Cette exposition se tient en ce mois de septembre à Bastia. Organisée en collaboration avec la mairie de la ville, elle retrace l’immigration forcée, en 1915, des Juifs « syriens ».
Ces Juifs dits « syriens » vivaient en fait à Tibériade. En 1915, ils sont forcés de quitter cette région et arrivent en Corse.
Tibériade est à l’époque entre les mains de l’Empire ottoman. Ils sont plus de 700 juifs à se réfugier d’abord à la Canée en Crète, puis en Corse, après avoir été chassés une nouvelle fois par les Grecs.
Cette communauté juive moyen-orientale trouve un refuge et un accueil chaleureux à Ajaccio et à Bastia. Les adultes y travaillent et fondent une école pour les enfants où le corse est enseigné aux cotés du judéo-arabe et de l’hébreu. La population corse fait de son côté part d’une grande générosité en aidant la population à s’habiller.
Le Centre Edmond Fleg a réussi à réunir de nombreux documents faisant état de cette immigration et de la vie de cette communauté en Corse.
Si certains des réfugiés juifs sont restés sur place, d’autres sont repartis vers Israël. Avant ce départ ils ont tenu à remercier la population locale par une lettre qui avait été publiée dans le Bastia-Journal.
L’un de ces réfugiés, le rav Ya’akov Moché Tolédano, devint par la suite ministre des Affaires religieuses dans l’un des gouvernements de Ben Gourion.
D’autre part, pendant la Seconde Guerre mondiale, les autorités corses et sa population avaient également protégé ses habitants juifs.