On s’en souvient, un grand buzz s’est développé autour d’une soirée organisée en la ville de Afoula pour le public orthodoxe, dans un parc public, avec en particulier Moty Steinmetz, l’un des chanteurs ‘hassidiques du moment. Ceci devait se passer, comme de bien entendu, en une séparation totale entre hommes et femmes, comme la Halakha l’oblige.
Dans l’atmosphère actuelle, toutefois, cela n’a pas plu à un groupe représentant les femmes et luttant pour leur dissolution dans le public, par ailleurs subventionné dans le temps par le fameux Kéren ha’Hadacha, bien connue pour son oeuvre obsessionnelle contre tout ce qui est lié à la tradition juive dans le pays. Ce groupe tente aussi de défrayer la chronique au Kotel, afin que l’on permette là-bas aussi une telle conduite. Là, en une première instance, leur exigence a été acceptée : on ne peut imaginer dans un pays moderne tel qu’Israël une soirée durant laquelle les hommes et les femmes ne pourraient être assis ensemble ! Vous êtes orthodoxes, ben, on va vous apprendre à vivre !
Résultat : les organisateurs se sont tournés vers le tribunal de haute instance de la région, siégeant à Nazareth : là, le juge arabe a accepté l’argument des orthodoxes, ainsi que la demande du maire de la ville de revoir ce jugement, et a considéré qu’en effet un public spécifique avait le droit de se conduire comme il l’entendait (ce qui, du reste, disent les spécialistes, est l’esprit de la loi régnant dans le pays). Fantastique, et la soirée a eu lieu de la meilleure des façons possible.
Mais ce n’est qu’illusion : ces femmes excitées se sont tournées évidemment vers l’instance suprême du pays, le fameux Bagats, qui n’a pas laissé passer l’occasion pour s’opposer à la seconde instance, et pour interdire qu’une soirée dans de telles conditions soit permise, bon sang de bonsoir. Mais cela était déjà en soirée, en pleine soirée, et bonsoir, le public n’a pas été obligé de se soumettre immédiatement à cette décision !
Mais cela signifie, avec un tel précédent, qu’à une autre occasion que ces troubles-fête voudront interdire une telle soirée, il sera difficile d’obtenir gain de cause.
Toutefois, à un autre niveau, le précédent aura effet : les tribunaux auront prouvé une fois de plus que la loi dépend totalement des a-priori des juges, et non point d’une analyse froide et objective des textes ou d’une réflexion quant au droit du public de décider de sa conduite, le tout amenant un élément de plus contre l’appareillage judiciaire du pays qui, visiblement, est placé sous la tutelle de gens bloqués et obsessifs. Il est grand temps que le gouvernement parvienne à remettre cet appareillage à sa juste place !