Est-ce le moment pour des gamineries, M. Lapid ?

Le président de l’opposition, Yaïr Lapid, a expliqué dans un discours pourquoi il ne rejoint pas le gouvernement d’urgence : selon lui il est impossible d’influencer la conduite de la guerre de cette manière, il a placé la destitution de Ben Gvir et Smotrich comme condition de son entrée au gouvernement, et a finalement appelé Netanyahou à prendre ses responsabilités et à se retirer.

JDN

Le député Yair Lapid a fait aujourd’hui une déclaration à la Knesset, dans laquelle il a attaqué le gouvernement et son chef, et au lieu de se concentrer sur le ‘Hamas comme responsable de la situation, il a accusé le gouvernement d’un échec inexcusable.

Dans sa déclaration, Lapid a déclaré : « Ce pays est plein de héros. Plein de gens merveilleux. Alors que le gouvernement échoue, les Israéliens se montrent dans toute leur force, dans toute leur beauté. La grand-mère qui protège ses petits-enfants. Le père qui a enfilé un uniforme après trente ans, a pris une arme et est allé ramener son fils à la maison. Aujourd’hui, j’étais à Shafiim, où sont concentrés les évacués de la ville de Gaza. Une communauté entière a été anéantie. Je me suis assis avec une mère âgée, écrasée. Elle m’a raconté qu’elle avait entendu les enfants crier « Au secours ! », « Au secours ! », puis il n’y a plus eu de cris : « Mon enfant est mort, m’a-t-elle dit, comment vais-je vivre sans mon enfant ? »

Lapid a également déclaré : « Nous sommes une nation dont le cœur est brisé. Le drapeau israélien est taché du sang de nos enfants. Depuis le sol, ils crient : « Qu’est-ce que vous n’avez pas fait ? Qu’est-ce que tu n’as pas préparé, de quoi n’as-tu pas pris soin, comment n’as-tu pas vu, pourquoi ne t’es-tu pas préparé ? »

« Nous sommes également une nation dont le cœur ne peut être brisé. Dans quel autre pays, lorsque les réservistes sont appelés, arrivent-ils 100 % des combattants ? Dans quel autre pays la société civile se mobilise-t-elle si rapidement, avec une telle intensité ? Dans quel autre pays rencontrez-vous des gens comme Oz, le commandant de l’escouade que j’ai rencontré hier au carrefour Beit-Kama, qui et ses hommes ont éliminé plus de quatre-vingts terroristes ?

« Nous devons détruire la puissance militaire de Gaza, et nous la détruirons. Nous devons éradiquer le Hamas, et nous l’éradiquerons. Nous devons utiliser la force comme elle n’a jamais été utilisée ici auparavant, et nous l’utiliserons. »

Lapid poursuit sa critique du gouvernement : « Nous allons aussi, en même temps, pleurer et enterrer nos morts. Nous allons aussi, en même temps, nous dire la dure vérité : ce qui s’est passé ici le Chabbath dernier est un échec pour lequel il il n’y a pas d’expiation.

« Je vais rien dire de plus. Ce n’est pas encore le moment. Il va venir. Nos combattants d’aujourd’hui doivent savoir qu’ils se battent au nom de tout un pays. Nous sommes tous derrière eux. Nous soutiendrons toute action, nous aiderons de toutes les manières possibles. »

Lapid a tenté d’expliquer pourquoi il ne rejoint pas le gouvernement d’union, selon lui : « J’ai été le premier à proposer un gouvernement d’urgence et d’union, déjà Chabbath après-midi. Si je pensais que ce qui est établi aujourd’hui est un véritable gouvernement d’union, nous serons également les premiers à le rejoindre. Cela est encore possible. Nous pouvons encore unir tous les éléments sionistes, patriotiques, sensés et décents, et établir le bon gouvernement.

« L’État d’Israël mérite une explication pour laquelle nous avons décidé, le cœur lourd, de ne pas rejoindre le gouvernement, en raison des conditions fixées par Netanyahou. Nous n’y adhérerons pas car il y a ici un bâtiment qui ne pourra pas fonctionner. Il ne fera qu’ajouter au désordre. Je n’ai aucun doute sur les bonnes intentions de Benny Gantz et de Gadi Eizenkot, mais c’est une erreur de jugement. »

Lapid affirme qu’un tel gouvernement ne sert à rien : « Au lieu d’un cabinet, il y aura deux cabinets, qui sont déjà en désaccord l’un avec l’autre. Dans le petit cabinet, Netanyahou a une majorité automatique. Gantz et Eizenkot seront en mesure de donner des conseils. Netanyahou n’écoutera pas. Le cabinet, nombreux et inefficace, a été encore agrandi. Ils ont ajouté cinq ministres sans portefeuille. Il n’y a aucun moyen de prendre des décisions ou de faire la guerre dans un tel cabinet. »

Le président de l’opposition s’en est ensuite pris aux membres du gouvernement : « Ben Gvir est toujours à la tête de la police, du MGB, de l’IMM, des villes mixtes, de Jérusalem-Est et du Mont du Temple. Tous ses pouvoirs sont restés entre ses mains. Smotrich est toujours responsable de ‘Havara et de l’administration civile. Ça ne peut pas marcher. »

Plus tard dans son discours, il a appelé au limogeage immédiat de Netanyahou et a déclaré : « Il y a une chose que Netanyahou a dit dans le passé et il est impossible de ne pas être d’accord avec lui : celui qui a causé l’échec ne peut pas y remédier. Netanyahou et Ben Gvir ne sont pas ceux qui restaureront la confiance brisée du peuple israélien dans son gouvernement. Les citoyens d’Israël sont autorisés à exiger que pour une fois, pour nos enfants qui vont maintenant au combat, ils feront simplement ce qu’il faut ici. Nous le savons tous. ce qui est juste : un gouvernement sans extrémistes, un cabinet limité et efficace, tout s’est écarté en faveur de la gestion de la campagne. »

A la fin de son discours, Lapid a déclaré : « En attendant, nous continuerons à travailler pour le peuple d’Israël. Nous ferons tout, de la collecte de dons pour des gilets en céramique à la guerre de propagande sur la scène internationale. Voix aux familles, aux personnes enlevées, aux habitants de l’enclave. Nous travaillerons avec la société civile et aiderons également le gouvernement. Nous sommes à la disposition de Tsahal. Nous sommes à la disposition de tout l’État d’Israël.

« Nous ne voterons pas aujourd’hui en plénière contre le gouvernement. La dernière chose qui m’importe en ce moment, c’est la politique et les votes. Nous sommes en guerre et nous ne voulons voter contre rien. La plupart de nos membres de la Knesset assistent aux funérailles, aux veillées et aux activités pour les personnes enlevées et évacuées. Quiconque est à la Knesset et veut y entrer et voter pour, entrera et votera pour. « 

Lapid affirme qu’il est toujours prêt à rejoindre le gouvernement d’urgence s’il respecte les conditions qu’il a fixées, à savoir le retrait de Ben Gvir et Smotrich du gouvernement.