Sur la photo: Des femmes portant le niqab manifestent devant l’ambassade de France le 11 avril 2011 à Londres, en Angleterre. (Photo par Peter Macdiarmid / Getty Images)
par Judith Bergman – Gatestone
Un des aspects les plus troublants de cette dhimmitude est l’application de facto des lois islamiques sur le blasphème. Dans nombre de pays européen, les autorités ont utilisé les lois contre le « discours de haine » pour interdire la critique de l’islam, peu importe que l’islam relève duu domaine des idées, et non de la nationalité ou de l’appartenance ethnique. A l’origine, le but de ces mesures anti-discours de haine était de protéger les gens de la haine, pas des idées.
Le Foreign Office britannique, qui a ignoré le combat désespéré des femmes iraniennes pour la liberté et a honteusement gardé le silence pendant les récentes manifestations du peuple iranien contre le régime, a eu le toupet de distribuer gratuitement des foulards islamiques à son personnel. Au même moment, pas moins de 29 femmes iraniennes étaient arrêtées pour avoir retiré leur hijab et ont probablement été soumises à des viols et à d’autres tortures, comme c’est souvent le cas dans les prisons iraniennes. Cela n’a pas empêché les députés britanniques et les employés du Foreign Office de célébrer perversement le hijab comme une sorte d’outil tordu qui aide à « l’autonomisation des femmes ».
Les mesures anti-djihad ont été bloquées par l’ensemble des dirigeants occidentaux au lendemain du 11 septembre. Le président George W. Bush a proclamé que « l’Islam est la paix ». Le président Obama a supprimé des manuels de lutte contre la terreur du FBI toutes les références à l’islam que les musulmans ont jugé offensantes pour l’islam. Les dirigeants actuels de New York ont proféré des menaces à l’encontre des New-Yorkais qui, au lendemain de l’attentat terroriste d’octobre à Manhattan, auraient été tentés d’attribuer cet acte de terrorisme à l’islam. Le Premier ministre britannique, Theresa May, a affirmé que l’islam est une « religion de paix ».
L’Europe ne fait certes pas partie du monde musulman, mais les autorités européennes agissent, pour nombre d’entre elles, comme si elles étaient pressées de se soumettre à l’islam de manière plus ou moins subtile. Cette soumission volontaire semble n’avoir aucun précédent : Dhimmi, depuis les origines de l’islam, est le terme arabe qui désigne le non-musulman soumis par la guerre, celui qui accepte de vivre comme un citoyen de seconde zone, « toléré », soumis à la loi islamique, et dont le statut est régi par un corpus de lois dégradantes sans parler des exigences ponctuelles de ses maîtres islamiques.
En Europe, la soumission aux exigences de l’Islam, au nom de la « diversité » et des « droits de l’homme », est un phénomène volontaire. Cette soumission à l’Islam s’opère sur un mode très ironique, car les concepts occidentaux de « diversité » et de « droits de l’homme » n’existent pas dans les textes fondamentaux de l’islam. Les textes suprémacistes dénoncent sans nuances comme infidèles ceux qui refusent de se soumettre au concept islamique de divinité, Allah. Un refus qui réduit les possibilités de choix : payer la jizya [impôt de « protection »] ou mourir.
L’un des aspects les plus troublants de cette épidémie de dhimmitude est l’application de facto des lois islamiques sur le blasphème dans les juridictions européennes. Les autorités européennes locales ont utilisé les lois contre le « discours de haine » pour interdire la critique de l’islam, alors que l’islam relève du domaine des idées – de la religion et de l’idéologie – sans lien avec une quelconque nationalité ou ethnie. A l’origine, la plupart des lois contre le « discours de haine » avaient pour but de protéger les populations de la haine, et non pas des idées. Les autorités européennes n’ont aucune obligation légale de poursuivre les personnes qui se livrent à la critique de l’islam, d’autant que la loi islamique, la charia, ne fait pas partie du droit européen ; cela ne les empêche pas de les persécuter avec un peu trop d’empressement.
La dhimmitude en Europe se manifeste de mille et une façons. A l’occasion de la Journée mondiale du Hijab qui a lieu chaque année en février, – une manifestation fondée en 2013 par Nazma Khan, un bangladais immigré aux États-Unis, « pour lutter contre la discrimination envers les femmes musulmanes par la sensibilisation et l’éducation » -, plusieurs députés britanniques ont choisi de porter le hijab. Anne McLaughlin, ancienne ministre de l’égalité au travail, Dawn Butler, et Naseem Shah se sont ainsi affichées couvertes. De son côté, le Foreign Office britannique, qui a ignoré la lutte désespérée des femmes iraniennes pour la liberté, et qui a gardé le silence lors des récentes manifestations du peuple iranien contre le régime [1], a pris l’invraisemblable initiative de distribuer gratuitement des foulards à son personnel féminin. Selon l’Evening Standard, un courriel a été envoyé au personnel qui disait :
« Voulez-vous essayer le hijab ou comprendre pourquoi les femmes musulmanes le portent ? Participez à notre événement ouvert à toutes. Des foulards sont en libre accès pour toutes celles qui choisiraient de le porter tout ou partie de la journée. Femmes musulmanes et toutes les adeptes d’autres religions, choisissez de porter le hijab. Nombreuses sont celles qui y trouvent liberté, respect et sécurité. #StrongInHijab, participez nombreuses au #WorldHijabDay. »
Au même moment, 29 femmes iraniennes au moins étaient arrêtées pour s’être débarrassées publiquement du hijab. Il est probable qu’elles ont été violées et soumises à d’autres tortures, comme c’est souvent le cas dans les prisons iraniennes. Mais, les députés britanniques et les employées du Foreign Office ont perversement célébré le hijab comme un outil tordu d’« autonomie pour les femmes ».
L’évènement qui précède n’a rien de surprenant : la Grande-Bretagne est le cas de dhimmitude le plus singulier. Pendant des années, des viols systématiques de jeunes filles ont été le fait de bandes de musulmans – principalement pakistanais – dans de nombreuses villes britanniques. Les autorités britanniques, qui étaient parfaitement informées des faits, n’ont pas agi de peur de paraître «racistes» ou « islamophobes »
La dhimmitude se remarque également à la manière dont les autorités britanniques excusent ou expliquent certaines coutumes des communautés musulmanes britanniques. Le policier Ivan Balhatchet, responsable de la lutte contre les crimes d’honneur, les mutilations génitales féminines (MGF ) et le mariage forcé, a récemment expliqué dans une lettre que si aucune poursuite n’a jamais été engagée au bénéfice des 137.000 victimes de mutilations génitales féminines en Angleterre et au Pays de Galles (délit pénal pourtant constitué en 1985), c’est en raison des « nombreuses subtilités » qui entourent le crime. Il a fini par s’excuser pour les propos qu’il a tenu :
« Je présente mes excuses pour cette lettre… Les mutilations génitales féminines représentent un abus épouvantable contre les enfants, il est inacceptable qu’il n’y ait pas eu de poursuites engagées, et cela doit changer. »
Des statistiques récentes montrent que des centaines de violences « d’honneur » et de mariages forcés sont demeurés impunis à Londres. Entre 2015 et 2017, 759 « crimes d’honneur » et 265 mariages forcés ont eu lieu dans la seule ville de Londres – mais 138 personnes seulement ont été poursuivies. Diana Nammi, directrice exécutive de l’Organisation iranienne et kurde des droits des femmes, qui aide les victimes en leur fournissant un refuge, a déclaré
« Ce qui rend la situation si alarmante, c’est que les chiffres que nous obtenons grâce à la loi de liberté d’accès à l’information, montrent que, depuis la criminalisation du mariage forcé en 2014, un nombre jamais vu de personnes à risque demandent de l’aide ».
La dhimmitude ne mène pas « seulement » à la généralisation des viols d’enfants et à l’expansion des mutilations génitales féminines et des crimes « d’honneur » sous les yeux délibérément aveugles des autorités nationales, la dhimmitude mène aussi à l’obstruction dans la lutte antiterroriste. Dans une récente interview pour la télévision publique SVT, Peder Hyllengren, chercheur au Collège de la défense suédoise, a déclaré :
« Vous risquez d’être pointé du doigt comme raciste avec une violence qui n’existe dans aucun autre pays européen. L’interdiction du racisme est aussi évidente que la lutte contre le nazisme et l’extrême de droite. En Suède, il a fallu des années avant qu’il devienne acceptable de discuter du djihadisme comme on parle du nazisme ».
Hyllengren se montre en vérité trop sévère avec la Suède : les dirigeants occidentaux ont fait obstruction aux mesures anti-djihad depuis le 11 septembre 2001, peu après que le président George W. Bush ait déclaré que « l’Islam c’est la paix ». Le président Obama a expurgé les manuels de formation anti terroristes du FBI de toutes les références à l’islam que les musulmans ont jugé offensantes. Theresa May a affirmé que l’islam est une « religion de paix ». Les dirigeants actuels de New York ont fait planer des menaces sur tous les New-Yorkais qui, après l’attentat terroriste d’octobre 2017 à Manhattan, auraient été tentées d’établir un lien entre ces violences et l’islam.
Plus récemment, Max Hill QC, contrôleur du gouvernement britannique et superviseur indépendant de la législation antiterroriste, a déclaré qu’il était « fondamentalement erroné » d’évoquer les attaques perpétrées en Grande-Bretagne et ailleurs comme relevant du « terrorisme islamiste ». Selon l’Evening Standard, M. Hill a déclaré que le mot terrorisme ne devrait jamais être rattaché à « l’une ou l’autre des religions du monde » et que « terrorisme de type Daech » lui paraissait une expression plus adéquate. L’année dernière, Max Hill était d’avis que certains djihadistes revenant de Syrie et d’Irak ne devraient pas être poursuivis car ils avaient agi en « naïfs ».
« … Il y a d’une part le logement où vivent ces jeunes réfugiés non accompagnés. Il y a bien sûr le … oui … la culture machiste dont ils sont issus… I ne faut pas se le cacher, on peut en discuter ici, de l’influence que cette culture a sur eux, c’est assez évident … Nous avons un rapport d’expert du professeur Pfeiffer, qui donne des pistes … nous devons travailler avec les jeunes et nous savons aussi que le regroupement familial est important … il [le professeur] dit que c’est pareil pour tous les hommes jeunes qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, ils sont plus faciles à gérer quand leurs mères et leurs sœurs sont avec eux ».
L’Europe regorge d’exemples de dhimmitude de la part d’innombrables acteurs étatiques et non étatiques. En Allemagne, un président de tribunal a ordonné le retrait de la croix qui ornait la salle d’audience ou était jugé un Afghan accusé d’avoir menacé un autre musulman qui voulait se convertir au christianisme; H & M a cessé de commercialiser un lot de chaussettes après que les musulmans se soient plaints du motif qui leur évoquait le mot « Allah » écrit à l’envers en arabe; un juge d’instruction français a mis presque un an à aggraver du chef d’antisémitisme la mise en examen criminelle d’un musulman qui a reconnu avoir tué sa voisine juive de 66 ans, une femme qu’il a torturée à coups de poing avant de la défenestrer aux cris de « Allahu Akbar ». Deux ans avant le meurtre, il avait également traité la fille de la victime de « sale juive ».
La liste est interminable. Cheikh Yussuf Qaradawi, le chef spirituel des Frères musulmans, qui a affirmé que l’Europe ne serait pas conquise par l’épée, mais par le dawa, peut se réjouir. L’Europe trépigne pour répondre à sa demande.
Judith Bergman est chroniqueuse, avocate et analyste politique.