Un compliment inhabituel qui modifia des générations !
Dans un quartier de Jérusalem vivait un Juif respectable, aimé de tous ceux qui le connaissaient. Il avait une magnifique famille qui lui apportait beaucoup de bonheur, il était l’un des premiers à arriver à la synagogue et l’un des derniers à repartir. Personne ne savait ce qu’il avait vécu dans le passé, jusqu’à ce qu’un jour, on découvre son histoire…
Il monta en Israël alors qu’il était un jeune homme malheureux et isolé, sans famille ni amis, après avoir vécu la terrible Shoah en Europe. Les dures années de la guerre lui avaient laissé une profonde cicatrice, et le fait que son éducation ait été interrompue en raison des horreurs de la guerre l’avait marqué. Les bouleversements de son expérience de la guerre l’avaient conduit à se détacher de la Tora et des Mitsvoth, il s’installa dans un Kibboutz, grimpa les échelons de la hiérarchie du Kibboutz jusqu’à devenir, à un âge assez jeune, secrétaire de celui-ci !
Malheureusement, piégé dans l’emprise du mauvais penchant, il adopta une coutume : monter à Jérusalem chaque Chabbath, que D’ préserve, et circuler en voiture au centre du quartier de Gueoula. « Mon plaisir du Chabbath à cette période sombre, raconta-t-il les larmes aux yeux, consistait à traverser le Kikar Hachabbath en klaxonnant à fond, alors que des centaines de Juifs se rassemblaient et criaient dans la douleur : « Chabess ! » Je prenais un malin plaisir à les embêter…»
La situation était si grave qu’il faisait tout pour susciter la colère des Juifs, voyant la douleur de ceux qui respectent le Chabbath, et il passait en voiture devant eux pour les narguer. Or, un Chabbath, l’incident suivant eut lieu : il conduisait dans la ville de Jérusalem et s’arrêta quelques minutes. Une foule de protestataires se rassembla autour de son véhicule, et se mit à crier pour protester contre cet infâme ‘Hiloul Chabbath dans leur quartier. La situation devint tendue, une vive discussion s’ensuivit et ils en vinrent presque aux mains…
Puis un Juif à l’apparence vénérable, le rav Mordekhaï Leib Zachs, s’approcha. Le rav, dont le visage rayonnait de sagesse et de distinction, s’approcha de la foule et tout le monde le laissa passer. Même celui qui enfreignait le Chabbath éprouva de la crainte mêlée de respect devant lui, surtout qu’à son arrivée, il se mit à parler au cœur des protestataires, leur demandant de quitter les lieux, leur expliquant que leur protestation était inutile et pouvait provoquer une profanation du Nom de Hachem. Alors que la foule se dispersait, l’homme entra dans sa voiture et repartit…
Ce récit ne s’achève pas là. Dimanche après-midi, on entendit des coups discrets à la porte du secrétaire du kibboutz : c’était le rav Zachs. Le secrétaire se souvenait parfaitement de son noble visage, et il s’empressa de lui ouvrir la porte, et lui demanda sur un ton étonné : » Comment le rav sait-il qui je suis et où j’habite ? Personne ne me connaît dans le quartier Yérouchalmi, et le rav ne m’a pas demandé mon nom ?! »
Ah, c’est simple, répondit le rav Zachs, hier j’ai remarqué que tu profanais le Chabbath en public, malheureusement, mais apparemment tu n’es pas un voleur !
«Quel rapport ? demanda le secrétaire. Et en quoi cela vous-a-t-il aidé à trouver mon adresser ? Je ne comprends rien !»
« Ça aussi c’est simple, répondit le rav Zachs en souriant. Hier, en pleine agitation, j’ai repéré le numéro de la plaque d’immatriculation de ta voiture, que j’ai retenu par cœur, pour m’en souvenir Motsaé Chabbath. À l’issue du Chabbath, je l’ai inscrit sur une feuille et le lendemain matin, je me suis renseigné sur l’identité du propriétaire de la voiture. Si j’avais pensé que tu étais voleur, je n’aurais pas pu faire la connexion entre l’adresse et le propriétaire, mais j’ai pu trouver ton adresse !»
L’homme fut stupéfait. La manière de s’exprimer du rav était ingénieuse, et l’hypothèse qu’il avait formulée – qu’il n’était pas un voleur, mais « uniquement » un profanateur du Chabbath, lui plut. Le rav lui parla sur un ton sympathique et agréable, puis sortit avec lui se promener sur les sentiers du kibboutz, et à la fin, il l’invita à passer un Chabbath conforme à la Halakha…
Et de là, la trajectoire fut rapide : l’homme quitta le kibboutz, redécouvrit la lumière de la Tora et des Mitsvoth. Celui qui le vit après son retour à la Torah ne pouvait s’imaginer qu’il était le kibboutznik qui avait transgressé le Chabbath avec défiance…
Ce Juif fit techouva et sa famille suivit ses traces, et des générations entières suivirent le chemin de la Tora, et tout ceci, par le mérite d’un mot gentil. Ce geste avait suffi à rallumer la flamme pour le judaïsme et de là, la voie était ouverte pour le retour à D.ieu de plusieurs générations !
Chers frères, cette histoire rapportée par le rav Rosenfeld dans le bulletin Tiv Hakehila, nous sensibilise sur la faculté d’un mot gentil, sur sa portée incommensurable. Les occasions de dire un mot gentil sont nombreuses et nous sommes en mesure de le faire !
C’est proche de nous, accessible et facile et peut déclencher une révolution chez notre prochain. Ne renonçons à aucune occasion de dire un mot gentil et cherchons activement des opportunités dans ce sens. Distribuons avec générosité des mots gentils et des compliments sincères à notre famille, à nos amis, à nos prestataires, à toute personne que nous rencontrons. Plus nous en donnons, plus nous encourageons de personnes en leur remontant le moral et en leur donnant des forces, plus nous serons récompensés !
Ce feuillet fait partie des enseignements du rav Acher Kowalski chlita.