Le puissant chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, a tenu un discours important ce vendredi. Il devait notamment dire au monde si sa formation, soutenue par l’Iran et alliée du Hamas palestinien, entrerait dans le conflit. La décision finale semble claire…
Finalement, l’Iran a décidé de lâcher Gaza
C’est un conflit palestinien et non pas un conflit régional, vient de déclarer Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, dans un discours très médiatisé cet après-midi. Autrement dit, l’Iran a décidé de lâcher Gaza. Le Hamas avait pourtant fait son boulot, il a semé le chaos et a ouvert devant les mollahs des opportunités pour retirer des dividendes géopolitiques. Mais, ce n’est pas une raison suffisante pour risquer les intérêts de la maison mère pour la petite franchise palestinienne.
Et non, Nasrallah n’est pas du tout fâché parce que le Hamas a décidé tout seul dans son coin d’attaquer Israël le 7 octobre. Les amis palestiniens en ont parfaitement le droit, mais à présent qu’ils se débrouillent. Nous sommes avec eux de tout cœur et chérissons leurs martyrs. Et par ailleurs, explique Nasrallah, ce que nous faisons actuellement à partir du sud du Liban est énorme, inouï, sans précédent depuis la guerre de 2006… Mais si vous ne voyez ni ne sentez rien, c’est normal : car ce que nous faisons à la frontière israélienne est tellement puissant qu’uniquement les gens qui habitent à côté et bien sûr nos combattants peuvent s’en apercevoir… La preuve ? Le Hezbollah aurait déjà perdu 57 combattants, sans compter ceux perdus par ses auxiliaires locaux. Et pourquoi on ne voit rien ? Bonne question ! En fait, explique le secrétaire général, c’est parce qu’il s’agirait d’une bataille d’un autre genre tant au niveau des moyens que des cibles… Et puis cette petite escalade au nord oblige déjà Israël à consacrer des moyens importants qui de fait ne seront plus disponibles pour la campagne contre Gaza.
Même pas peur, mais allez-y en premier
Selon Nasrallah, ce sont évidemment les Etats-Unis les véritables responsables de la guerre à Gaza, Israël n’étant qu’un simple exécutant. Mais, ajoute-t-il, malgré les forces américaines considérables dépêchées dans la région, le Hezbollah n’a pas pris peur. Cela n’a aucun effet sur ses décisions.
Si Monsieur le secrétaire général avait accepté des questions, il aurait été quand même intéressant de lui demander si la décision d’abandonner le Hamas à son sort à Gaza faisait bien ou non partie de ces décisions prises sans prendre en compte la présence de deux porte-avions au large du Liban. Bref, pour l’Iran et le Hezbollah, le message pour le Hamas est simple : courage ! Armons-nous… et partez !