Ils l’ont bien dit. Ce n’était pas une « voiture folle ». Pas même un « déséquilibré ». Ce qui a frappé Londres, selon la Une de l’édition papier du Figaro, c’est le « terrorisme islamiste ».
On applaudit cette lucidité, d’autant qu’elle constitue un progrès spectaculaire dans la reconnaissance du défi auquel nous faisons face. Il y a moins d’un an en effet, au lendemain de l’attentat de Nice, ce journal n’affichait pas la même clarté :
Mais la nouvelle clairvoyance du Figaro contraste avec nombre de ses confrères : de ceux qui escamotent de leur Une l’attentat malgré le lieu symbolique où il est survenu…
… à ceux qui, comme la télévision publique suisse RTS, pensent que « terrorisme » est un mot trop fort qui nécessite des guillemets et comptent l’assassin parmi ses victimes :
Nous saluons donc le titre précis du Figaro. Pour autant, nous remarquons que ce quotidien ne parle jamais de « terrorisme islamiste » lorsque surgit un attentat en Israël.
Régulièrement, Le Figaro titre sur des « Palestiniens abattus », ne précisant qu’ensuite que les Palestiniens en question essayent d’abord de tuer en utilisant, comme à Londres, une voiture ou un couteau.
Lorsque ces attaques ont lieu en « Cisjordanie occupée », terme avec lequel la presse française masque que les Juifs ont une légitimité historique et juridique en Judée Samarie, Le Figaro ne parle généralement même pas de terrorisme dans l’article. Qui dit « occupation » dit « résistance », et peu importe le nombre de personnes qu’il touchera, le « résistant » palestinien sera bien souvent présenté comme une victime.
Les déformations peuvent être moins flagrantes si un attentat se produit en territoire israélien non contesté, comme cela a été le cas à Jérusalem lorsqu’un terroriste a foncé avec un camion sur un groupe de soldats en permission :
Les lecteurs savent bien qu’une attaque au camion est un acte terroriste. Mais à Jérusalem, Le Figaro laisse la cause islamiste de cette action soigneusement cachée. Elle n’est pourtant pas bien difficile à trouver, il suffit d’écouter la sœur de l’auteur du carnage : « Louanges à D’ qu’il soit devenu un martyr. C’est le plus beau des martyrs. »
Nommer les choses, c’est prendre conscience du problème et c’est un étape nécessaire pour pouvoir y remédier. La plupart des techniques utilisées dans les attentats en Europe ont bien souvent été éprouvées en Israël auparavant, mais la presse se refuse à effectuer le parallèle. La presse tente encore souvent de minimiser ou nier le problème, mais le changement de ton du Figaro laisse espérer qu’une prise de conscience puisse s’opérer. Nous devons tous être unis face à la menace commune. Pour être efficace, le changement de ton devra aussi inclure la couverture médiatique du terrorisme en Israël.
Source www.infoequitable.org