Les enquêteurs du Congrès américain se penchent sur un nouveau e-mail révélant une possible collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et le président russe.
Un haut conseiller de Donald Trump a transmis des informations sur une personne qui voulait organiser une rencontre entre les responsables de la campagne de l’actuel président américain et Vladimir Poutine, rapportait mercredi CNN.
Alors que depuis mai dernier, un procureur spécial, Robert Mueller, a été nommé par le ministère de la Justice pour mener une enquête approfondie sur la potentielle collusion entre certains proches de Donald Trump et la Russie au cours de la campagne présidentielle de 2016, un nouvel e-mail relance les soupçons.
Plusieurs sources proches du dossier citées par le média américain CNN ont assuré que l’an dernier, pendant la campagne présidentielle, un haut conseiller de Donald Trump, Rick Dearborn, a envoyé un e-mail à l’équipe du candidat relayant des informations concernant un individu qui cherchait à établir un contact entre les proches de Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine.
Une personne non-identifiée
Dans ce courrier électronique, la personne en question est simplement désignée par les initiales « WV », ce qui pourrait être une référence au nom de l’État, « West Virginia », la Virginie-Occidentale. Pour le moment, aucune autre information n’a été divulguée sur cette personne. De même, le rôle qu’a joué Rick Dearborn dans cette prétendue tentative de rencontre est encore flou. Selon l’une des sources anonymes avec qui CNN a échangé, Rick Dearborn, aujourd’hui secrétaire général adjoint de la Maison Blanche, paraissait septique à l’idée de cette demande d’entrevue.
Le courrier électronique aurait été envoyé en juin 2016, soit à peu près au même moment que la rencontre entre l’avocate russe Natalia Veselnitskaya et le fils de l’actuel président américain, Donald Trump Jr, dans la Trump Tower.
Toujours d’après CNN, de nombreux détails autour de cet e-mail restent encore à élucider. Reste que son existence suggère que les Russes auraient probablement cherché à établir un contact direct avec l’équipe de campagne de Trump pour discréditer son opposante Hillary Clinton. Pour le moment, le nom de Rick Dearborn n’a été que rarement mentionné dans l’enquête sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle. Mais les enquêteurs du Congrès américain supposent qu’il a pu jouer un rôle important dans l’organisation de deux réunions entre l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Sergey Kislyak et Jeff Sessions, ancien conseiller de Donald Trump et actuel ministre de la Justice.
Une méthode russe
Rick Dearborn n’a pas souhaité répondre aux sollicitations des médias américains concernant cet e-mail. Même son de cloche du côté de la Maison Blanche qui se refuse à commenter des « documents ayant potentiellement fait l’objet d’une fuite ». Des experts du renseignement ont signalé à CNN que cette technique, impliquant une demande de rencontre formulée par une personne non-identifiée, correspond à une méthode souvent utilisée par les Russes pour rechercher des partenaires, parfois involontaires, dans le cadre de leurs opérations secrètes. « Les Russes sont vraiment des experts à ce sujet », a assuré Steve Hall, retraité de la CIA et spécialiste des opérations russes. Pourtant, pour lui, il serait inhabituel de proposer une réunion avec le président russe lui-même avant une rencontre avec des agents liés au Kremlin.