Un de nos lecteurs attire notre attention sur une déclaration du rabbin Israël Ariel, fondateur du Temple Institute et dirigeant de la Yechiva du Temple, expliquant qu’il n’existe aucune règle halakhique qui interdise la construction d’une synagogue sur le mont du Temple, conformément à une décision du Conseil du Grand Rabbinat il y a 24 ans.
Nous n’avons pas accès à l’article qu’il nous signale, notre filtre nous en empêchant (à juste titre), mais il nous semble important de rappeler que dès 1967 le Grand rabbin de l’armée Chelomo Goren a œuvré en ce sens, organisant alors même des minyanim (offices et autres) en ce saint lieu. Or avant cela, même le rav Kook, père et fils, se sont totalement opposés à de telles initiatives, car monter sur l’espace du Temple est punissable de kareth, tout comme le fait de manger à Yom Kippour ou à transgresser le Chabbath, dans la mesure où nous ne connaissons pas l’emplacement exact du Temple (il y a plusieurs avis à ce sujet) et que nous sommes tous impurs ! Evidemment tous les Grands rabbanim de l’époque et ceux de nos jours s’élèvent absolument contre le fait de se rendre sur l’espace du Temple, de manière absolue !
Se rendre au mikvé auparavant ? Cela ne permet pas de nous débarrasser de l’impureté due au contact à la mort, ou au fait de se trouver sous le même toit qu’un mort (dans un hôpital par exemple) ou dans un cimetière. Puis pour les autres impuretés, même si un simple mikvé suffit, il faut encore s’y préparer comme les femmes doivent le faire pour leur immersion dans l’eau du mikvé, ce qui n’est pas chose facile (plusieurs heures de préparation). En plus, ceci ne sert qu’au corps : les habits eux-mêmes restent évidemment impurs, et il est interdit de se rendre sur le site du Temple avec de tels habits (on peut les purifier, mais il faut le faire avec tous les habits, ce que personne ne fait). Ajoutons à cela qu’on n’a pas le droit de se rendre en ce haut site avec des chaussures en cuir (les décisionnaires ont conclu que des chaussures utilisables à Yom Kippour, en tissu, sont valables il est vrai).
L’accès est interdit aux femmes dans la plupart des cas, et dans tous les cas aux jeunes filles.
Et nul doute que le fait qu’il y ait des personnes religieuses qui se permettent de s’y rendre entraine déjà maintenant un grand public (on parle de quelques 8000 personnes par jour) à s’y rendre sans aucune préparation et sans avoir la moindre connaissance des limites à ne pas dépasser sur ce site. Alors, au contraire, on ne peut imaginer de manque de respect du site le plus saint du peuple juif que cela !
En conséquence, un tel projet est totalement absurde, et va contre l’avis de tous les rabbanim, toutes écoles confondues. Laissez donc le Maitre du monde gérer Ses affaires, et décider Lui-Même quand Il voudra nous permettre de recevoir à nouveau un Temple en ce haut site, ou, selon d’autres avis (autre dossier en préparation à Kountrass), à nous permettre de reconstruire le Temple sous sa troisième édition, après la venue du Machia’h et la destruction d’Amalek, comme le fixent nos Sages de la Guemara.