Un ancien chef du Mossad interviewé par le journal israélien Jerusalem Post a déclaré que le seul moyen d’anéantir le Hezbollah était d’appliquer des sanctions contre le Liban, à l’image de ce que fait Donald Trump en Iran.
Selon Tamir Pardo, un ancien chef du Mossad interviewé par le journal israélien Jerusalem Post le 17 août, une victoire militaire sur le Hezbollah n’étant plus envisageable, seules des sanctions contre Liban, comme les États-Unis le font avec l’Iran, permettraient de débloquer la situation. Un plan qualifié de «révolutionnaire» par le Jerusalem Post.
Tamir Pardo estime en outre que la stratégie consistant à «attaquer le Hezbollah sans attaquer tout le Liban, comme lors de la guerre de juillet-août 2006 est un concept obsolète». L’offensive israélienne au Liban avait alors été largement perçue comme un échec sur le terrain. «Pour vaincre définitivement le Hezbollah, il faudrait envahir le Liban du Sud jusqu’au Nord, à cause de leurs missiles à longue portée», ajoute l’ancien numéro 1 du Mossad. Selon ses estimations, l’envoi de troupes jusqu’à l’extrême nord du pays du Cèdre «augmenterait considérablement les pertes, qu’il s’agisse de civils libanais ou de soldats de l’armée israélienne». Le Hezbollah répliquerait, en outre, en frappant le territoire israélien avec toute sa puissance de feu «qui s’élève à près de 130 000 missiles», selon lui.
«Si Trump annonce des sanctions contre le Liban, comme il l’a fait contre l’Iran, l’économie libanaise ne pourra pas tenir plus de trois ou quatre mois. Le Liban n’est pas l’Iran, c’est un pays minuscule qui dépend de l’Occident et des pays sunnites modérés», affirme-t-il. «Même s’il n’impose au Liban que certains aspects des sanctions imposées à l’Iran, cela reste un moyen beaucoup plus efficace que la guerre» pour vaincre le Hezbollah, ajoute Tamir Pardo. Il précise que, pour une efficacité optimale, les Occidentaux devront clairement indiquer que ces sanctions seront levées à deux conditions : «Si le Hezbollah abandonne ses armes ou est entièrement incorporé à l’armée libanaise et si l’Iran retire entièrement ses tentacules du Liban».