Entre Islam et Islamisme (2e partie)

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Monsieur Sifaoui, entre Islam et islamisme, n’y aurait-il pas… une relation ?

ou

Monsieur  Sifaoui, vous avez dit « islamisme’’ ?

 Jean-Pierre Lledo (deuxième partie – la 1ère est visible en cliquant ici)

L’ALGERIE – notre illustration : le Tadrart rouge

L’une de ses consœurs algériennes, Djamila Benhabib vivant en Belgique, qui défend le même point de vue – rien de commun entre islam et islamisme – donne quant à elle pour preuve… « l’islam de sa grand-mère’’[1], beau, pacifique, tolérant, aimant, adorable. Or, l’islam de sa grand-mère, concentré sur la foi, dénué de visée politique, celui notamment des Confréries (de type soufi, avec un maitre et des disciples), c’est l’islam du temps de la colonisation, en dehors des périodes d’insurrections et de leurs préparations (la première grande mosquée, celle de Philippeville, est construite à l’initiative de la municipalité « coloniale’’, en 1844). Encore que le hijab actuel, qui libère les deux mains, pourrait être un symbole de libération, comparé au haïk d’antan (sorte de drap blanc ou noir) que les femmes devaient retenir de l’intérieur, ne laissant donc qu’une seule main de libre…

En Algérie, les problèmes avec l’islam commencent véritablement quand finit la colonisation… Dès sa première constitution, « l’islam est religion d’Etat’’. Seul le musulman est Algérien, automatiquement. On badigeonne de peinture les jambes dénudées des jeunes filles. On fait la chasse aux couples « non-légitimés’’ par le mariage. Les homosexuels sont livrés en pâture à la vindicte populaire. Le poète homosexuel Jean Sénac est évincé de la Radio, puis poignardé à mort à son domicile. La première exposition de l’artiste-peintre Denis Martinez est attaquée avec sa canne, par le peintre Issiakhem. Les musulmans sont astreints au jeune du Ramadan et seul l’étranger non-musulman peut prétendre se faire servir dans un restaurant, passeport à l’appui… L’alcool évidemment sera vite interdit. Le Festival panafricain de 1969 à Alger, où les Africaines indécentes dansent dans les rues, est un évènement qui ne se reproduira plus. Ceci pour ne rester que dans le domaine de la vie de tous les jours… Puisque dès le lendemain de l’indépendance, va se pratiquer de facto un partage du pouvoir : aux « gens d’islam’’ tous les appareils idéologiques d’Etat (ministères de l’éducation, de l’information, et bien sûr du culte), et aux séculiers qui croient s’être taillés la part du lion, tous les autres, sous le contrôle vigilant de la sécurité militaire. Et toute l’histoire de l’Algérie indépendante pourrait se résumer comme la transformation progressive, mais au pas de galop, de l’islam des grand-mères vers celui du petit-FIS (Front Islamique du Salut) …

DONQUICHOTISME

Fort de son attachement, proclamé d’année en année, à un islam qui n’existe plus que dans son imaginaire, ou tout au plus dans celui des anciennes générations en voie de disparition, Sifaoui fait du combat contre les islamistes la raison de sa vie et les travaux de l’universitaire Florence Bergeaud-Blackler démontant les stratégies de progression conquérante de l’islam des ‘’fréro-salafistes’’ en France, comme dans le reste de l’Europe, montre que la menace est bien réelle.

A ce titre, vont se retrouver dans son collimateur, logiquement, d’abord ceux qui les soutiennent, les islamo-gauchistes… Mais aussi, parce qu’ils ternissent tout autant son idéal d’un islam immaculé, toutes les « extrême-droites’’, française, européennes, israélienne, américaines, mondiales en quelque sorte, qu’il ne qualifiera pas de « coloniales’’ pour ne pas être assimilé au PIR (Parti des Indigènes de la République de sa compatriote Bouteldja) et d’une manière plus générale au wokisme, mais plus expéditivement de… « racistes’’.

Récemment encore, interviewé par Mercier pour Mosaiques[2] et par I24, il reprenait son antienne : « Même si, par ignorance et par racisme, les milieux d’extrême droite soutiennent à tort que l’islam et l’islamisme c’est la même chose… »[3]. N’ayant ni le temps ni l’humeur à faire l’inventaire de ses ciblages, je me contenterai, ici, de deux cas de « racistes’’… juifs.

Bat Ye’Or

Cette historienne qui fit partie avec sa famille de ces dizaines de milliers de Juifs expulsés d’Egypte, avec deux valises, a consacré toute sa vie, et ces dernières années comme romancière, à l’étude de la vie des Juifs (et des chrétiens) dans le monde islamique[4]. C’est-à-dire à leur condition de « dhimmis’’, bien loin de la mythologie du « vivre ensemble’’ judéo-islamique. Mais loin de s’en tenir là, elle démontra, documents et arguments à l’appui, que l’Europe s’était engagée, depuis les années 70, dans un processus de soumission, appelé « Eurabia » vis-à-vis du monde islamique, lequel contre son pétrole, exigeait notamment d’accepter (sans contrôle) les émigrations musulmanes et leurs revendications identitaires, ainsi que le palestinisme.

Un peu trop pour Sifaoui, qui en 2010, dans un pamphlet intitulé « Éric Zemmour, une supercherie française’’ mit aussi en cause Bat Ye’Or dont la théorie d’« Eurabia’’ est qualifiée de « divagations […] conspirationnistes ». Et avec le sens de la mesure qu’on lui connait, il l’accusait de « marcher sur les pas de ces écrivains racistes dont l’objectif n’était pas autre chose que de stigmatiser, de manière très négative, un groupe ethnique ou religieux », il va jusqu’à comparer « Eurabia’’ aux Protocoles des Sages de Sion (sans dire que ce faux rédigé à l’époque du Tsar est devenu un best-seller dans tout le monde… islamique), et même à La France juive de Drumont !

Georges Bensoussan

Lors d’un débat radiophonique à France Culture, le 10 octobre 2015, l’historien de la Shoah, du sionisme et du monde arabe, avait affirmé que « dans les familles arabes en France et tout le monde le sait mais personne ne veut le dire, l’antisémitisme, on le tête comme le lait de la mère ». Ce faisant, il reprenait à sa manière la formule que venait d’énoncer sur le même sujet le sociologue franco-algérien Smaïn Laacher : « Donc cet antisémitisme il est déjà déposé dans l’espace domestique, et il est quasi naturellement déposé sur la langue, déposé dans la langue. ». Et pour en donner un exemple, il ajoutait que pour réprimander leurs enfants, il suffisait aux parents de les traiter de « juifs. ». Les deux formules étaient en fait des synonymes et signifiaient en français, mais aussi dans d’autres langues, que l’antisémitisme se transmettaient par la culture et dès la prime enfance.

Le parquet accède à la demande du Comité contre l’islamophobie en France (CCIF, tendance Frères musulmans), appuyé par d’autres associations, d’ouvrir un procès contre Bensoussan. Et Sifaoui, après l’avoir accusé des péchés « de communautarisme’’ et « d’essentialisme’’, synonymes pour lui de racisme, fait le forcing pour convaincre la direction de la LICRA (à l’origine, Ligue contre l’antisémitisme !), dont il fait partie, de se porter partie civile contre… l’historien juif (et non le sociologue musulman Laacher).

Bensoussan gagne le procès : « Il ne saurait être reproché à l’historien de stigmatiser l’ensemble de la communauté musulmane« . Mais les parties accusatrices font appel. Condamnée par sa base, la direction de la Licra n’osera pas, cette fois, se joindre à elles. Furieux de son échec, Sifaoui quitte la réunion, et selon l’un des présents, non sans avoir préalablement donné un grand coup de pied dans la chaise située devant lui et maugrée : « Je démissionne de la Licra ! Restez entre vous, les Juifs ! ».

En septembre 2019, le tribunal confirme la relaxe et la victoire totale de l’historien.

Les cas de Bat Ye’Or et de Bensoussan sont emblématiques et disent beaucoup des ressorts de Sifaoui.

Incapable de se mesurer avec la réalité du monde islamique, il ne lui reste plus qu’à s’en prendre à ceux qui ont le courage de le voir et de le dire tel qu’il est, dans sa nudité. Cela me rappelle les communistes, dont j’ai fait partie, qui plutôt que de se coltiner avec les tares bien réelles du « camp socialiste’’, préféraient accuser… l’impérialisme. Ou bien qui, après son effondrement, jurèrent leurs grands dieux qu’il n’y avait aucune relation, vous avez bien lu aucune, entre le fonctionnement réel du « camp socialiste’’ et le marxisme. Et que l’idéal comme l’hymen des vierges, était toujours intact… Avis aux amateurs du wokisme.

Sauf qu’un tel entêtement ne peut mener qu’au fanatisme lequel pour épargner l’idéal est prêt à tout. Y compris à tuer (symboliquement… ou réellement). Tels sont les conséquences du narcissisme que les psychanalystes considèrent comme un blocage de la personnalité au stade anal [5].

 JEKYLL and HYDE

N’empêche, s’empresseront de m’objecter certains Juifs ou amis d’Israël, voire israéliens qui en mal de solitude, se sont précipités, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre « ’Hamas’’  pour lui tendre leurs micros et leurs caméras, « il est courageux et il soutient Israël’’.

Pour ma part, ma mémoire m’oblige à la prudence.

Il y a peu encore, en 2022, Sifaoui rejoignait la meute de ceux qui accusaient Israël d’avoir intentionnellement tué Shireen Abu Akleh, la journaliste palestino-américaine de la chaine qatari Al Djezira, outrancièrement pro-hamas comme on le sait. Et ce alors, que Tsahal admettait qu’à une « forte probabilité » elle ait pu être « accidentellement touchée » par un tir israélien.  Ce qui était loin d’être une certitude et ce d’autant que Mahmoud Abbas refusait de donner aux experts américains la balle meurtrière extraite du cadavre. Et puis, combien de journalistes n’avaient-ils pas été déjà tués sur les champs de bataille ?

Et il en fut pareillement en 2010, lors de l’épisode de la « flottille internationale’’ partie d’Istambul, avec en tête le Mavi-Marmara, qui s’était donné pour but « de briser le blocus de Gaza’’. A l’origine de la provocation, et selon le Monde, « l’ONG turque IHH (Fondation d’aide humanitaire !), une organisation islamique proche du gouvernement turc et du hamas palestinien’’. Les militants islamistes attaquèrent les soldats de Tsahal et perdirent 9 hommes dans la confrontation. Sifaoui accusa alors Israël de « sauvagerie’’ et lui fit porter la responsabilité de la vague de haine islamiste qui en découla, dans un billet d’une rare violence[6] où il s’en prenait à celui qu’il encense aujourd’hui, pour sa conduite de la guerre et sa volonté de détruire totalement l’armée du hamas.

« Maintenant nous le savons – hormis ceux qu’une complaisance aveugle ou qu’un ethnocentrisme paralyse – que Benjamin Netanyahou n’est pas un homme d’État. Il est probablement le chef d’une bande, certainement un petit politicien ambitieux, il peut servir aussi de, figurant dans un film (jouer le méchant dans Pirate des caraïbes par exemple), chef de gang, petite frappe sans envergure, remplaçant dans une équipe de foot, petit – tout-petit chanteur –, minuscule artiste, sinon gardien de prison dans une République bananière. »

Dans ma réponse du 8 Juin 2010, intitulée « Mohamed Akbar[7] alias Sifaoui’’, après avoir émis l’hypothèse qu’il s’agissait peut-être là d’une projection (petit journaliste, petit réalisateur, petit caricaturiste, petit orateur, petit intellectuel, etc…), je disais que si ces derniers propos avaient surpris voire choqué ses amis juifs, ce n’était pas mon cas. En effet, en mars de la même année 2010, j’avais envoyé à lui comme à d’autres, l’interview-vidéo de Mosab Hassan Yosef (fils d’un grand dirigeant du Hamas, lui que l’on appelait « Le Prince vert’’, avait travaillé pour le Mossad durant une décennie puis s’était exilé aux USA et converti au christianisme). Par retour du courrier, je reçus une bordée d’injures. L’homme policé en public m’y apostrophait comme l’aurait fait n’importe quel apparatchik doté d’un peu de pouvoir, avec une vulgarité que je vous laisse imaginer, allant même jusqu’à nier mon algérianité ! « Chassez le naturel, il revient au galop’’, lui avais-je répondu…

Mais qu’avait donc pu dire le Prince vert, pour déclencher l’ire de Sifaoui ?

« Le dieu du coran hait les Juifs de toute manière, qu’il y ait occupation ou pas, alors les Juifs ont un problème avec le dieu de l’islam, pas [seulement] avec les musulmans… C’est une grosse erreur de distinguer entre l’islam modéré et l’islam radical… Je compare l’islam à une échelle : sur le premier échelon se trouve le musulman traditionnel et sur le plus haut, il y a la guerre sainte qui est le plus haut et le plus sacré des devoirs envers le dieu du coran… Les musulmans ont plus de moralité, plus de logique et sont plus responsables, que leur dieu…..’’ ?

Mais qui est donc en vérité Sifaoui ? Un Jekyll and Hyde ? Un homme avec deux visages et deux personnalités ?

Pour comprendre mes interrogations à son sujet, le lecteur doit savoir « d’où je parle’’. Pour aller très vite, mon père communiste ayant fait le choix de l’indépendance, je n’ai quitté l’Algérie que le temps de mes études, puis définitivement en 1993, menacé de mort par les islamistes, et bénéficiant d’une protection policière.

Depuis 1967, je suis membre du syndicat étudiant UNEA et du PAGS (parti communiste), tous deux clandestins. Ayant obtenu avec beaucoup de difficulté la nationalité algérienne, j’exerce mon métier de réalisateur de cinéma, malgré une forte censure. Membre du syndicat des cinéastes depuis 1977, le seul qui ait refusé de prêter allégeance au parti unique du FLN, je suis l’un des deux leaders à l’initiative de la création d’un mouvement appelé R.A.I.S (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques). Son crédo (une opinion n’est pas un délit) en fait vite un acteur important de la résistance culturelle au parti unique, malgré les tentatives de la sécurité militaire de le noyauter.

Nous faisons libérer des intellectuels et échouer la tentative d’imposer l’imprimatur à l’édition. Nous soutenons le mouvement berbère, et suite à la révolte (manipulée), de la jeunesse en octobre 1988, le R.A.I.S s’engage entièrement dans le mouvement contre la torture, devenue massive. Les journalistes qui avaient massivement rejoint notre mouvement, créent le leur.

Puis, après l’instauration du pluralisme en 1989, le R.A.I.S dénonce la terreur croissante exercée par les islamistes qui s’imposeront vite comme le premier parti. En décembre 1989, et malgré la peur, son « Manifeste pour la tolérance’’ recueille des milliers de signatures, remises au Président de l’Assemblée Nationale, ce qui en fait la première manifestation de rue contre le « fascisme vert’’. Aussi n’est-il pas étonnant que les artistes, intellectuels et scientifiques deviendront dès le début de la guerre civile en 1993, la première cible du GIA : l’écrivain Djaout, le psychiatre Boucebsi, le pédiatre Belkhenchir, le sociologue Boukhobza, l’enseignant Guenzet, le dramaturge Alloula, le directeur des Beaux-Arts Asselah, etc…etc…

Dois-je insister sur le fait que durant toutes ces années Sifaoui était inconnu au bataillon de la lutte pour la démocratie ? Il est vrai qu’en 1987, il n’a que 20 ans. Mais prié de se présenter, ne répond-t-il pas : « J’ai commencé à travailler sur l’islam politique en 1987…» ? Là, j’ai envie de lui demander, avec qui ?

Une dizaine d’années plus tard, lorsqu’il arrive en France, le bruit court très vite parmi ses confrères de la presse algérienne, qu’il est un agent de la sécurité militaire. L’est-il vraiment ? Les Archives algériennes nous le diront, sans doute dans quelques siècles. Ce qui est sûr c’est que son comportement, ses déclarations, ses revirements, son arrogance et sa violence, encouragent de telles présomptions.

La sécurité militaire (qui a déjà changé plusieurs fois de nom, mais pas de fonction) a été et est toujours le lieu principal où s’exerce le véritable pouvoir de l’Algérie, avant même l’indépendance. Elle abrite en son sein à peu près tous les courants d’opinion et les forces tribales (il m’arrive de dire que c’est le seul endroit où se pratique la démocratie…)

Aujourd’hui en période de grâce, le lendemain en disgrâce, et le surlendemain à nouveau en grâce, tel est l’inévitable sort de ceux qui à un moment ou un autre, plus par ambition que par conviction, ont accepté d’en faire partie.

Terrain de luttes permanentes, celles-ci font et défont les configurations politiques. Bien que présente en son sein, la mouvance islamiste n’a jamais réussi à s’y imposer, raison pour laquelle elle tente de passer en force, à partir de 1989. Et de fait, sans ce barrage militaire, l’Algérie, qui n’a toujours pas généré des forces civiles capables de gouverner, aurait depuis longtemps épousé le modèle iranien.

Défaites en Algérie par l’armée, au bout d’une guerre civile atroce qui fit près de 200.000 victimes, les élites islamistes fuirent vers l’Europe et l’Amérique, avec la bénédiction de leurs pouvoirs, et avec l’objectif de s’occuper de la formation des jeunesses maghrébines, et au-delà. L’émigration qui depuis 1962 avait toujours été contrôlée par la sécurité militaire (par le biais de diverses associations), allait donc devenir un terrain de confrontation de première importance et elle envoya dans toute l’Europe une flopée de jeunes prêts a en découdre, à la condition d’être capable d’être à la fois un anti-islamiste enflammé (« la thématique islamiste, c’est ma passion’’) et tel un Don Quichotte, le plus ardent défenseur, de l’islam… « spirituel’’, il va de soi. Mais dans le cas où il en était, n’était-ce pas là, la meilleure des couvertures ?

Ceci dit, que Sifaoui ait été un de ceux-là, qu’il en soit toujours, ou qu’il n’en soit plus, cela importe peu. Mais s’interroger peut aider les Juifs en mal d’amour, mais d’autres aussi, à être moins naïfs…

CONCLUSION

Persuadé qu’il n’y a pas d’âge pour faire son autocritique et changer d’opinion, je ne crache pas sur l’avenir et serait le premier à me réjouir, par exemple, si Sifaoui :

  • condamnait l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Ligue arabe, l’autorité palestinienne, les quatre partis arabes d’Israël, et toutes les institutions de l’islam qui ont refusées de condamner le massacre du 7 octobre…
  • appelait El Azrar, ce temple de la loi islamique, à un aggiornamento profond de la théologie islamique (notamment, fin du djihad, liberté d’opinion, libération des femmes, reconnaissance de la pluralité religieuse, mise en veilleuse des versets trop agressifs vis-à-vis des chrétiens et des juifs, reconnaissance du fait que les Juifs sont légitimes en cet endroit de la terre où se trouve Israël…).

Par ailleurs, si par sa défense d’un islam « qui relève de la spiritualité et de la chose religieuse’’, Sifaoui veut dire par là qu’il n’y a d’islam que dans les limites de l’individu, et que dès qu’il sort de ces limites, il n’est plus l’islam, mais « une idéologie et du militantisme politique’’, alors il doit le dire expressément et diriger sa vindicte non pas contre l’extrême droite, mais contre tous ceux qui ont fait et font de l’islam une arme de guerre, tous ceux qui ont fait de l’islam autre chose qu’une pratique individuelle et « spirituelle’’…

Mais quid du prophète Mohammed lui-même ?

Ne fonda-t-il pas le premier état islamique ?

N’appela-t-il pas aussitôt à la conquête du monde ?

Jean-Pierre Lledo, cinéaste, essayiste, 14 septembre 2024

[1] ‘Le Monde arabe face à ses démons : nationalisme, islam, Juifs’’. JP Lledo. Ed Colin, Paris, 2013.

[2] Mohamed Sifaoui : Mon combat contre l’islamisme : https://www.youtube.com/watch?v=Fj2Cw9jmdes

[3] https://www.i24news.tv/fr/actu/israel-en-guerre/artc-le-hamas-doit-etre-detruit-militairement-et-et-politiquement-pour-montrer-que-le-terrorisme-et-la-barbarie-sont-sans-issue

[4] Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia. Bat Ye’or. Ed Les Provinciales.

[5] Narcissisme, Christianisme, Antisémitisme. Béla Grunberger et Pierre Dessuant. Actes Sud. 1997.

[6] Le blog de Sifaoui a été depuis supprimé.

[7] Akhbar : le plus grand

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