Au cours d’un débat sur Sud Radio le 18 avril dernier avec la journaliste Elisabeth Lévy, Etienne Chouard a estimé qu’il devrait « avoir le droit d’être antisémite » au même titre qu’il devrait avoir « le droit d’être islamophobe, judéophobe ou christianophobe« . Il a poursuivi en expliquant que « personne n’a de haine des Juifs« .
Les propos tenus par le principal promoteur du référendum d’initiative citoyen (RIC) ont choqué sur les réseaux sociaux. Le 18 avril dernier, Etienne Chouard débattait avec Elisabeth Lévy sur Sud Radio dans l’émission Y a du peuple, Seul contre tous!. Au cours des échanges entre les deux personnalités le professeur d’éco-gestion à Marseille a revendiqué, au nom de la liberté d’expression, le « droit d’être antisémite » bien qu’il se défende de l’être.
Alors qu’Etienne Chouard reprochait à Bernard-Henry Lévy de l’avoir traité « d’antisémite » dans sa pièce de théâtre Looking for Europe, Chouard et Lévy ont eu un échange pour le moins polémique.
« Vous trouvez que la liberté de ne pas aimer une religion c’est très important, mais quand BHL me traite d’antisémite, même si j’étais antisémite, ce qui n’est évidemment pas le cas, je devrais avoir le droit d’être antisémite. De la même manière je devrais avoir le droit d’être islamophobe, judéophobe ou christianophobe…« , explique Etienne Chouard avant d’être coupé par Elisabeth Lévy.
« L’antisémitisme ce n’est pas la critique du judaïsme, c’est la haine des Juifs », le tance alors la directrice de la rédaction du magazine Causeur. « Mais personne n’a de haine des Juifs« , tranche alors l’enseignant devant une journaliste stupéfaite. Pour étayer son propos, Etienne Chouard explique que cela « fait 35 ans » qu’il a des classes et qu’il n’a pas vu de « haine des Juifs« .
Il finit tout de même par admettre « qu’il existe surement des gens qui ont une haine des Juifs comme il existe des gens qui ont haïssent les catholiques« . Le débat se poursuit ensuite sur la liberté d’expression au cours de laquelle Elisabeth Lévy estime que « l’islamophobie est une histoire que l’on nous raconte pour nous empêcher de pouvoir critiquer l’islam et ses expressions déplaisantes« .
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Alors qu’il était pratiquement inconnu du grand public avant la crise des Gilets jaunes, Etienne Chouard s’est servi du mouvement pour apparaître sur le devant de la scène médiatique. Enseignant d’éco-gestion à Marseille, il a été l’un des chantres du « non » au référendum européen de 2005 (qu’il qualifiait de « secret cancer de notre démocratie« ) et un des grands « théoriciens » du RIC. Toutefois, il n’en est pas moins une figure pour le moins controversée, notamment pour un certain complotisme et ses liens avec l’extrême droite. Ainsi, en 2014, il qualifiait l’écrivain antisémite Alain Soral de « résistant antitotalitaire, plus à gauche que les fascistes qui nous dirigent« . Plusieurs conférences d’Etienne Chouard avaient d’ailleurs été organisées par Egalité & Réconciliation, l’association de Soral.
Après deux années de baisse, les actes antisémites en France ont été en très forte hausse (+69%) sur les neuf premiers mois de 2018. Le gouvernement prépare notamment pour 2019 une modification de la loi afin de renforcer la lutte contre la cyberhaine, en mettant la pression sur les opérateurs du Net. Le récent plan d’Edouard Philippe contre le racisme et l’antisémitisme prévoit l’expérimentation d’un réseau d’enquêteurs et de magistrats spécifiquement formés à la lutte contre les actes haineux, qui pourrait être étendu au niveau national, ainsi qu’un dispositif de pré-plainte en ligne afin de favoriser les signalements.
Source www.francesoir.fr