Est-ce que Yoav Galant politise le débat sur les orthodoxes ?

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Le débat sur le service militaire en Israël a pris une nouvelle dimension, mettant en lumière les tensions entre impératifs de sécurité nationale et considérations politiques. Au cœur de cette controverse, le ministre de la Défense Yoav Galant a lancé un avertissement sérieux sur la nécessité urgente de prolonger le service des conscrits et des réservistes, face à des menaces croissantes et à une réduction des effectifs militaires.

Cette proposition intervient dans un contexte particulièrement tendu. D’un côté, l’armée israélienne (Tsahal) fait face à des défis sécuritaires majeurs qui, selon elle, nécessitent un renforcement de ses effectifs. De l’autre, des discussions politiques sont en cours concernant l’exemption du service militaire pour la communauté orthodoxe, un sujet de discorde au sein de la coalition gouvernementale.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a vivement réagi aux propos de Galant, accusant ce dernier de cynisme et de politisation du débat. Netanyahou soutient que la loi actuelle augmente déjà considérablement la conscription des orthodoxes et que la demande de droit de veto pour Benny Gantz sur cette question relève de la manœuvre politique.

Galant, pour sa part, insiste sur l’urgence de la situation, soulignant que les besoins sur le terrain sont clairs et que depuis des mois, les considérations politiques priment sur les nécessités militaires. Il met en garde contre toute tentative de lier la libération des otages à une exemption de conscription pour les orthodoxes, qualifiant une telle approche de dangereuse et irresponsable.

La proposition de Tsahal vise à étendre le service militaire obligatoire à 36 mois, tant pour les hommes que pour les femmes, et à augmenter significativement le nombre de jours de service de réserve. Ces mesures sont présentées comme essentielles pour maintenir la capacité opérationnelle de l’armée face aux menaces actuelles et futures.

Cependant, cette proposition se heurte à des résistances politiques, notamment concernant l’intégration des communautés orthodoxes et minoritaires dans le service militaire ou civil. Un comité dirigé par le général de division Eliezer Shakdi a été nommé pour examiner ces questions, soulignant la complexité du défi.

Le débat met en lumière les tensions profondes au sein de la société israélienne concernant le partage du fardeau de la défense nationale. Alors que certains voient dans l’extension du service militaire une nécessité absolue pour la sécurité du pays, d’autres y perçoivent une manœuvre politique visant à maintenir ou à modifier le statu quo concernant certaines communautés.

Cette controverse soulève des questions fondamentales sur l’équilibre entre les besoins de sécurité nationale et les considérations socio-politiques dans un pays confronté à des menaces persistantes. Elle met également en évidence les défis auxquels Israël est confronté pour maintenir une armée forte et inclusive dans un contexte régional volatile.

Alors que le débat se poursuit, il est clair que la résolution de cette question aura des implications profondes non seulement pour la capacité défensive d’Israël, mais aussi pour la cohésion sociale du pays et l’équilibre délicat entre ses diverses communautés.

Jforum.fr

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