’autres pathologies respiratoires. Le ministre de la santé gazaoui a annoncé que la patiente était arrivée d’Égypte (Times of Israel).
En effet, pas plus de 20 Gazaouis n’avaient été infectés tant que les frontières avec l’Égypte et Israël restaient fermées. Mais le 21 mai 2020, 1500 Palestiniens bloqués par le virus en Égypte avaient été autorisés à rentrer. Ils devaient transiter en quarantaine près du passage de Rafah et c’est là qu’ont commencé les nouveaux cas, qui remettent en question la tendance à l’assouplissement des mesures barrière et à la réouverture récente des cafés et des restaurants de Gaza. Il est même question d’imposer un couvre-feu.
Dans l’autre Palestine, la Cisjordanie gouvernée par le démocrate Mahmoud Abbas, élu pour 4 ans en 2005, il y a 368 cas déclarés de malades, dont 4 sont morts : deux à Jérusalem-est et deux dans le reste du territoire.
Les mythes
En quelques lignes, plusieurs mythes ont été battus en brèche :
1) Gaza prison à ciel ouvert, dont les habitants sont censés mourir de faim à cause du blocus israélien, a donc bien DEUX frontières, l’une avec Israël et l’autre avec l’Égypte. Ça, alors ! Et on ne nous dit rien ? Si, on est en train de vous le dire, mais il est vrai que pour l’apprendre dans les médias mainstream, il vous aurait fallu beaucoup de patience et une loupe à lire entre les lignes (en vente sur Mabatim).
2) Toutes les organisations pro-palestiniennes, et Allah sait qu’il y en a des … palanquées plus une, expliquent, depuis le début de la pandémie, que Gaza, où la densité, disent-elles, est la plus élevée du monde, fait face à la pire crise humanitaire et sanitaire imaginable.
Pourtant, en termes de densités mondiales, les spécialistes notent que Macao compte 18.534 habitants au km2, que Monaco en a 16.923, Singapour 7.148, Hong Kong 6.349 et Gibraltar 4.459[1].
Plateforme Palestine concentre son fonds de commerce et de militantisme sur 4.976.684 Palestiniens. C’est presque exactement 10 fois le nombre (500.000) que l’UNWRA, l’agence de l’ONU à eux consacrés, a enregistré lors de sa création en 1949. Plateforme Palestine dénombre 1,98 million de personnes dans la Bande de Gaza où la densité est donc de 5.375 au km2. L’honnêteté intellectuelle impose de remarquer que les deux Palestine étant censées former un seul État, leur densité agrégée compterait 794 habitants/km2.
Mais oublions les chiffres de Cisjordanie qui faussent la perception du malheur gazaoui. Sa densité place donc la Bande au cinquième rang mondial (même pas sur le podium, petite joueuse !), après des villes-États dont le monde entier envie la bonne santé économique et le mode de vie à l’occidentale.
3) La crise humanito-sanitaire qui a fait 4 morts en Cisjordanie et une à Gaza, fait pâle figure (!) face aux 28.802 morts français (Huffington), soit 450 par million d’habitants, alors que notre densité nationale est de 105,8 et celle de Paris de 20.000 (presque 5 fois celle de Gaza).
Comparaison et déraison
On aurait pu vous parler des acrobaties intellectuelles d’une campagne « antisioniste » américaine, qui a expliqué qu’Israël est à l’origine des noirs tués par des policiers[2], mais on y a renoncé : l’obsession antijuive prend toutes sortes de formes et celle-ci n’est pas très intéressante.
Dans cette catégorie, on se concentrera plutôt sur un article du blog de Jean-Pierre Filiu, publié sur le site du Monde, qui démontre brillamment que tous les arguments –et leurs contraires–, sont bons pour taper sur Israël. Le titre annonce tout de suite la monomanie de l’auteur : « Coronavirus : soixante fois plus de morts en Israël qu’en Palestine (le Monde). »
Dans le même esprit, Le Parisien avait publié, le 20 avril, un article qui relativisait la place de premier mondial dans la lutte contre le virus, attribuée à Israël par des experts internationaux : « Israël est-il vraiment le champion de la lutte contre le coronavirus ? (le Parisien) » Le quotidien français espérait bien une réponse négative. Hélas ! « Un palmarès place l’État hébreu en tête des pays ayant mâté (sic) le plus efficacement la pandémie. Un bilan flatteur qui s’explique, notamment, par l’état de crise permanent dans lequel vit ce pays », regrettait le quotidien français en sous-titre. Deux remarques de bon sens, qui ne figurent donc pas dans l’article :
- D’abord, « vivre en état de crise permanente » rend toutes les crises supplémentaires encore plus difficiles à maîtriser, donc cette circonstance est plutôt aggravante quant à la situation et donc atténuante quant à la réticence à reconnaître le succès israélien.
- Deuxième remarque, de forme, qui en dit long sur le fond : l’accent circonflexe sur le verbe « mater » indique la présence d’un mât sur un sujet qui n’a rien de maritime. Mais l’antisionisme ose tout (© Michel Audiard), y compris les incongruités orthographiques. Le Parisien, en tout cas, était obligé de concéder que « Au classement, l’État juif dépasse d’une courte tête Singapour, la Slovaquie, la Nouvelle-Zélande, et l’Allemagne. Les Etats-Unis et la France arrivent très très loin derrière. »
L’important n’est pas qu’on soit derniers, mais que les premiers soient disqualifiés, surtout s’ils sont l’unique objet du ressentiment parisien.
Père, fils et mauvais esprit
Filiu n’en est pas à son coup d’essai pour délégitimer l’État hébreu. Si le nombre de Juifs tués en France pour la seule raison de leur judéité n’a pas augmenté depuis le meurtre de Mireille Knoll, le 23 mars 2018, on ne peut pas lui en faire grief. « La comparaison avec le nombre de morts palestiniens (4 morts en Cisjordanie pour plus de trois millions d’habitants et aucun décès à Gaza pour environ deux millions), malgré la faiblesse du système de santé dans ces territoires, est accablante pour Israël. A défaut de pouvoir expliquer un tel différentiel, force est de constater que la crise sanitaire a révélé la profondeur de certains problèmes structurels de l’État hébreu. » Et de quel problèmes structurels cet « historien arabisant », tel qu’il se décrit lui-même, parle-t-il ? D’une « crise des institutions démocratiques », rien de moins.
La démocratie israélienne, ou plutôt sa disparition, c’est le dada de Filiu. Il a animé un « débat unanime » à l’Institut du monde arabe, le 9 janvier 2019, dont le titre, « Main basse sur Israël » devait répondre à la question : « Le processus de régression démocratique est-il irréversible ? » Les intervenants, tous garantis antisionistes, ont confirmé leur accord idéologique avec le « modérateur », qui n’avait rien à modérer et qui, pour l’occasion, se présentait comme « professeur des universités en histoire du Moyen-Orient, Sciences Po Paris. »
Nous l’avons déjà écrit (Mabatim.info), ce qui est intéressant, chez Filiu, dont le nom signifie « fils », c’est son rôle de père dans l’éducation antisioniste qu’il a donnée à son fils, éducation qui a conduit celui-ci à participer bénévolement au djihad palestinien et à être blessé par une balle en caoutchouc de la police israélienne.
Filiu-Einstein : deux théories de la relativité.
Quand les « marcheurs du retour » gazaouis lancent des projectiles enflammés sur les kibboutzim israéliens, Filiu y voit de la poésie, de l’amateurisme, mais aucun danger pour les Juifs, soumis à de maladroits tirs de roquettes artisanales.
En revanche, lorsque, au cours d’une manifestation violente, le fils du père Filiu est atteint par une balle en caoutchouc, ce projectile est décrit comme d’autant plus « létal » que « Tsahal vise les visages, et peu importe que les individus fuient la confrontation (Europalestine) ».
Pour les palestinolâtres, dont Filiu est l’un des prêtres officiants, les Palestiniens ne sont pas mentionnés quand des missiles tombent sur des civils israéliens : il ne s’agit pas d’un conflit asymétrique, mais quasiment d’une catastrophe naturelle qui s’abat sur un territoire, pas sur des personnes. En revanche, le fils Filiu, lui, « a été visé et blessé par un soldat israélien à Jérusalem-Est. » On n’est plus dans l’abstraction du PasDeChance tombé du ciel, mais dans le meurtre délibéré !
De la même façon, si Israël a de bons résultats dans la gestion de la pandémie, Filiu doit trouver à cela de mauvaises, voire coupables raisons. Du côté adverse, il plaint les imaginaires victimes d’hécatombes, privées par les Israéliens des médicaments que ceux-ci leur convoient par camions entiers. Et ajoutant l’injure à l’insulte, il ridiculise les Israéliens du nombre de leurs morts, 60 fois supérieur à celui des victimes palestiniennes du virus. Mais n’est-ce pas, justement, l’ignoble blocus israélien, dont Filiu a fait la cause de sa vie, qui a protégé ses protégés de la contagion ?
Et Einstein, demandez-vous ? Il a dit : « Il y a deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine. Pour l’univers, la preuve reste à faire. » No comment.
Aide internationale inversement proportionnelle
Avec sa victime unique, Gaza peut difficilement passer pour la principale cible du SARS-CoV-2 et la Cisjordanie, qui en revendique quatre, n’est pas non plus en première ligne.
Pourtant, ces territoires sont l’objet de la commisération et de la bienfaisance internationales, aussi ne pouvaient-ils pas passer à côté de la distribution, lorsque se sont débloqués les fonds pour lutter contre une pandémie inédite. L’OMS a dénoué largement les cordons de sa bourse, remplie, notamment par l’Union européenne.
Sauf que les fonds ont été versés à des ONG et qu’il existe une ONG qui surveille les ONG : ONG Monitor. Le lanceur d’alertes des ONG a découvert que l’OCHA, le Bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires, a versé ces sommes à des ONG douteuses, notamment le FPLP, Front pour la libération de la Palestine, classé terroriste par l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et Israël. Comme si cela ne suffisait pas, des membres du personnel de deux de ses filiales (Samer Arbid, le directeur financier de l’UAWC et Waleed Hanatsheh, directeur administratif et financier de l’HWC) sont jugés, début juin 2020, pour le meurtre d’une adolescente israélienne de 17 ans, Rina Schnerb, le 23 août 2019, lors d’un attentat à la bombe qui a aussi grièvement blessé son père et son frère (Jerusalem Post et i24news).
Selon l’OCHA, la Cisjordanie et Gaza ont besoin d’aide humanitaire pour tout : tests, lits d’hôpitaux, respirateurs, services de soins intensifs, etc., etc.
C’est pourquoi 42 millions de dollars provenant de l’Union européenne, du Canada, du Royaume-Uni, de Suède, d’Irlande, de Norvège et d’Espagne ont été versés à des ONG, sans que soit demandée la moindre explication sur la façon dont ces millions ont été utilisés.
Ce qui est sûr, c’est que les capacités en lits d’hôpitaux, en assistance respiratoire et en soins intensifs ne sont pas indispensables dans des territoires pratiquement épargnés par le virus et que l’Union européenne est mal venue de verser de l’argent à des ONG qu’elle a, elle-même, classées terroristes…
Yaka dire que les gentils c’est ceux qui tuent les Juifs !
Oudy Bloch, avocat, rappelle utilement que le FPLP fait son fonds de commerce de tuer des civils juifs, choisissant prioritairement des enfants, parce que cela marque mieux les esprits. Corollairement, les associations pro-palestiniennes savent qu’en ajoutant le mot « enfants » à leurs statuts, elles sont sûres de récolter plus de dons. Bilan non exhaustif des actions du FPLP : « 1970 – attaque d’un bus scolaire au lance-roquettes, 12 morts dont 9 écoliers ; 1974 – prise d’otages dans une école, 22 écoliers tués ; 1978 – prise d’otages dans un bus scolaire, 13 écoliers tués ; 1979 – Samir Kuntar, membre du FPLP, assassine une fillette de 4 ans à coups de pierres…. La défense des enfants, disent-ils… financée par l’UE pour près d’1.700.000€ en 2017 (Valeurs Actuelles). »
Bien sûr, l’UE ne distribue pas ses subventions à des associations qui DISENT vouloir tuer des enfants juifs. Elle a même précisé, de la main droite, que les terroristes étaient exclus de ses bénéficiaires. Mais sa main gauche, en la personne de Sven Kühn von Burgsdorff, son représentant pour la Cisjordanie, Gaza et l’UNRWA, a écrit noir sur blanc que les ONG, elles, si leurs membres étaient reconnus comme terroristes, « à moins que son nom et prénom exacts (d’un assassin. NDLR) … ne correspondent à l’une des personnes physiques figurant sur la liste restrictive de l’UE (mabatim.info) », recevraient toutes les allocations qu’elles auraient demandées. Et bien sûr, l’UE n’aura jamais la grossièreté de s’enquérir de l’usage qui est fait de ses subsides : on est bien élevés, nous, en Occident !
La France et l’UE n’aident pas que les terroristes palestiniens
…Nous, on adôôôre les révolutions, ça nous rappelle 1789, les aristocrates pendus aux lanternes, tout ça… D’ailleurs nos intellectuels ont toujours soutenu toutes celles qui se produisaient partout et élevé des autels à leurs leaders : Staline, Mao, Pol Pot, Castro, Khomeiny, Chavez…
Le guide suprême aujourd’hui n’est plus l’ayatollah Khomeiny, mais l’ayatollah Khamenei. Deux voyelles de différence, mais la même barbe, le même costume, les mêmes mœurs et la même stratégie guerrière antisémite.
En France, on adôôôre Obama et on exècre l’État, la souveraineté nationale, le patriotisme, le succès, la réussite, bref Trump. On était contents qu’Obama autorise l’Iran à développer son industrie nucléaire pour éradiquer Israël de la carte du monde, à condition qu’il ne le clame pas sur les toits. Cette mini-condition n’a pas été remplie, mais cela n’a rien changé à la volonté du Black President de croire en la bonté intrinsèque de l’Iran et de ne pas croire en sa volonté de mettre vraiment son programme à exécution. On n’avait pas cru Hitler non plus. Mais on adôôôre toujours faire confiance à ceux qui veulent exterminer les démocraties qui nous dépassent. On est comme ça, nous les Français, on adôôôre les bad boys et on considère la jalousie comme un sport national, pas comme un défaut.
Or, voilà-t’y pas que Trump, ce goujat mal embouché, a dénoncé l’accord Obama-Ayatollahs et a décidé de s’en tenir aux faits, pas uniquement à leur parole (ou à leur silence) !
Piske c’est comme ça, on fera ce qu’on voudra, na !
La France en tête et d’autres pays européens avec elle, ont donc monté une usine à gaz pour contourner les sanctions américaines sur le pétrole iranien. Cela s’appelle Instex, pour Instrument de soutien aux échanges commerciaux. C’est une Société par actions simplifiée (SAS) de droit français, enregistrée en janvier 2019 au Registre du commerce de Paris.
Est-ce pour nous remercier ou simplement pour nous faire plaisir que l’Iran a mené des cyberattaques contre les réseaux israéliens de distribution et d’assainissement d’eau, visant à empoisonner la population ? Cela n’a pas marché, mais c’est l’intention qui compte. On a adôôôré.
Après l’échec contre l’eau potable, le guide suprême a changé d’objectif et les hackers iraniens se sont attaqués aux laboratoires israéliens travaillant sur le vaccin contre le nouveau coronavirus.
C’est pas qu’on soit plus avancés qu’Israël dans la recherche médicale, mais que ces Juifs réussissent partout où on échoue, cela nous est insupportable. On préfère que toute la planète crève du virus plutôt que de leur devoir le vaccin. De fait, selon Nir Dvori, un spécialiste israélien en défense et sécurité, « ces cyberattaques n’ont pas été menées dans le but de voler des informations ou des renseignements concernant la réalisation d’éventuels vaccins, mais plutôt pour déstabiliser les laboratoires israéliens et de saboter leurs efforts (i24news). »
On adôôôre cette philosophie qui consiste à pourrir la vie des Israéliens. Cela nous console de tous nos échecs.
Podium olympique
Il y a des ONG si emblématiques que leur nom devient un terme générique, comme « Frigidaire » pour réfrigérateur. Amnesty International est une de celles-là. Pourtant, elle devrait faire profil bas après qu’une de ses ex-salariées ait dénoncé un pacifiste gazaoui, pour le faire arrêter. Mission accomplie : il a disparu dans les geôles du Hamas. S’il y a un mot, en tout cas, que les dirigeants d’Amnesty devraient se garder d’employer, c’est le mot « transparence ».
Eh bien non ! Après la médaille d’or de l’hypocrisie, l’ONG spécialisée dans la protection des prisonniers d’opinion brigue également celle de l’humour noir : elle lance une pétition « pour exiger que la France fasse preuve de plus de transparence et d’un meilleur contrôle sur le commerce des armes, afin qu’il devienne transparent et respectueux des droits humains (Amnesty). »
Les armes ayant pour fonction de tuer, leur rapport avec les droits humains semble relever de l’oxymore. Mais non : droite dans ses pataugas, Sarah Roussel, chargée de la campagne Responsabilité des États et des Entreprises pour Amnesty France, explique sans rigoler que : « Il est à ce jour impossible de garantir que des armes françaises ne sont et ne seront pas utilisées pour commettre des violations graves des droits humains et du droit international humanitaire et donc que la France ne se rend pas complice d’atrocités. »
Que les armes tuent, soit, on ne le leur reproche pas, c’est à cela qu’elles servent. Mais elles ne doivent tuer que les populations dont Amnesty trouve la mort conforme aux droits humains et au droit international humanitaire. Au hasard, les pacifistes gazaouis, qui commettent le crime de discuter avec des pacifistes israéliens ? Ou mieux, soyons fous, toute la population israélienne ! Voilà qui serait, en toute transparence, conforme à la définition amnestycidaire du respect des droits de l’homme. LM♦
Liliane Messika, MABATIM.INFO