Dans un avis rendu public le 22 octobre dernier, le CSA a fermement recadré France Télévisions, pour une chronique de Télématin dans laquelle un journaliste avait désigné l’auteur d’une escroquerie comme « un juif tunisien”.
Le CSA sermonne France Télévisions. Dans une décision rendue publique le 22 octobre, l’institution demande “aux responsables de France Télévisions de veiller tout particulièrement à ce que ne soient pas véhiculés de préjugés ou d’amalgames” sur les chaînes du groupe. Un recadrage en bonne et due forme qui a pour origine la diffusion de l’émission Télématin, datée du 3 juin. Chargé d’animer la séquence “revue de presse” sur le plateau de Laurent Bignolas, un journaliste avait présenté Gilbert Chikli, cerveau de la spectaculaire arnaque du « faux Le Drian », comme un “Juif tunisien”.
Une précision que le chroniqueur de Télématin avait sans doute lu dans la presse, puisqu’elle figurait initialement dans l’article du Figaro retraçant l’affaire, avant d’être retirée. Certains téléspectateurs, jugeant que cette caractérisation tendait à lier les actes délictueux à l’appartenance ethnique et religieuse de leur auteur, avaient alors saisi le CSA, pour signaler la séquence.
France Télévisions dans le collimateur du CSA
Réunie le 2 octobre dernier, l’assemblée plénière du CSA a donc rappelé à l’ordre France Télévisions pour ces propos inappropriés. Un recadrage que le gendarme de l’audiovisuel justifie en s’appuyant sur le cahier des charges du groupe d’audiovisuel public. Il dispose que l’entreprise se doit d’affirmer “sa valeur d’exemplarité en ce qui concerne la lutte contre les discriminations et la représentation de la diversité de la société française”. En l’espèce, le CSA a estimé que “la formulation utilisée par le journaliste était de nature à nuire aux efforts déployés par France Télévisions pour combattre les discriminations et promouvoir la cohésion sociale” et appelé ses dirigeants à une grande vigilance, afin d’éviter préjugés et amalgames durant les programmes.
Depuis la rentrée, France Télévisions a déjà subi les foudres du CSA à plusieurs reprises. Outre une récente mise en demeure suite à la diffusion d’une pancarte retouchée sur France 3, le gendarme de l’audiovisuel a également rappelé à l’ordre France 2, pour les propos sur l’esclavage de la romancière Christine Angot dans On n’est pas couché, au mois de juin.
Source www.capital.fr