Après le départ de deux membres de la Knesset de la coalition, le gouvernement est resté orphelin et sans majorité à la Knesset.
JDN – Benjamin Berger
Cinq semaines après le départ d’Idit Silman de la coalition, un autre membre de la Knesset a annoncé son départ. La coalition comptait 62 députés. Ami’haï Shikli s’en est retiré avant même la formation du gouvernement. Silman a démissionné il y a cinq semaines et la coalition s’est alors retrouvée avec 60 députés, elle n’en compte maintenant que 59 députés. Cela signifie qu’elle n’a a pas de majorité à la Knesset pour que le gouvernement fasse adopter une loi. Que va-t-il se passer maintenant qu’une autre députée l’a quittée ? Trois scénarios s’offrent au gouvernement :
1
La coalition « achète » la voix de la député Zoabi
Premier scénario, le moins probable, la députée Rinawi-Zoabi n’a pas l’intention de voter en faveur de la dissolution de la Knesset, et la coalition « l’achète » ainsi que son vote à chaque nouveau vote, ce qui pourrait briser l’aile droite de la coalition.
2
Utiliser les voix « partagées »
Le deuxième scénario est que la coalition, devenue aujourd’hui une coalition minoritaire, essaie de survivre à ses jours, et cela dépend d’un soutien extérieur – en s’appuyant sur les votes des membres de la liste commune. Les plus optimistes de la coalition chercheront le moyen de le faire fonctionner. Même s’il réussit, il est douteux qu’il puisse être maintenu au fil du temps.
3
Un gouvernement alternatif sans élections
Le dernier scénario, qui même après le départ à la retraite du député Zoabi semble avoir les chances les plus faibles, est un gouvernement alternatif à la Knesset actuelle.
Yair Lapid réussira-t-il à ramener Zoabi dans la coalition ?
Rappelons qu’après l’annonce dramatique de Zoabi dans l’après-midi, son président de parti, Nitzan Horowitz, a été rapidement dépêché dans la ville de Nazareth où elle habite et a tenté de la dissuader de quitter la coalition mais elle lui a fait comprendre qu’elle ne voulait pas le voir et il a été contraint de revenir sur ses pas sans lui avoir parlé. Zoabi a également précisé dans une interview à la Douzième chaîne ce soir que sa décision est irréversible. Il est clair que Lapid essaiera de la persuader de rester dans la coalition mais le mouvement semble sans espoir.
Les promesses de Lapid provoqueront-elles une crise du côté droit de la carte politique ?
On dit que la couverture politique en Israël est trop faible. Il n’y a pas de place pour satisfaire à la fois la droite et la gauche. Après le départ à la retraite de Silman, les membres de la Knesset du côté droit de la carte politique se sont vu promettre des constructions dans les colonies et plus encore, ce qui a terriblement ennuyé les membres de la Knesset de la gauche. S’ils essaient maintenant de plaire au côté gauche du gouvernement, la droite sera à nouveau en colère.
S’ils se rendent aux urnes, qui sera le Premier ministre par intérim ?
En vertu de la loi qui existait jusqu’à la formation du dernier gouvernement, celui qui occupait le poste de Premier ministre a poursuivi son mandat même pendant la période électorale et alors que Netanyahou a continué à servir pendant 3 campagnes électorales même s’il n’a pas réussi à former un gouvernement. Cependant, l’accord entre Lapid et Bennett stipule que si deux députés du côté droit de la carte politique renversent le gouvernement, alors Lapid deviendra automatiquement Premier ministre pendant la période de transition, en tant que Premier ministre également pendant la période électorale.
Quand auront lieu les élections ?
Comme le temps continu entre l’annonce de l’élection et l’élection elle-même est d’au moins 82 jours, il semble que l’élection aura lieu au cours du mois d’Av, un des mardis.
Netanyahou réussira-t-il à former un gouvernement lors des prochaines élections ?
Le défi de Netanyahou est difficile, voire impossible. Après que Lieberman se soit retiré du bloc de droite, Netanyahou a tenté d’atteindre 61 sièges lors de plusieurs élections, mais sans succès. Maintenant que Bennett n’appartient plus au bloc de droite, Netanyahou doit espérer un miracle qui lui permettra à enlever 61 sièges.
Quelle est la chance que les membres de Yemina et de Tikva ‘hadacha se connectent avec Netanyahou avant d’annoncer les élections ?
La réponse à cette question ne pourra être résolue qu’entre la deuxième et la troisième lecture de l’appel à la dissolution de la Knesset. Lorsqu’ils comprendront dans l’aile droite du gouvernement que la partie est finie et qu’ils se dirigeront vers des élections, à l’issue desquelles ils pourraient ne pas revenir à la Knesset, alors ils pourraient préférer former un gouvernement dirigé par Netanyahou dans l’actuelle Knesset et sans élections.