PayPal a clôturé le compte d’une organisation française qui se croît en droit de décider quelles lois elle peut impunément violer, puisqu’elle pratique le boycott d’Israël qui est interdit par la loi française. Il s’agit de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS), a indiqué le Jerusalem Post vendredi 26 janvier.
Notre ami Benjamin Weinthal, journaliste au Jérusalem Post, dans le cadre de ses enquêtes sur le financement des organisations qui pratiquent le Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) ciblant exclusivement Israël (ils ne s’intéressent absolument jamais aux pays qui abusent le plus les droits de l’homme comme la Corée du Nord ou Cuba, ni à ceux qui lapident les femmes adultères en place publique), a contacté PayPal mardi dernier concernant le compte de l’AFPS.
Dans son email, Weinthal a posé à PayPal les questions suivantes :
- » L’AFPS, qui possède un compte PayPal, est-il en violation de la loi française anti-discrimination ?
- L’AFPS, qui a un compte chez PayPal, est-il en violation avec la politique de PayPal de refuser d’accepter des paiements ou des dons pour des organisations dont les activités prônent la haine, la violence ou l’intolérance raciale ? »
La France a l’une des lois anti-BDS les plus sévères d’Europe– la loi Lellouche– rappelle Weinthal, qui interdit la discrimination fondée sur l’origine nationale.
Interrogé par le Jérusalem Post, Paul Furia, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré : « Je ne peux pas commenter spécifiquement sur le compte PayPal de l’AFPS, ni parler au nom de la société pour vous dire si le compte doit être annulé ou non. Cependant, je tiens à rappeler que l’appel au boycott d’Israël est en effet illégal en France. Plusieurs décisions de la Cour de cassation ont confirmé que l’appel au boycott enfreint la loi et constitue une ‘incitation à la discrimination ou à la haine fondée sur l’origine nationale ou la religion’. »
Vendredi, en cliquant sur le lien PayPal de l’AFPS, Benjamin Weinthal a constaté qu’un message disait : « Ce destinataire est actuellement incapable de recevoir de l’argent ».
La loi Lellouche a été édictée pour mettre fin à la discrimination contre les Israéliens fondée sur leur origine nationale.
Un porte-parole de PayPal a déclaré au Post vendredi : « En raison de la confidentialité des informations clients, nous ne pouvons pas commenter les détails d’un compte PayPal spécifique. Cependant, nous tenons à souligner que PayPal a une tolérance zéro pour l’utilisation de notre plateforme de paiement sécurisé afin de faciliter les activités illégales. Nous mettons tout en œuvre pour nous conformer aux lois et règlements partout dans le monde. Nous prenons très au sérieux le respect de ces lois. Nous examinons avec soin les activités douteuses qui nous sont signalées et cessons d’entretenir des relations avec les titulaires de comptes qui violent nos politiques. »
- Après un article publié en 2016 sur le Jérusalem Post par Benjamin Weinthal (jpost.com), concernant une autre organisation BDS « Campagne BDS France » PayPal et le géant bancaire Crédit Mutuel ont fermé le compte de cette organisation tandis que les critiques allaient grandissantes sur les pratiques illégales de BDS.
- En juin 2016, suite à une demande d’explication à PayPal, Dreuz.info a fait fermer le compte PayPal de BDS France (dreuz.info).
Le gouvernement israélien a publié début janvier une liste de 20 organisations qui pratiquent le boycott d’Israël, dont La Campagne BDS France et l’AFPS, et dont l’entrée des membres dans l’Etat juif est interdite.
Le ministre des Affaires stratégiques Gilad Erdan a déclaré à l’époque que « les organisations de boycott doivent savoir que l’État d’Israël agira contre elles et ne leur permettra pas d’entrer pour nuire à nos citoyens ». Il a ajouté : « Aucune nation ne permettent l’entrée aux personnes qui viennent porter préjudice à leur pays ».
« Les membres de l’Association France Palestine Solidarité sont attachés au droit des peuples à l’autodétermination et à la défense de l’individu. Leur but est de développer la solidarité avec le peuple palestinien et de le soutenir en particulier dans sa lutte pour la réalisation de ses droits nationaux » déclare le groupe BDS.
Cependant, selon un rapport de janvier 2017 de NGO Monitor basé à Jérusalem, « l’AFPS ne publie pas d’informations financières, ce qui traduit un manque de transparence et de responsabilité » et « l’AFPS reçoit des fonds publics du gouvernement français par l’intermédiaire de différents organismes gouvernementaux ».
- L’Agence française de développement a fourni à l’AFPS 320 000 € pour la période 2017-2019.
- NGO Monitor a publié les documents qui montrent le langage anti-israélien et antisémite d’AFPS, y compris le fait de qualifier la bande de Gaza de « camp d’extermination » du « gouvernement criminel israélien – et de tous ceux qui l’appuient ». Ils parlent de « petits anges de la mort qui sont abrités [en Israël] pour poursuivre leurs expériences et envisager la ‘solution finale’. »
- L’AFPS a accusé Israël de « nettoyage ethnique » et « d’apartheid » et l’a appelé à cesser de « chasser les enfants palestiniens », écrit encore NGO Monitor. Le site NGO Monitor a une page dédiée aux dons et aux liens vers les pages antisémites et anti-israéliennes du site de l’AFPS : ngo-monitor.org
- L’AFPS a également qualifié la barrière de sécurité israélienne– qui a fait baisser à presque zéro le nombre d’attentats terroristes commis par des musulmans palestiniens contre des civils israéliens – de « mur d’apartheid ».
- Toujours selon l’AFPS, les politiques israéliennes « institutionnalisent une domination militaire et coloniale sur le peuple palestinien afin de l’exploiter et de le faire disparaître en tant que peuple, en le décomposant, en transférant sa population et/ou en le forçant à l’exil, ce qui correspond à la notion de ‘sociocide’. »
- NGO Monitor pointe également vers des documents où l’AFPS légitime le recours à la lutte armée [c’est à dire les attentats terroristes comme au Bataclan] comme moyen de libération palestinienne et affirme qu’Israël « déploie un terrorisme d’État au nom de la guerre préventive ».
Le député français Meyer Habib a précisé jeudi au Jerusalem Post : « Conformément à l’article 225-2 du Code pénal français, la loi française interdit toute forme d’appel au boycott économique sur la base de la race, de la religion ou de l’origine nationale ».
Il a précisé que :
« La jurisprudence de la Cour de cassation du 20 octobre 2015 est également parfaitement claire en la matière. Cette règle s’applique à tous les acteurs économiques, y compris les banques. Compte tenu de ce qui précède, le Crédit Mutuel a clôturé le compte BDS France en mai 2016. Il est vrai que l’AFPS fait partie du mouvement BDS et promeut la discrimination contre les Israéliens en raison de leur origine nationale. Sous couvert d’activités caritatives pour le peuple palestinien, ils tentent de contourner la réglementation nationale antidiscrimination afin de promouvoir le boycott et la haine d’Israël. »
Meyer Habib a ajouté :
« En tant que député français, représentant les 150 000 ressortissants français résidant en Israël, je me bats farouchement contre toutes les formes de haine envers Israël. De façon générale, j’ai la conviction totale que l’antisionisme est le nouveau visage de l’antisémitisme. Je crois qu’il faut démasquer la véritable activité de l’AFPS et que ses comptes bancaires doivent être fermés conformément à la loi. »
Marc A. Greendorfer, le chef de l’Institut juridique israélien Zachor, qui lutte contre l’activité BDS, a déposé plainte, mardi dernier, auprès de PayPal pour avoir ouvert des comptes à l’AFPS et à l’organisation néonazie The Third Way.
« Au nom du Zachor Legal Institute, une fondation juridique de défense des droits civiques, nous aimerions signaler deux violations de votre Réglementation sur les utilisations autorisées de PayPal. Les comptes des entités énumérées ci-dessous violent votre réglementation car ils encouragent à la haine et l’intolérance raciale. Chacun des articles promeut l’antisémitisme et la discrimination fondée sur l’origine nationale en faisant la promotion du mouvement dit « Boycott, Sanction, Désinvestissement » qui vise Israël et les produits d’origine israélienne. Veuillez nous faire part de votre position sur ce rapport. »
L’AFPS n’a pour l’instant pas répondu aux demandes de renseignements de Benjamin Weinthal.
Sur son site internet, l’association AFPS, confirmant qu’elle se considère au-dessus des lois et qu’elle pense avoir le droit de choisir à quelles lois elle obéit et quelles lois elle n’obéit pas, déclare que ses activités de boycott font partie de sa « vie associative et démocratique, en France ».
Article publié à partir de l’article de Benjamin Weinthal publié sur le Jerusalem Post.
© Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.