Les membres de l’opposition ont attendu dans les coulisses, et sur ordre du chef de l’opposition, Yair Lapid, sont entrés ensemble pour voter contre la proposition, surprenant ainsi la coalition et agissant malgré les accords concernant la défection respective de chaque groupe, allant contre la conduite habituellement suivie.
Au total, 41 députés ont voté contre la proposition portée par Avichai Boaron, Ohad Tal, Limor Son Har-Melech et Yitzhak Pindrus, tandis que seulement 40 députés de la coalition ont voté en sa faveur.
Lapid, en coordination avec les autres factions de l’opposition, avait convenu que le débat en plénière se déroulerait calmement, sans opposition ni cris, afin de « faire baisser la garde » de la coalition, qui n’a pas mobilisé tous ses députés pour le vote.
Ainsi, une fois le ministre de la Justice Yariv Levin ayant terminé ses arguments en faveur de la proposition, de nombreux députés de l’opposition ont rejoint le vote et ont fait échouer la motion.
Yair Lapid a célébré sur Twitter :
« Nous ne les laisserons pas détruire le pays. »
Réactions de la coalition
Un haut responsable de la coalition a déclaré à Amit Segal :
« Dans un geste sans précédent à la Knesset, l’opposition a rompu les accords de ‘compensation’ de manière flagrante. Briser une tradition de plusieurs années et appeler cela une ‘tactique’, c’est honteux. C’est la seule raison pour laquelle le vote a échoué. La semaine prochaine, la proposition sera soumise à nouveau et sera adoptée. »
Les propos du ministre de la Justice
Lors du débat en plénière, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a critiqué sévèrement la conseillère juridique du gouvernement, Gali Beharav-Miara, la qualifiant de « souveraine autoproclamée » et affirmant qu’elle avait induit en erreur même ceux qui l’avaient nommée.
« Le conseiller juridique du gouvernement a de nombreuses responsabilités, notamment celle de diriger le système des poursuites. L’un de ses principaux rôles est de conseiller le gouvernement et de l’aider à mettre en œuvre sa politique conformément à la loi. Mais soyons clairs : remplacer ou destituer un conseiller juridique est une mesure de dernier recours. Pourtant, je n’ai aucun doute que ce moment est arrivé. Nous ne pouvons pas continuer à fonctionner ainsi. »
Levin a ajouté :
« Le système de conseil juridique tel qu’il fonctionne aujourd’hui n’aide pas le gouvernement à mettre en œuvre sa politique, mais agit pour le bloquer. C’est un problème systémique sans précédent. »
Il a également critiqué la conseillère pour son inaction face aux incitations et aux actes de désobéissance civile :
« Elle ne fait rien, ni dans ses actions ni dans ses déclarations, pour s’opposer à ces comportements. Au contraire, elle consacre chaque opportunité publique à attaquer sauvagement le gouvernement. »
Levin a conclu en appelant ses collègues ministres à prendre position :
« Il n’y a pas de place pour dire au public ‘donnez-moi un mandat’ puis se rétracter par peur. Celui qui a choisi de s’engager dans la fonction publique doit se tenir fermement, respecter la loi et dire la vérité au public. Si tous les membres de la coalition agissent ainsi, nous changerons la situation et rétablirons la justice. »
Une défaite symbolique
Bien que le rejet de la motion soit un revers symbolique pour la coalition, il n’a pas d’impact direct sur les démarches concrètes visant à destituer la conseillère juridique.