Les faits : le peuple de Gaza aspire à la paix, non par amour pour ses voisins israéliens, mais parce qu’il en a assez.
Tandis que les dirigeants du Hamas se mettent à l’abri dans les tunnels et s’enrichissent de la vente de l’aide humanitaire qu’ils s’approprient au grand jour, les Gazaouis, laissés sans abri et sans protection, souffrent.
Leur souffrance est d’autant plus grande qu’ils savent qu’elle est voulue par Sinwar et sa sinistre cohorte. Ils ont compris que les victimes civiles de ce conflit, dont ils ont pris l’initiative, sont leur meilleur atout. L’Organisation des Nations Unies, par la voix de son secrétaire général, et les grandes puissances n’en rendent-elles pas Israël responsable ? Cet Israël dont la charte de l’organisation terroriste demande expressément la destruction ? Sans compter les centaines de milliers, sinon les millions, de manifestants à travers le monde hurlant le désormais célèbre slogan « de la rivière à la mer, la Palestine sera libre » ?
Alors, pourquoi accepter un accord ?
Bien sûr, il ouvrirait la voie à une vie nouvelle pour les habitants de Gaza et l’assurance de millions, sinon de milliards, de dollars d’aide à la reconstruction du pays. Bien sûr, le Hamas saurait, comme par le passé, en détourner un maximum pour renouveler ses stocks de missiles, de drones, de roquettes et autres engins de mort en vue d’une nouvelle confrontation – mais rien ne presse. Il faut d’abord monnayer les otages encore vivants et les dépouilles de ceux qui ont été assassinés, contre les terroristes du Hamas condamnés à de lourdes peines et emprisonnés en Israël. Après tout, ce hideux commerce n’est condamné par aucune des hautes instances si prêtes à vilipender l’État juif. Ainsi, nous dit-on, le Hamas exigerait la remise en liberté de 200 assassins en contrepartie de chacune des cinq petites soldates, des observatrices, kidnappées le 7 octobre.
Le récit des jeunes femmes libérées lors de l’accord d’échange précédent en dit long sur les sévices – et notamment les sévices sexuels – subis en captivité. Vous avez entendu des condamnations ?
Ces jours-ci seulement, l’ONU se penche sur le traitement inhumain infligé aux enfants captifs : terreur psychologique, privation de soins et de nourriture. Bien sûr, le lâche assassinat de six captifs, criblés de balles par leurs captifs fuyant devant l’avance des soldats, a provoqué quelques réactions. Signalons celle du président Macron, qui a dit que la guerre devait cesser immédiatement. Signalons aussi que de trop nombreux commentateurs ont suggéré qu’en fait, cette mort avait été due à un bombardement israélien.
Bref, si le monde voudrait bien un accord qui mette fin notamment aux tensions régionales, et à l’implication des Houthis qui causent de lourdes pertes aux compagnies de navigation, il ne dispose d’aucun moyen de pression sur le Hamas, et réserve donc ses flèches les plus acérées à Israël. L’État juif, toujours attaqué aujourd’hui et qui pleure ses morts, n’a droit à aucune compassion.