La France veut encourager « la normalisation » des relations bancaires entre l’Iran et le reste du monde, préalable au développement des relations économiques, a déclaré samedi le ministre français de l’Economie, Michel Sapin, en visite à Téhéran.
« Depuis quelques mois, les relations (entre l’Iran et la France) se sont considérablement développées. Il y a des projets qui se concrétisent, des contrats qui se signent », a noté M. Sapin à l’issue d’un entretien avec son homologue iranien Ali Tayyebnia.
Mais il faut « que les circuits financiers puissent se normaliser, c’est notre objectif, notre volonté, même si cela ne peut pas se faire en un jour ».
Il est selon lui nécessaire de recréer « la confiance » et de mettre en place de nouveaux outils « pour permettre aux entreprises qui le souhaitent d’avoir des canaux de financement qui soient sécurisés et efficaces ».
« On ne peut pas agir pour développer nos relations économiques si nous n’avons pas par ailleurs une normalisation de nos relations bancaires », a-t-il affirmé.
Depuis l’entrée en vigueur de l’accord nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances en janvier 2016 et la levée d’une partie des sanctions internationales, de nombreuses entreprises françaises (Peugeot, Renault ou encore le pétrolier Total), ainsi que des sociétés européennes, sont revenues en Iran.
Mais le maintien d’une partie des sanctions économiques par Washington et les menaces américaines, directes ou indirectes, ont empêché les grandes banques internationales de rétablir des circuits financiers avec l’Iran. Elles craignent en effet des mesures punitives américaines.
M. Sapin a voulu rassurer les responsables iraniens en affirmant que le gouvernement français allait encourager les banques françaises à travailler avec l’Iran, ce qu’elles refusent de faire pour le moment.
« Les grandes banques françaises sont des banques internationales, elles travaillent dans le monde entier, notamment aux Etats-Unis, il est donc normal qu’elles se préoccupent de respecter, en ce qui concerne leurs activités américaines, des règles américaines », a-t-il souligné.
« Je ne veux pas les blâmer mais il faut qu’elles retrouvent la confiance (…), nous pouvons travailler avec elles pour qu’elles comprennent les règles et puissent trouver des raisons solides de travailler au développement de nos relations » avec l’Iran, a-t-il dit.
(avec agence) I24