L’attaque sur les dispositifs du Hezbollah : une éventuelle violation du droit international humanitaire ?
Après une série d’explosions dévastatrices au Liban, qui ont causé la mort de 37 personnes et blessé près de 3 000 autres, la question se pose : ces attaques peuvent-elles être considérées comme une violation du droit international humanitaire ? Les explosions, attribuées à Israël, ont ciblé des équipements de communication du Hezbollah, notamment des bipeurs et des talkies-walkies, utilisés à la place des smartphones jugés trop risqués.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a rappelé que les objets civils ne doivent pas être transformés en cibles militaires. De son côté, Volker Türk, haut-commissaire aux droits de l’homme, a indiqué que ces attaques pourraient constituer une violation des droits humains et du droit humanitaire, appelant les responsables à rendre des comptes.
Longobardo rappelle que le droit international interdit l’utilisation de pièges sous forme d’objets apparemment inoffensifs. Il conclut que si les attaquants ne pouvaient raisonnablement s’assurer que seuls des membres du Hezbollah étaient ciblés, les attaques seraient illégales.
En termes de conséquences juridiques, Dill évoque la possibilité pour le Liban d’appeler le Conseil de sécurité de l’ONU, bien que les résultats soient incertains. Longobardo estime que les recours seraient limités, le Liban n’ayant pas la possibilité d’intenter une action devant la Cour internationale de justice, ni de faire appel à la Cour pénale internationale.
Ces événements soulignent la complexité des conflits modernes et les défis liés à la protection des civils en temps de guerre. La communauté internationale continue de surveiller de près la situation pour déterminer les responsabilités et l’application des normes internationales.
Il est crucial de souligner que ces pagers sont quasi exclusivement utilisés par les membres de cette organisation, reconnue internationalement comme terroriste (NDLR : de plus, la vente de ces appareils pièges spécifiques n’était destinée qu’aux membres du Hezbollah !). De ce fait, ils ne peuvent plus être considérés comme des objets civils à proprement parler, mais bien comme des équipements militaires. Cette distinction change la perspective sur la légalité de ces opérations et leur conformité au droit international humanitaire.
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