Par Frédéric Lefèbvre, député des Français de l’Etranger – JSSNews
Mes chers compatriotes,
Aux élections législatives de juin 2012, vous a avez été nombreux à exercer ce nouveau droit de vote par internet. Aucun incident notable n’est intervenu.
Depuis vous avez usé de ce nouveau droit aux élections législatives partielles en 2013, aux élections des conseillers consulaires en 2014 et enfin, il y a à peine quelques semaines aux élections des primaires de la droite comme de la gauche.
Ma propre famille politique a été tentée, à l’initiative de son président, de remettre en cause ce droit. Je me suis battu pour vous. On me l’a reproché. Nous avons pourtant obtenu gain de cause en nous mobilisant.
A aucun moment, la légitimité de vos votes n’a été remise en cause même si par le passé nous avons pu connaître des difficultés techniques d’incompatibilité avec différentes versions de logiciels existants.
Pour vous, Français de l’étranger, c’est devenu la modalité la plus prisée pour exercer votre citoyenneté. À chacune de mes rencontres, vous m’avez même demandé : pourquoi ne pas l’étendre à l’ensemble des élections ?
J’ai déposé une proposition de loi en ce sens. L’Estonie, petit pays européen nous montre la voie.
Or, ce lundi 6 mars au matin, à trois mois du scrutin, Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, est mandaté pour annoncer devant l’Assemblée des Français de l’étranger que le gouvernement renonce au vote par internet pour des raisons de sécurité :
- alors que le gouvernement est à même d’assurer la sécurité des transmissions par internet pour que les Français déclarent et payent les impôts ;
- alors qu’en décembre 2014, les élections professionnelles à l’Éducation nationale ont eu lieu par le même principe, qu’il en était de même pour les élections professionnelles au sein d’EDF ;
- alors que les élections professionnelles de nombreuses entreprises et d’associations utilisent le vote par internet pour leurs élections ;
- alors qu’en décembre 2016, le gouvernement publiait les modalités de vote par voie électronique pour l’élection des délégués du personnel et des représentants du personnel au comité d’entreprise dans les entreprises de plus de 11 salariés instituées par la loi « Travail » ;
- alors que de nombreux pays l’utilisent sans aucun problème, comme l’Estonie et la Suisse.
Pourquoi ce deux poids deux mesures ?
Que penser de cette décision, à 3 mois de l’élection, alors que le parlement ne se réunit plus et que le ministère des affaires étrangères n’a pas communiqué, comme il l’aurait dû sur les votes par correspondance pour inciter au vote par internet ?
Comment comprendre que ni les prestataires spécialisés français et j’en connais, ni les prestataires étrangers, qui aujourd’hui permettent à des pays, des institutions et des entreprises d’utiliser le vote par internet, ne soient consultés pour garantir la fiabilité du vote ?
Que dire des technologies comme le blockchain qui ont fait leur preuve dans ces domaines…?
Je me suis engagé depuis le début de mon mandat à défendre ce droit de vote.
Avec mes collègues députés des Français de l’étranger, nous nous mobilisons aujourd’hui.
Il est essentiel que vous ne soyez pas empêché de voter pour des raisons financières vous obligeant à vous déplacer parfois à plus de 3000 km d’un bureau de vote à l’urne.
Je veux que vous soyez en mesure d’exercer votre droit de vote comme n’importe quel autre Français.
Nous devons nous mobiliser pour empêcher ce déni de démocratie.
Je vous invite donc à signer cette pétition que nous adressons au président de la République et au Premier ministre.