La police des frontières américaine a récemment expulsé Mohsen Dehnavi, un agent militaire iranien de haut rang, membre actif et de la force paramilitaire Bassidj. Il a dirigé la branche étudiante du Bassidj à l’Université Sharif de l’Iran (photo ci-dessus, photo de Behrooz Rezvani / Wikimedia Commons).
par Majid Rafizadeh – Gatestone
- Leur mission fondamentale est clairement stipulée dans la constitution iranienne : exporter l’idéologie islamiste et promouvoir les valeurs de l’islam partout dans le monde. A cet effet, les Gardiens de la Révolution ont créé la Qods Force et les Bassidjis pour mener des opérations extraterritoriales tant au plan religieux, idéologique, militaire que politique.
- Ces espions islamistes arrivent en Occident, et en particulier aux États-Unis, sous couvert de recherche scientifique, de projet éducatif, ou de problèmes de santé. Pour obtenir des visas, ils passent par des ambassades américaines, des universités, des centres de recherche ou des hôpitaux. Leur capacité à présenter un profil idéal crée une apparence de sécurité ; mais leurs intentions sont loin d’être innocentes.
- Quand Dehnavi a été retenu à l’aéroport de Boston, de nombreux agents iraniens actifs sur le territoire américain ont multiplié les recours, y compris en mobilisant des médias de gauche, pour débloquer la situation. Ils ont développé un narratif d’injustice et de victimisation pour que ce bassidji de haut rang ait soudain l’air d’un innocent, d’une victime arbitrairement exclue du territoire américain. Mais la seule question qui méritait d’être posée était la suivante : comment un tel individu pouvait-il être détenteur d’un visa américain ?
La persécution, l’emprisonnement, le meurtre et la torture des non-musulmans par les islamistes sont désormais parfaitement établis et même rendus visibles au quotidien. Chaque violence commise par les islamistes contre les chrétiens, les Juifs, les Yazidis, les Kurdes, les Hindouistes et les Bahaïs mérite qu’on s’y arrête et qu’on réagisse ; mais d’autres menaces émanent de ces tyrans étatiques et non étatiques.
Les organisations islamistes infiltrent aussi des agents en Occident, notamment aux États-Unis, afin de surveiller, menacer et terroriser les non-musulmans.
De récentes informations en provenance de camps de réfugiés européens montrent que des agents islamistes et des espions, dont certains appartiennent au très puissant, corps des Gardiens de la Révolution Islamique Iranienne (IRGC), ont infiltré l’Europe, en partie pour surveiller les chrétiens qui ont fui la torture, l’emprisonnement et toutes sortes de persécutions.
Les dirigeants de l’IRGC et leurs services de renseignement se font une gloire d’avoir des agents et des espions à Washington-DC et dans d’autres capitales occidentales. L’IRGC agit à l’étranger à travers deux organisations principales, l’unité d’élite de la Force al Quods et les Bassidji, une milice idéologique.
L’une des missions fondamentales de l’IRGC, par ailleurs stipulée dans la constitution iranienne, est de protéger les valeurs islamiques et révolutionnaires (y compris dans leurs dimensions antisémites et anti-américaines) sur le sol national. L’autre mission clé, également stipulée dans la constitution, est d’exporter l’idéologie islamique iranienne et de promouvoir l’essor des valeurs islamistes partout dans le monde. Pour mener à bien ces missions extraterritoriales – tant au plan religieux, idéologique, que militaire et politique – l’IRGC a créé la Force al Quods et le mouvement Bassdji.
Aucune organisation islamiste radicale n’a jamais borné son rayon d’action à la ville, à la région ou au pays qui les a vu naître. Ils ne reconnaissent pas les États-nations qui se sont constitués tout au long de l’histoire ; pas plus qu’ils n’accordent de l’importance aux frontières ou aux gouvernements de ces Etats nations. Ils pensent que le monde, depuis ses origines, est destiné à devenir terre islamique. Ils croient que les États, en particulier ceux d’Occident, occupent des terres qui, de toute éternité, ont été dévolues à l’islam par Allah.
Ils accusent aussi les non-croyants d’avoir lésé leur D’, Allah, et d’avoir falsifié l’histoire de Moïse, Abraham et Jésus dans le but d’inventer de fausses religions telles que le judaïsme et le christianisme. Ils se sont donné pour mission sacrée de reprendre par tous les moyens, cet univers qui leur aurait été enlevé.
Ces espions islamistes se rendent généralement en Occident, notamment aux États-Unis, sous des couvertures diverses : projets de recherche, missions éducatives, ou liées à des projets de santé. Pour obtenir des visas, ils ciblent certaines ambassades américaines, certaines universités, quelques centres de recherche en particulier ou des hôpitaux. Certains remarquent que ces agents demandent et obtiennent également l’assistance et le parrainage d’institutions du régime iranien aux États-Unis. En apparence, ils offrent toutes les garanties de sécurité ; mais leurs intentions sont loin d’être innocentes
Le cas de Mohsen Dehnavi, récemment expulsé des États-Unis, est exemplaire. La police de l’air et des frontières américaines a vite réalisé que Dehnavi était un agent iranien, un officier Bassidji, ancien chef du mouvement Bassidji à l’Université Sharif en Iran. Dehnavi est également un fidèle de l’ayatollah Khamenei, gratifié à de nombreuses reprises et en personne par le leader suprême du régime iranien.
La devise du Bassidj est « Mort à l’Amérique » et « Mort à Israël ». Chaque Bassidji doit espionner les non-musulmans et être prêt à tout pour plaire au leader suprême islamiste. Aucun acte de violence n’apparait disproportionné à un Bassidjj. Ceux qui pratiquent le meurtre sont considérés comme des héros de leur foi. Le Bassidj et l’IRGC ont en commun le même but détruire toute personne dont la croyance diffère de la leur.
La seule question qui mérite d’être posée est la suivante : comment un homme comme Dehnavi a-t-il pu obtenir un visa américain?
Exceptionnellement, la police de l’air et des frontières des États-Unis a considéré qu’un visa américain ne conférait pas à un iranien un droit d’entrée automatique sur le territoire des États-Unis. S’ils n’avaient pas interrogé Dehnavi et s’ils n’avaient pas porté un regard critique sur ses antécédents, celui-ci se déplacerait aujourd’hui librement aux États-Unis – avec le risque de tragiques conséquences.
Les responsables de l’IRGC se sont vantés à maintes reprises de la capacité de leurs agents à opérer librement aux États-Unis. La seule question qui compte est la suivante : combien sont-ils ? Un Bassidji comme Dehnavi est un extrémiste musulman dont la mission est de sauvegarder les valeurs de l’islam, d’éradiquer les dissidents et de surveiller de près les non-musulmans, principalement les chrétiens. Quand Dehnavi a été bloqué à l’aéroport de Boston, de nombreux agents du régime pro-iranien aux États-Unis ont multiplié les recours en mobilisant notamment les médias de gauche. Ils ont bâti une « fake news » toute pétrie d’injustice et de victimisation pour que cet agent de haut niveau soit considéré comme un innocent injustement persécuté à l’entrée du territoire des États-Unis.
Par un travail d’infiltration régulier et progressif, les organisations islamistes se sont créées un tissu de milices islamistes et d’alliés de circonstance. L’infiltration aux États-Unis d’agents islamistes, d’espions et de sympathisants avec l’appui d’institutions extrémistes, comme le régime iranien ou les Frères musulmans, ne devrait pas être prise à la légère; les fonctionnaires de l’immigration, les consulats et les ambassades des États-Unis devraient considérer plus sérieusement le phénomène. Afficher un impressionnant CV, disposer d’une bourse ou du parrainage d’une institution américaine, se targuer d’une soit-disant défection d’une organisation islamiste, ne sont pas des motifs suffisants pour délivrer visa et une autorisation de circuler sur le territoire américain. L’affaire Dehnavi montre qu’un visa ne doit pas empêcher les fonctionnaires des frontières d’enquêter méticuleusement une seconde fois sur les antécédents d’un voyageur.
Sinon, l’infiltration croitra de manière exponentielle.
Le Dr. Majid Rafizadeh est président du Conseil international américain sur le Moyen-Orient. Cet irano-américain, spécialiste de sciences politique, diplômé de Harvard, est aussi consultant économique et auteur de « Peaceful Reformation in Iran’s Islam » (Réforme pacifique de l’islam en Iran). Il peut être contacté au Dr.Rafizadeh@Post.Harvard.Edu .viv.