Le président Macron déclarait en juillet 2017 : « Lantisionisme est la forme réinventée de l’antisémitisme ». En matière de réinvention, France 2, Elise Lucet, et une équipe de journalistes, Yvan Martinet, Olivier Gardette Rami Abu Jamus et Mélanie Laporte, vont remporter le pompon.
Ils viennent de réaliser et de diffuser un document de référence sur l’art d’intoxiquer l’opinion, « Gaza, une jeunesse estropiée. »
Il fallait bâtir pour cela un film en haute définition, habilement scénarisé, à diffuser à une heure de grande écoute, montrant que les soldats israéliens obéissant aux instructions réglementaires, tiraient délibérément et sans nécessité dans les jambes de jeunes palestiniens pleins d’avenir.
Bien entendu, la fibre émotionnelle du téléspectateur devait vibrer. Les victimes devaient être engageantes, faibles, innocentes, et les coupables monstrueux, la recette idéale pour soulever une vague de saine indignation.
Il fallait aussi, puisque l’on s’appelle France 2 et que l’on est le phare du service public, obéir strictement aux règles de la déontologie du journalisme de reportage, la neutralité, la parole donnée à tous les protagonistes, le ton modéré, l’absence d’adjectifs et d’injures. Mais France 2 est aussi le phare du détournement de ces règles.
C’est ainsi que la chaîne nationale vient de montrer que malgré toutes ces contraintes, il était possible de produire un faux presque parfait, un document d’incitation à la haine antisémite de haute intensité, et induire dans le public une vue totalement biaisée et raciste des événements rapportés.
Manipuler l’émotion, les techniques de France 2
Pour souligner les forfaits insoutenables commis par les Israéliens, il fallait camper les victimes les plus susceptibles d’attirer la sympathie. La victime principale du film est Ala, un jeune homme tranquille, passionné de cyclisme, de belle allure, très pauvre, et désespéré de devoir renoncer à ses rêves de compétition. Il était malencontreusement « sur le front » pour tenter de parler à des journalistes, dit-il, quand une balle l’a frappé. Ni lui, ni sa famille ne s’intéressent à la politique. On lui consacrera la séquence la plus longue pour lui permettre d’attendrir du téléspectateur. Il aura onze minutes à lui seul, soit plus du tiers de l’émission.
Le second, Mohamed, est un pré-adolescent de 13 ans qui n’a plus que la piscine pour se dépenser. Son visage est triste et il dit ne plus parler depuis la perte de sa jambe. Il aura un peu plus de 4 mn. Le dernier est Ayallah, est un adolescent pauvre et désespéré mais un peu une tête brûlée. On lui accordera 3 mn, sans compter la mise en scène infernale d’un match de football où les joueurs sont unijambistes et les goals manchots.
L’innocence apparente et la détresse de ces jeunes gens qui occupent les deux tiers du film, sont insupportables, et c’est le résultat que le document de France 2 recherchait.
En face, derrière la frontière, il y a les Israéliens, ou les « Juifs ». Il ne sont pas identifiables. Ce sont exclusivement des soldats. Aucun civil. Les militaires sont loin, masqués par les fumées des pneus en combustion, allongés à même le sol poussiéreux. Parfois ils sont debout, regroupés, toujours loin, toujours sans visages et sans noms. Ce sont des robots aveugles, pas des être humains. Visiblement l’intention des auteurs du reportage est de déshumaniser les Juifs et de sur-humaniser les Palestiniens « victimes », volontairement impliqués quand même dans les manifestations violentes.
Le premier Juif identifiable est le porte-parole de l’armée, un grand costaud au visage sévère. Il aura 2 mn 16 et on lui demandera si son armée commet des crimes de guerre.
Le second « Juif » identifiable est Nadav Weiman. On lui accorde 6 mn. Le film dit que c’est un ancien sniper de l’armée israélienne et que c’est pour cela qu’il est interrogé. Il ne dit pas qu’il est aussi le coordinateur des activités d’une des ONG antisionistes les plus virulentes au monde, Breaking The Silence.
Cet organisme publie régulièrement des « témoignages » de soldats toujours anonymes, illustrant des atrocités supposées de l’armée israélienne. Ses « animateurs » parcourent les capitales occidentales pour dénoncer ces monstruosités, ce qui leur permet de réunir des financements gigantesques (2) et de mettre en même temps du beurre dans les épinards. Quelques-unes de leurs falsifications monumentales sont relatées dans un article de Ben-Dror Yemini. (3) Nadav Weiman aura tout le temps de démontrer que le meurtre est une pratique ordinaire des forces armées israéliennes, et qu’il était tout à fait possible de faire « autrement. »
Pour ceux qui ont mal entendu, ou qui étaient distraits, le reporter fait répéter à Weiman ses propos accusatoires à maintes reprises :
– Weiman : « Dans nos règles d’engagement le meneur de la manifestation, on peut lui tirer dessus, dans la jambe ;
– Reporter : « Vous êtes autorisés à faire ça ?
– Weiman : « Oui
– Reporter : « Durant votre formation on vous apprend ça ?
– Weiman : « Bien sûr. Personne ne remet ça en cause, ce sont les instructions de l’armée.
– Reporter : « Vous pouvez tirer sur le meneur;
– Weiman : « Oui le meneur;
– Reporter : « Donc vous êtres formés pour tirer sur le leader d’une manifestation, même s’il ne porte pas d’armes;
– Weiman : « Oui, ces gens qui manifestent du coté Gaza ne sont pas une menace.
Ce dialogue reflète les lubies désinformatrices de Weiman et l’acharnement du reporter qui croit avoir trouvé la pépite idéologique qui frappera Israël au cœur. Il dévoile l’intention accusatrice et raciste du reportage. Weiman est le ventriloque du reporter.
Manipuler les faits, les techniques de France 2
Le procédé le plus simple et le plus efficace consiste à montrer beaucoup d’images afin que l’on ne voie rien. C’est de masquer systématiquement ce qui fait sens. Dans la foule qui marche vers la frontière avec Israël il y a de nombreux enfants et des femmes. Or à l’évidence la zone est extrêmement dangereuse. Le reportage à l’habileté de poser la question mais à moitié : on demande pourquoi ces enfants sont là. La réponse est unanime : « On le leur a interdit mais on ne voit comment les empêcher d’y aller quand même. » Les enfants disent la même chose. Or la vraie question est celle de l’absence d’un service d’ordre du Hamas, qui gouverne l’enclave, pour interdire leur présence de leur accès aux réseaux de bus organisés pour parvenir aux tentes des rendez-vous à 300 m. de la frontière.
La raison, c’est que le Hamas désire leur présence, c’est qu’il paye les participants aux « marches », et qu’il a terriblement besoin qu’il y ait des tués et des blessés pour justifier sa férule contestée à Gaza en tant que bouclier contre les crimes supposés de l’épouvantail juif israélien.
D’ailleurs son chef militaire, Yahya Sinwar, l’a clairement expliqué : « Après l’échec des efforts de réconciliation [entre Hamas et Fatah) qui ont abouti à une impasse, un certain nombre de factions ont prévu de provoquer une explosion interne dans la bande de Gaza, mais les marches du retour ont contrecarré ce plan. » (4)
Et quand il y a eu des morts, la presse occidentale a accusé Israël d’avoir tué des « manifestants pacifiques ». Mais le Hamas a dit non!, non!, ces morts étaient bien membres du Hamas!! Car pour lui, il était déterminant de faire savoir à la population palestinienne de l’enclave qu’il était au premier rang dans la guerre contre Israël. Précisément, son porte parole, Ashraf al-Qidra, déclarait le 16 mai « le nombre que je vous donne est officiel. 50 membres du Hamas sont devenus des martyrs lors de la récente bataille. » (5) Une déclaration qui corroborait les calculs israéliens.
La volonté de ne pas voir ce que l’on voit pour intoxiquer l’opinion française est aussi évidente dans la séquence où un Palestinien non armé est fauché par un tir israélien. Cette séquence est un faux. Une mise en scène.
Premier temps : un groupe de personnes immobiles. On distingue un homme aux aguets, tenant une civière rouge à la verticale, prêt à intervenir. Le futur « blessé » est debout à gauche ;
Second temps : on ne voit plus l’homme , tombé sous l’effet d’un tir supposé. Instantanément, sans la moindre hésitation, le porteur de civière et le groupe se précipitent sous le feu, indifférents au danger:
La manipulation se dévoile. Il s’agit d’une mise en scène. On remarque que pour ce rush, il n’y avait ni fumée, ni lanceurs de pierre, ni une foule vociférante. La calme propice à une prise de vue en somme. Que faisait là le porteur de civière prêt à intervenir ? Par quel miracle était-il justement là, à quelques mètres de l’incident? Pourquoi les gens se précipitent immédiatement vers l’endroit le plus dangereux? Le tir aurait dû créer un choc et un moment de stupeur. Rien de cela. Ensuite, le réflexe naturel aurait dû être de fuir pour se mettre hors de portée d’un nouveau tir. Au contraire, tous ces gens, sauveteur en tête, semblent avoir entendu le clap des moteurs caméra pour jouer leur rôle.
Cette mise en scène rappelle celle de la soi-disant mort du « petit » Al Dura, criblé de balles sans saigner, qui levait le coude après avoir expiré. C’était une production de Pallywood, le Hollywood palestinien, et elle était déjà relayée par France 2.
N’importe quel débutant comprend tout de suite qu’il s’agit ici d’une mise en scène grossière. Comme la caméra de France 2 est postée à l’endroit voulu pour embrasser le champ de l’incident, on peut penser que France 2 est complice de la mise en scène. Ou alors France 2 a diffusé intentionnellement, ou sans contrôle, des images remises par ses correspondants palestiniens et qui étaient des faux.
Conclusion
1 – L’antisionisme est bien la forme réinventée de l’antisémitisme, et France 2 joue une rôle éminent dans cette réinvention depuis près de deux décennies. Pourquoi cette « lèpre » est-elle si puissante au sein de la rédaction de la grande chaîne publique? C’est une énigme à élucider. Autre énigme, quelle est l’identité exacte des commanditaires de cette mine antisémite posée dans un pays aussi socialement instable que la France.
2 – Les falsifications, surtout si elles sont conçues et diffusées à cette échelle, ne manquent pas de faire d’énormes dégâts. Ici les vraies premières victimes sont les Palestiniens de Gaza. Ces pauvres gens vivent dans une misère noire parce que les islamistes fanatiques au pouvoir ont refusé de faire de l’enclave un Singapour en Méditerranée au bénéfice d’un jihad raciste contre les Juifs. Actuellement, ils impliquent des enfants et de jeunes hommes dans des « marches » mortelles contre un ennemi fictif, Israël, pour avoir des victimes justifiant leur maintien au pouvoir. C’est l’une de leurs marques de fabrique, il n’y a qu’à songer à leur spécialité, les martyrs-kamikaze.
Au lieu de comprendre la détresse des Gazaouis, et les aider à identifier leurs oppresseurs, le Hamas et les factions jihadistes, les reportages de France 2 les enferment dans leur impasse collective, leur asservissement aux islamistes et leur prison idéologique.
La minorité arabo-musulmane de France est aussi une importante victime d’Elise Lucet et consorts. Elle est en recherche d’identité, globalement son intégration est médiocre et l’influence salafiste est prégnante en son sein. L’antisémitisme la gangrène dangereusement. Le reportage de France 2 va encore obscurcir sa vison du monde et renforcer sensiblement sa haine latente. Cela pourrait conduire à des agressions et attentats supplémentaires contre des Juifs de France.
3 – La réaction israélienne face aux violentes tentatives d’intrusion sur son territoire venant de tueurs revendiqués, a été minimale et légitime. Les feux déclenchés par les « cerf-volant » ont détruit au sud d’Israël des surfaces de forêts et de terres cultivées sur plus de 1100 hectares, équivalant en proportion, au Connecticut pour les États-Unis.
Le général Bertrand Soubelet a bien résumé la situation :
“Israël est dans son pays et la Bande de Gaza est un autre pays. Ce qui est en train de se passer, c’est que des gens à la frontière essayent de la franchir de manière particulièrement violente … “Les Israéliens ne font que défendre leur pays et leur frontière [avec Gaza]. Ils ont averti les Gazaouis de ne pas passer la frontière. Ils sont dans leur droit le plus absolu de faire feu…. Les Israéliens sont dans une logique de défense des frontières et la défense des frontières cela ne se fait qu’avec la force armée” (6)
Jean-Pierre Bensimon – www.lebloc-note.fr