« Exiger la conscription des orthodoxes » : Smotrich confirme qu’il tente d’imposer le service militaire de force !

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Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a déclaré à la Knesset qu’il bloque l’avancement de la loi sur la conscription, affirmant qu’il considère le service militaire comme un « grand commandement religieux ». Il a donc l’intention d’imposer la conscription aux orthodoxes, malgré l’opposition de leurs dirigeants spirituels. Smotrich a également évoqué la menace d’un non-transfert du budget et a précisé qu’il ferait tout pour l’adopter, même en cas de dissolution du Parlement.

JDN

Smotrich bloque la loi sur la conscription

Il s’avère que ceux qui empêchent l’adoption de la loi sur la conscription et la régularisation du statut des étudiants des Yechivoth ne sont ni les députés de l’opposition ni les membres du Likoud, mais bien le ministre des Finances lui-même. Ce matin, depuis la tribune de la Knesset, Bezalel Smotrich a ouvertement admis qu’il refuse de faire avancer la loi qui vise à régler le statut des étudiants orthodoxes dans l’armée israélienne.

Smotrich a déclaré qu’il considère le service militaire comme une obligation sacrée et une grande mitsva (commandement religieux). Selon lui, Tsahal ne peut plus fonctionner comme une armée « petite et intelligente » et a besoin des orthodoxes pour partager le fardeau sécuritaire. Il a affirmé vouloir les contraindre à servir dans l’armée, s’opposant ainsi à la position des grands rabbanim orthodoxes.

Avec cette déclaration, Smotrich rejoint la ligne dure adoptée par Yehuda Wald, le directeur général de son parti, connu pour ses attaques répétées contre les orthodoxes refusant de s’enrôler. Pas plus tard qu’hier, Wald accusait les partis orthodoxes de soutenir l’accord sur les otages uniquement pour obtenir la régularisation du statut des étudiants des Yechivoth et non pour des raisons morales ou humanitaires.

Le discours de Smotrich à la Knesset

Ce matin, répondant à une question urgente des députés Shéli Tal Miron, Vladimir Beliak et Evgeny Sova, Smotrich a déclaré :

« J’espère vraiment que nous pourrons adopter une bonne loi sur la conscription, qui changera complètement la situation et enrôlera les orthodoxes, car nous avons besoin d’eux. C’est une nécessité existentielle pour notre sécurité nationale. »

Il a admis que jusqu’à présent, l’armée n’avait pas besoin d’eux, mais que désormais, selon lui, « Tsahal a besoin d’une armée plus grande, plus puissante et plus létale ». Il a souligné que la situation actuelle ne pouvait pas rester inchangée et que son parti ne ferait aucune concession sur cette question.

« Nous n’accepterons pas de compromis. Si nous avions été prêts à tout céder, la loi aurait été adoptée il y a longtemps. Mais nous refusons. Nous posons une exigence claire aux orthodoxes : qu’ils participent à ce grand devoir, cette obligation religieuse, sioniste et morale de défendre Israël. »

Smotrich a également affirmé que même en cas d’échec des négociations sur la loi de la conscription, il s’efforcera toujours d’adopter le budget 2025 avant de dissoudre la Knesset.

« Si, D’ nous en garde, nous n’y arrivons pas, je dis à mes frères orthodoxes : nous pouvons adopter le budget et ensuite dissoudre la Knesset. Mais nous ne pouvons pas laisser un pays en guerre sans budget. »

Réactions de l’opposition et des partis orthodoxes

Le député Vladimir Beliak, membre de la commission des finances et représentant de l’opposition, a réagi en dénonçant le blocage du budget :

« Smotrich a confirmé que le budget de l’État pour 2025 est pris en otage par les partis orthodoxes, qui insistent sur l’adoption de la loi de l’exemption militaire. Le retard dans l’adoption du budget perturbe le fonctionnement des ministères, nuit à des millions de citoyens israéliens et endommage la réputation de notre économie sur les marchés internationaux. »

De leur côté, les partis orthodoxes refusent catégoriquement d’abandonner la loi sur la conscription et mettent en garde Smotrich contre une crise majeure. Shass et Yahadout HaTorah (Judaïsme unifié de la Torah) menacent de bloquer l’adoption du budget 2025, qui doit être voté dans deux mois, si le statut des étudiants des Yechivoth n’est pas réglé d’ici là.

Hier soir, le leader de Shas, Aryé Dérhy, a lancé un ultimatum :

« Si la loi sur la conscription, conforme aux attentes des orthodoxes, n’est pas adoptée, il n’y aura plus de gouvernement dans deux mois. »

Dans une interview à la radio Kol Barama, il a précisé :

« J’ai dit clairement au Premier ministre : sans une loi garantissant que les étudiants des yeChivoth puissent poursuivre leurs études sans entrave, nous ne soutiendrons pas le budget, et nous ferons tomber le gouvernement. La Knesset ira aux élections. »

Un haut responsable de Yahadout HaTorah a confirmé à JDN que Netanyahou est pleinement conscient que sans adoption définitive de la loi sur la conscription, il ne pourra pas maintenir sa coalition. Il a ajouté que le facteur clé dans l’adoption de cette loi est le député Yuli Edelstein, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, où la loi est en discussion depuis plusieurs mois.

Une crise politique imminente ?

L’opposition des orthodoxes et l’intransigeance de Smotrich pourraient entraîner une crise gouvernementale majeure. Avec la menace d’une chute du gouvernement, Netanyahou devra naviguer prudemment entre les exigences de son ministre des Finances et celles de ses alliés orthodoxes, qui détiennent un pouvoir décisif dans sa coalition.

L’issue de cette bataille politique pourrait redéfinir non seulement l’avenir du service militaire des orthodoxes, mais aussi celui du gouvernement israélien dans son ensemble.

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