Dans un journal local, Fishel Benkhald, Juif de Karachi, demande le droit de pratiquer ouvertement sa religion et de visiter Israël.
C’est le Jerusalem Post qui rapporte le témoignage du ressortissant pakistanais, qui dit cacher son identité à ses compatriotes. « Je suis juif et pakistanais. Laissez-moi aller en Israël » a écrit Fishel Benkhald dans une tribune publiée par le Pakistani Daily Times. Le Juif de Karachi se plaint de ne pouvoir exposer son identité religieuse, alors que la constitution de son pays est censée garantir la liberté de culte. Il déplore aussi que son passeport lui permette d’aller dans le monde entier, sauf en Israël. Il ne reste plus que quelques centaines de Juifs au Pakistan (source : Pascale Zonszain, pour Actualité Juive)
Dans Coolisrael : « Fishel Benkhald, qui mène une campagne pour restaurer le cimetière juif de Karachi, a été attaqué après avoir accepté de débattre sur les droits des minorités. Ce militant juif du Pakistan a été battu par une foule musulmane puis arrêté et malmené à nouveau par la police.
Il est un militant des droits des minorités dans un pays, qui est majoritairement sunnite et où les minorités telles que les Chrétiens, les Hindous et Musulmans non sunnites sont systématiquement persécutées. Benkhald est le fils d’un père musulman et d’une mère juive et il a raconté sur Aroutz Sheva comment il avait convenu d’un débat face-à-face avec un Musulman pakistanais après une discussion sur le thème des droits des minorités sur Twitter : «Je dialoguais sur Twitter avec un jeune musulman pakistanais pour que les Pakistanais non-musulmans puissent être autorisés en théorie à être élus président selon notre Constitution, la discussion était purement théorique, étant donné que les non-musulmans ne représentent qu’environ 3% de la population pakistanaise. Je lui ai proposé de débattre face à face», a déclaré Benkhald. « Il a demandé mon numéro de téléphone et je le lui ai donné. »
Les deux ont convenu de poursuivre cette discussion amicale dans un restaurant à Karachi. Mais quand il est arrivé là bas, Benkhald tomba dans une embuscade. « J’y suis allé seul, mais il était avec ses amis, nous avons entamé le débat d’une manière normale mais bientôt cela a mal tourné et la bastonnade a commencé ». À ce moment, une foule s’est rassemblée autour de lui et deux hommes ont ouvert les hostilités . «Ils m’ont donné des coups de poing et quand je suis tombé, ils m’ont donné des coups de pied à la tête. Quelqu’un a également tenté d’arracher mon portable. »
Benkhald a réussi à sortir de l’altercation. À ce moment là, la police est arrivée, mais au lieu d’arrêter ses agresseurs, ils ont détenu Benkhald. »La police est venue et m’a emmené, ils ne prenaient pas les autres gars. La police m’a demandé si je suis d’Israël ou de tout autre pays. Je leur ai dit que je suis un Pakistanais et juif du côté de ma mère mais ils m’ont enregistré en tant que Musulman. Les yeux bandés et menotté, ils m’ont ensuite remis aux Rangers du Pakistan qui ont poursuivi l’interrogatoire sur mes origines ethniques, et qui ont passé en revue mes pages sur les médias sociaux après m’avoir demandé les mots de passe.
« Ils m’ont finalement battu, mais pas beaucoup», affirme Benkhald, et « ils m’ont accusé d’être un espion soit pour Israël, pour les Etats-Unis ou l’Inde ».
Finalement, il a été libéré après que son frère soit intervenu et qu’il ait payé sa caution. Bankhald admet que rétrospectivement sa décision d’accepter un débat personnel dans un restaurant était imprudent, et il dit que son activisme en ligne lui donne des craintes pour sa sécurité. Il dit qu’il espère voyager à l’étranger « pour un pays libre » pour étudier l’hébreu et le judaïsme un jour, mais que jusque-là il va continuer son activisme au Pakistan du mieux qu’il peut.
Au début du XXe siècle le Pakistan avait une petite communauté juive basée à Karachi, principalement composée d’Irakiens et d’Indiens juifs qui ont finalement immigré au cours des années. Toutefois, depuis la partition du pays avec l’Inde en 1947 et une hausse de l’antisémitisme, la communauté a disparu, laissant Benkhald seul, ce qui lui permet de s’auto-proclamer « le dernier Juif du Pakistan. »
Source hassidout.org