Attentat contre la pudeur
Juste après l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, le maire, Christian Estrosi, avait suggéré que l’on « israélise » la sécurité dans notre pays. Cette expression avait fait scandale, tant restaient encore ancrées dans l’inconscient collectif hexagonal les « valeurs absolues » interdites de remise en question :
- les résistants des uns sont les terroristes des autres.
- Il est criminel de vouloir distinguer entre agresseurs et agressés lorsque des violences inter-religieuses sont commises : utiliser le seul vocable politiquement correct de « tensions intercommunautaires » permet de renvoyer dos à dos bourreaux et victimes et de rester impeccablement objectif.
- Le monde arabo-musulman étant le successeur idéologique du communisme mondial, au bilan « globalement positif », il représente le bien par rapport à :
- l’hyperpuissance américaine, son pendant négatif, que la parenthèse Obama, refermée, permet de haïr à nouveau à la hauteur de notre jalousie.
Dans ce contexte, nul ne peut, sans se faire traiter d’islamophobe, de suppôt de l’extrême-droite, voire d’apologiste du terrorisme, faire remarquer que les milice de l’État islamique ne combattent pas un envahisseur sur leur sol, que les lycéennes, kidnappées par Boko Haram et revendues comme esclaves, n’ont jamais été les commandos armés de la SS, menaçant les habitants d’un pays sous occupation étrangère et que nos concitoyens buvant un pot en terrasse, écoutant un concert de Heavy Metal ou assistant à un feu d’artifice, ne peuvent avoir mérité les représailles de quelque résistant que ce soit.
Lexique franco-réel
On a donc continué à psalmodier que l’islam est religion de paix et de tolérance, que ceux qui tuent en justifiant leurs meurtres par des sourates littérales n’ont rien compris à l’islam (c’est nos spécialistes qui le disent et ils sont abonnés à Télérama et à L’Obs, ils savent donc de quoi ils parlent), que la première mission du gouvernement français est de protéger noscompatriotes musulmans contre la violence des hordes de Dupont-Lajoie, toujours attendue et jamais advenue, et que le plus grand danger couru par notre espèce, sur sa planète, provient de l’État juif et de ses citoyens, qu’il a l’outrecuidance de protéger efficacement.
Là aussi, la seule mention du réel est passible de la mort médiatique : au motif que ce sont des données officielles, mentionner que « Depuis 2006, dans l’Union européenne, 16 personnes ont été assassinées parce que juives. 11 l’ont été en France. Toutes l’ont été par des musulmans (Fondation pour l’Innovation Politique) » peut vous faire licencier sans indemnité de toute entreprise médiatique et vous inscrire sur les listes d’ennemis à abattre lancées par les CRIeurs publics (Mabatim.info).
Ne vous inquiétez pas, cependant : si les appels au meurtre vous concernant trouvent preneur en la personne d’un « loup solitaire ayant des antécédents psychiatriques », une marche blanche sera organisée par la France Insoumise et la Coordination contre l’islamophobie, pour garantir au meurtrier qu’il « n’aura pas la haine » de nos concitoyens et pour bien marquer le fait que cet assassinat imprévisible « n’a rien à voir avec l’islam ».
Alors, heu-reux ?
Palestiniser les tout petits, c’est moralement acceptable
Le conflit israélo-palestinien est si présent dans nos médias et ses produits dérivés si populaires parmi nos jeunes générations, que nous « palestiniser » semble une option aussi désirable que nous « israéliser » est insupportable.
Une première étape a été accomplie avec Moh Palestinien mais presque, petit frère idéologique de Momo le petit Palestinien, qui avait déjà participé à enseigner la haine des Juifs aux élèves français en 2002. Moh est plus mode que Momo. Les modes changent, pas les poncifs. « Cet antisémitisme d’inspiration islamo palestinienne tue en Israël mais a tué aussi en France, Ilan Halimi, les enfants de l’école juive de Toulouse, dans l’Hyper cacher de Paris et, à leur domicile, Sarah Halimi, Mireille Knoll », rappelle le BNVCA, qui « demande au Ministre de l’Intérieur et au Directeur de la DILCRAH d’empêcher une accélération certaine de l’antisémitisme violent, (…) en interdisant la publication et la diffusion de ce brûlot caricatural, extrémiste et discriminatoire, qui fait passer les Juifs et les israéliens pour des nazis, (…) avec un seul regard, le regard pro palestinien, anti israélien anti juif. (Bureau National de Vigilance Contre l’Antisémitisme )»
Un seul regard, en effet, qui fixe le courage des petits Palestiniens à qui on enseigne l’idéal du martyre : mourir en tuant un maximum de Juifs. Un regard, dont le strabisme divergent évite les missiles stockés dans les écoles palestiniennes, où les élèves sont consignés pour mieux servir de boucliers humains. Un seul regard, cela ne suffit pas pour voir aussi « l’assassinat d’un bébé juif israélien poignardé dans son berceau après que ses parents aient été assassinés eux aussi, ni la mort dans les bras de son père d’un autre bébé tué par balle dans la tête tirée par un sniper palestinien, ni la prise d’otage de 3 adolescents et leur assassinat, ni celle d’une jeune fille enlevée, violée et poignardée. Il ne raconte pas les pressions et tortures exercées sur les Arabes chrétiens contraints de se convertir ou de s’exiler (BNVCA). » Un seul regard, c’est les doux yeux à Moh et les deux oreilles bouchées, pour ne pas reconnaître que Mohammed Merah a tué à bout portant trois enfants juifs de 3 ans, 5 ans et 7 ans, à Toulouse en 2002, pour venger les « Moh palestiniens mais presque », victimes de leurs propres dirigeants, dans une Gaza Judenrein depuis 7 ans…
Palestiniser les adultes à coup de Char et d’olivier[1]
Le char et l’olivier est-il une fiction sur un Moyen-Orient fantasmé, présentée comme un documentaire, ou bien un vrai documentaire montrant comment fabriquer de l’antisémitisme à partir d’un prétexte palestinien ? La présentation par l’auteur, interviewé avec une bienveillante complaisance par Médiapart, ne permet pas de trancher : « il y est question de l’histoire récente de la Palestine à partir du mouvement sionisme, manifestation colonialiste tout droit issue du XIXe siècle, et ses conséquences actuelles sur les habitants d’une même terre (Mediapart) ». Mais la liste des maîtres à penser du jeune antisioniste, elle, ne laisse pas place au doute : ils sont tous, sans exception, engagés dans la destruction de l’État juif et dans la promotion d’un antisémitisme violent vis-à-vis des citoyens juifs de notre pays : « J’ai beaucoup lu d’ouvrages ces vingt dernières années d’une bonne partie des interlocuteurs qu’on retrouve dans le film : Jean Ziegler, Elias Sanbar, Dominique Vidal, Alain Gresh, Michel Warschawski, Pierre Stambul, Richard Falk… »
Aujourd’hui en France, si l’on tue encore des Juifs parce qu’ils sont juifs, la situation est cependant diamétralement différente de celle de 1939, car Israël existe. Les Juifs persécutés pourront y trouver refuge, si les Ziegler, Sanbar, Vidal, Gresh, Warschawski, Stambul, Falk et consorts réussissent à mettre au point une nouvelle édition de la solution finale.
On aimerait avoir assez de recul vis-à-vis de la haine brouillonne du petit filmeur, pour sourire de la naïveté bébête avec laquelle il avoue son parti-pris : « Mon choix est allé vers des spécialistes reconnus de la situation en Palestine-Israël. Leurs travaux ne souffrent de mon point de vue d’aucun esprit partisan, et je précise au passage qu’ils sont pour la plupart « juifs ». » Des gens acharnés de façon monomaniaque à promouvoir la destruction de l’État juif n’ont pas un esprit partisan ? Le fait qu’ils soient « guillemets juifs » les vaccine contre la haine de soi, contre l’antisémitisme et contre la collaboration avec l’ennemi ?
La deuxième guerre mondiale a vu la LVF, la légion des volontaires français, qui a combattu sous l’uniforme allemand, et la Division Charlemagne, qui faisait la même chose dans la Waffen-SS.
Pour le petit activiste antisioniste, être juif rendrait imperméable à l’antisémitisme, ou le rendrait lui, inattaquable en antisémitisme, au motif de son utilisation exclusive de collabos juifs. Mais être français n’aurait pas le même effet immunisant contre la trahison. Intéressant… Et où classer Beate Klarsfeld, la plus ardente chasseuse de nazis de l’après-guerre, née allemande en 1939 ?
Le petit propagandiste antijuif du « Char et l’olivier » est-il vraiment aussi naïf qu’il le prétend ? Attendons la suite : si son prochain « documentaire » a pour sujet le capitalisme en France, voyons s’il produit un film aussi parfaitement objectif et dépourvu d’esprit partisan, avec des interviews de dirigeants du NPA (le nouveau parti anticapitaliste), des Jeunesses Communistes Révolutionnaires, de la Gauche Révolutionnaire et de la France Insoumise, et puis de transfuges de la LCR (ligue communiste révolutionnaire) et de Lutte Ouvrière, mais surtout, avec zéro patron, zéro dirigeant d’entreprise, zéro capitaliste et zéro expert en économie ! On aura alors la preuve qu’il est juste incompétent et que son appréciation du réel est amortie par une épaisse couche d’une substance habituellement de couleur brune et de forme cylindrique.
Palestiniser la France ?
Mais oui, bien sûr, il ne faut pas changer une méthode qui gagne ! Une fois qu’on a catéchisé les petits et les grands avec des romances manichéennes, il est logique de passer au registre politique.
Inutile de chercher le modèle terroriste, nous avons déjà le nôtre, bien au point et efficace. Mais on peut améliorer d’autres secteurs, en s’inspirant du modèle économique de l’Autorité palestinienne, par exemple. Nous possédons déjà les bases structurelles : notre Président est, comme Mahmoud Abbas, issu d’un parti dont le gouvernement est le miroir. Le gouvernement d’Abbas s’appelle l’Autorité palestinienne, sa République en marche est le Fatah, qui fait partie de l’OLP, l’organisation de libération de la Palestine. Les frontières entre l’une et les autres sont invisibles à l’œil nu et leurs caisses respectives pratiquent les vases communicants. Depuis 2011, l’Autorité palestinienne a donné à l’OLP plus de 7 milliards de shekels, soit environ 1,78 milliard d’euros, pour ses œuvres. Des œuvres de destruction massive : milices publiques, armées privées, gardes personnelles, organisations terroristes… La plus célèbre, fêtée jusque dans nos banlieues, est le FPLP[2], que les États-Unis et l’Union européenne ont fiché S.
Et qui finance la caisse d’où Mahmoud tire les subsides de ses protégés ? Les États-Unis et l’Union européenne. Bah, quand elle aime, l’UE ne compte pas ! Les États-Unis, eux, sont d’affreux capitalistes, qui trouvent normal que les payeurs soient aussi les conseilleurs. Une fois la lune de miel entre l’islam et l’Amérique terminée avec le départ d’Obama, ils ont donc suspendu leurs paiements au gouvernement qui salarie les assassins de Juifs au prorata du nombre de leurs victimes (Wikipedia).
Mahmoud Abbas a été élu démocratiquement en 2005 pour 4 ans. Depuis, la démocratie palestinienne a pris un congé sans solde, car la solde (26,6 millions d’euros) a été investie dans le « Comité central électoral », qui est au chômage depuis 15 ans. Le « Conseil législatif », qui ne s’est pas réuni depuis 2006, a lui aussi une ligne budgétaire créditée de 85,5 millions d’euros pour la même période.
L’UE fait du bruit avec sa bouche, l’AP est sourde
De temps en temps, les Palestiniens protestent avec un peu trop de décibels contre la tyrannie et la corruption de leurs dirigeants. Quand cela arrive, les donateurs internationaux demandent mollement à l’Autorité palestinienne de faire preuve de transparence financière. Ils ne demandent rien au Hamas, puisqu’officiellement, c’est l’AP qui est aux manettes et qu’il serait grossier de faire remarquer à Mahmoud Abbas qu’il s’est déjà fait piquer la moitié du fromage. Pour autant, la détermination des chancelleries à démanteler les organisations terroristes manque de conviction : elles ne soumettent même pas la filiale OLP de l’Autorité palestinienne à une réglementation financière ou à une exigence de transparence. Donc, nul ne sait à quoi servent les milliards de dollars que l’aide internationale a offerts à l’Autorité palestinienne, qui en a transféré une bonne part à l’OLP, laquelle les a redistribués selon son bon vouloir, en fonction des mauvais desseins de ses bénéficiaires. Quelques vagues protestations sont de temps en temps jetées en pâtures aux donateurs, pour que leurs électeurs ne leur reprochent pas un retour à l’envoyeur sous forme de missiles artisanaux ou de ceintures explosives.
Très cocus, mais pas magnifiques du tout
Le même lamentable spectacle joue à bureaux (de vote) fermés depuis 15 ans : l’Union Européenne a fait travailler ses experts sur une « Stratégie commune 2017-2020 pour un État palestinien démocratique et responsable (Sénat) », qui stipule noir sur blanc que « Les principes démocratiques » et la « tenue d’élections » sont des « principes non négociables ». Les partenaires de développement se sont également engagés à « aider l’Autorité palestinienne à faire en sorte qu’elle accroisse la transparence du budget et la prise de décision du gouvernement ».
Quoi, la réalité ? Qu’est-ce qu’elle vient faire dans cette histoire, la réalité ? Vous ne savez pas ce qu’est une pièce de théâtre ? C’est une histoire qu’on raconte à un public pour qu’il pense à autre chose qu’à la réalité, justement ! Celle-ci, de pièce, a un script qui date un peu, mais le public aime bien le théâtre de boulevard : c’est rassurant. Le mari est toujours cocu, l’épouse volage lui raconte des craques plus invraisemblables à chaque réplique, les portes claquent, la claque applaudit et nos impôts financent les organisations terroristes dont les greffons viennent jusque dans nos lits, égorger nos fils et nos compagnes… Aux armes…
Ah non, les paroles ont changé. La nouvelle version c’est « Aux larmes, citoyens ! » LM♦
Liliane Messika, MABATIM.INFO
[1] Bande annonce Attention, déconseillé aux personnes ayant encore un lien avec le réel ou avec la morale
[2] Front Pour la Libération de la Palestine, auquel appartient Salah Hamouri, franco-palestinien emprisonné en Israël pour assassinat et élevé à la dignité de citoyen d’honneur dans plusieurs communes françaises pour le même motif.