Le député américain Mike Pompeo, le choix surprise du président élu Donald Trump à la tête de la CIA, soutient la collection de données sur les américains et veut renier l’accord nucléaire avec l’Iran.
L’officier de l’armée à la retraite, diplômé de West Point et de l’école de droit de Harvard, a également défendu l’utilisation par la CIA de techniques d’interrogatoire qui sont largement condamnées par le politiquement correct comme des actes de torture.
Membre du comité du renseignement de la chambre des représentants, Pompeo, 52 ans, a été élu pour la première fois au Congrès lors de la vague du Tea Party en 2010. Les membres des deux partis les voient comme un homme intelligent, collégial et capable, avec une connaissance approfondie des questions de sécurité nationale.
« Mike est brillant et travaille dur et se consacrera à aider l’agence à développer le meilleur renseignement possible pour les décideurs politiques, » a déclaré Adam Schiff, le principal démocrate au sein du comité de renseignement de la Chambre. « Bien que nous ayons eu des différents importants, principalement sur la politisation de la tragédie de Benghazi, je sais qu’il est quelqu’un qui est prêt à écouter et à s’engager. »
Pompeo « est un gars sérieux qui étudie les questions soigneusement », a déclaré l’ancien directeur de la NSA et de la CIA Michael Hayden.
Certains défenseurs des libertés civiles et des droits de l’homme ont cependant exprimé leur préoccupation quant à la désignation de Pompeo, car il s’oppose à la fermeture du centre de détention de Guantanamo Bay, un centre qu’Obama avait promis de fermer, mais qui est toujours en activité 8 ans après son élection.
Ils ont vivement critiqué son soutien à la collecte de métadonnées de communications de l’Agence de Sécurité Nationale (NSA) et a d’autres programmes de surveillance.
« Ces positions et d’autres méritent un examen public sérieux par un processus de confirmation, » a déclaré Anthony Romero, directeur de l’union américaine des libertés civiles.
Dans un éditorial paru en janvier dans le Wall Street Journal qu’il a coécrit, Pompeo a appelé à une « mise à niveau fondamentale des capacités de surveillance de l’Amérique, » y compris la reprise de la collecte en vrac de métadonnées téléphoniques domestiques, des numéros et des horaires des appels.
Le programme, qu’une court d’appel fédérale et deux comités d’examen gouvernementaux ont jugé illégal et inefficace, devrait être élargi pour inclure « les informations financières et de mode de vie accessibles du public dans une base de donnée complète et consultable, » et que « les obstacles juridiques et bureaucratiques contre la surveillance devraient être enlevées, » écrivait-il.
Pompeo est également en désaccord avec l’accord nucléaire signé par l’administration Obama en 2015 avec l’Iran.
Il a promis de revenir sur l’accord, et a suggéré dans une table ronde en 2014 avec des journalistes que les Etats-Unis devraient bombarder les installations nucléaires de l’Iran, une proposition que les experts du renseignement américain avaient dit qu’elle retarderait le programme de développement d’une bombe, mais ne l’arrêterait pas.
Il a pris des positions qui sont en contradiction avec Trump, notamment sur les actions de la Russie en Ukraine et sur le soutien militaire russe au dictateur syrien Bashar al-Assad, qui est également soutenu par l’Iran et le groupe terroriste libanais Hezbollah.
La Russie a mis un pied au Moyen Orient, et « nous avons maintenant un axe irano-russe qui y fonctionne en grande partie librement, » a dit Pompeo lors d’un forum sécuritaire en 2015.
Pompeo a une bonne chance d’être confirmé par le Senat contrôlé par les républicains. L’annonce de sa nomination a été chaleureusement accueillie par le sénateur Richard Burr, président du comité du renseignement du Senat, qui procédera à son audition de confirmation.