La France n’attend plus que les migrants viennent à elle, elle va les chercher !

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L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) a rendu public, ce mercredi 8 juin, son rapport d’activité pour l’année 2015 ainsi que son bilan pour les cinq premiers mois de 2016.

Les dossiers de demandes d’asile étudiés par la France en 2015 sont en hausse de 23,6 % et celles des cinq premiers mois de 2016 de 18 % ; quant aux chiffres pour l’ensemble de l’Europe, ils affichent une hausse de 123 % des demandes d’asile pour 2015 !

Mais ces 80 075 dossiers enregistrés en France en 2015 cachent d’autres chiffres : avec 26 818 arrivées sur son territoire, jamais la France n’avait admis autant de réfugiés en une seule et même année.

De plus : jamais, la France n’avait accordé sa protection à un aussi fort pourcentage de requérants. Globalement, 31,5 % des demandeurs ont obtenu l’asile en 2015, et pour toute l’Union européenne, ils ont été 51 % à être satisfaits !

Et la France continue sa progression : sur les cinq premiers mois de 2016 : 36,2 % des demandeurs ont vu leur requête acceptée durant cette période.

Les trois quarts des nouveaux réfugiés n’ont en effet plus besoin aujourd’hui de passer par une procédure d’appel. En 2013, l’OFPRA ne répondait positivement qu’à 12,8 % des demandes, puis est montée à 16,9 % l’année suivante, avant de passer à 22,9 % en 2015 et à 26 % sur les premiers mois de 2016.

On comptait, fin 2015, 206 172 réfugiés vivant en France. Ceux de la vague de 2015 ont en moyenne 33 ans et sont pour deux tiers des hommes. Les plus nombreux à frapper à la porte de la France ont été les Soudanais suivis des Syriens. Mais début 2016 l’ordre s’est inversé : pour la première fois en France, les Syriens sont la nationalité la plus demandeuse avec 2 967 dossiers. Alors qu’en 2015, seuls moins d’un 1%  des 362 775 Syriens qui avaient demandé asile en Europe avaient opté pour la France.

Les missions de relocalisation conduites en Grèce par l’OFPRA contribuent sans doute à ce changement. D’autant que la France n’attend plus que les migrants viennent à elle, elle va les chercher. Rappelons en effet que l’hexagone doit honorer son engagement d’accueillir 30 000 personnes d’ici la fin 2017.

D’après le directeur de l’OFPRA, Pascal Brice, la modernisation de son office initiée à son arrivée en 2012 devrait permettre de traiter encore davantage de dossiers puisque l’organisation n’a désormais besoin que de quatre mois pour qu’un dossier soit étudié et cette durée peut encore être réduite à un mois seulement. « L’augmentation des effectifs de l’OFPRA de 40 % depuis 2012 a permis ces avancées, mais nous allons encore avoir besoin de renforts pour continuer à resserrer les délais », a expliqué Pascal Brice.

A l’OFPRA on fait tout aujourd’hui pour régler les différents blocages en provenance des grandes villes, tout plus particulièrement en Ile-de-France, à cause du manque de moyens dont disposent les préfectures pour absorber la hausse des demandes. P. Brice promet que l’amélioration du dispositif dans le traitement des demandes d’asile permettra la régionalisation du dispositif et l’augmentation des moyens des préfectures. Un schéma qui figure dans un plan que la place Beauvau devrait présenter prochainement pour permettre au gouvernement de respecter les délais d’enregistrement imposés par la loi, soit un minimum de neuf mois…

 

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