L’un des juges israéliens en retraite s’est permis d’accuser le Grand rabbin d’Israël, le rav Yits’hak Yossef, de se mêler de manière illégale et inacceptable dans des questions de politique… Une série de juges rabbiniques envoient une lettre de réponse dans laquelle ils protestent contre la violation de l’honneur du rav Yitzhak Yossef et contestent avec force la position du juge Choham.
Be’hadré ‘Harédim
Une série de juges rabbiniques ont envoyé une lettre de réponse au médiateur, à la suite de la déclaration du juge à la retraite de la Cour suprême Uri Shoham, dans laquelle ils protestent contre la violation de l’honneur du Grand rabbin d’Israël. Shoham a demandé la semaine dernière au ministre des Affaires religieuses Matan Kahana d’examiner les déclarations du rav Yits’hak Yosef sur des questions politiques. Les juges rabbiniques en question soutiennent que les déclarations politiques du président de la Cour suprême n’ont pas reçu une réaction similaire de la part de Shoham, alors qu’un juge ne devrait pas non plus se prononcer sur des questions de politique…
La lettre est signée par les membres de la Grande Cour : Rabbi Eliezer Igra, Rabbi Shlomo Shapira, Rabbi Michael Amos, Rabbi Zion Luz. Également un certain nombre de rabbins de localités, le rabbin Yehuda Deri, le rabbin Zavdia Cohen, le rabbin Mordechai Ralbag, le rabbin Avraham Shloshe, le rabbin Shneur Pardes, le rabbin Zvi Ben Yaakov et le rabbin Daniel Edri.
Dans la lettre, les Dayanim écrivent : « Le statut de l’honorable Grand rabbin rav Yits’hak Yosef, au-delà de sa position de Dayan à la Grande Cour, fait qu’il est également le Grand Rabbin d’Israël et Président du Grand Rabbinat d’Israël et est en charge de tout le système de la cacherouth et des mariages en Israël. Du fait de sa position, il peut et doit faire savoir sa compréhension face au peuple sans crainte ni appréhension, même si cela fait l’objet d’une controverse publique, sinon il pécherait contre sa position en tant que celui qui se tient à la tête des décisions halakhiques dans l’État d’Israël.
« Il en va de même pour le président de la Grande Cour rabbinique, le Grand rabbin David Baruch Lau, qui dirige le système des tribunaux rabbiniques, et en vertu de sa position, il a le droit et le devoir de protéger le système qu’il dirige. Nous acceptons l’idée selon laquelle les juges n’ont pas à participer à n’importe quelle conférence politique, mais nous sommes d’avis que des réunions du rabbinat national, auxquelles assistent les Rabbanim lesp lus importants d’Israël, émanant de toutes les communautés et de toutes les composantes du peuple, élus par le corps composé de toutes les facettes du peuple, se destinant à traiter de questions de Halakha, sans aucun a priori politique, questions qui concernent le travail des Dayanim traitées selon la Halakha et la loi ».
Les juges notent en outre que « le fait que les politiciens interfèrent dans les questions halakhiques ne fait pas des questions halakhiques une question politique, d’où le droit du président de la Grande Cour d’autoriser les juges à assister à de telles conférences ».
Les juges parlent de discrimination et disent que le commissaire a refusé d’agir de la même manière lorsque le président de la Cour suprême a abordé une question politique.
« Ce qui précède prouve par lui-même l’absurde de la situation, affirment les Dayanim. Tant le Richon Letsion, président du Grand rabbinat d’Israël, que le président du tribunal rabbinique supérieur dirigent l’ensemble du système juridique rabbinique dans le pays ainsi que les tribunaux rabbiniques, il est donc de leur devoir de les protéger, et de là leur obligation et leur droit de réagir et de faire connaitre leur position sur le plan de la Halakha, et nous ne voyons aucun moyen de faire une différence entre le président de la Cour suprême dont le devoir de protéger le système qu’elle dirige et d’exprimer sa position même si elle touche une controverse publique, et le président de la le Conseil rabbinique en chef ou le président de la Grande Cour dont le devoir de protéger le système qu’ils défendent et expriment leur position même s’il s’agit d’une controverse publique. »
Malheureusement la cour suprême conserve le droit de se mêler de sujets politiques.
Par contre les rav Yossef ou Lau sont censés rester dans le cadre halahah.
Aussi en se mêlant de politique (c’est un droit individuel), ils doivent accepter la règle du jeu et d’être critiqués, d’être traînés dans la boue et en résumé en prendre plein la gu….
La riposte de ces dayanim est que là, la politique vient fouler du pied la Hakakha. Cela faut-il également le tolérer ? Et quand des juges civils se permettent de se mêler de politique, c’est correct ? Tout le système est bancal.