AUTOUR DE LA TABLE DE CHABBATH n°282 Béhaalotekha
On souhaite beaucoup de courage et de force aux habitants du sud du pays et en particulier Ashquelon et les Mochavim autour de Gaza…
Notre paracha traite en ses débuts de l’allumage du Candélabre (Menora) au Temple (Beth Hamikdach) et de la tribu des Léviim. En effet, cela fait près d’une année que le peuple se tient au pied de la montagne sainte et apprend la Tora. Moché ordonne de lever le camp et de parcourir une distance de trois jours de marche. Le peuple le fera à toute vitesse, en une seule journée ! Les Sages ont rapporté dans le Midrach qu’ils auront un regard très sévère sur ce soudain empressement. Ils le comparent à celui de l’enfant qui quitte à toute allure l’école, car il a trop étudié et il ne veut pas qu’on lui rajoute des cours… En levant le camp, Moché ne savait pas que le peuple allait en profiter pour partir d’un pas si leste et empressé… La suite ne sera pas beaucoup plus glorieuse, car une partie du Clall Israël se rebellera et réclamera de la viande. Il s’agissait pour une grande partie du « ‘érev rav », des Egyptiens qui s’étaient associés au Clall Israël lors de leur départ d’Égypte. Le peuple mange depuis une année de la manne, mais ce groupe de protestataires revendique d’autres saveurs. Les Sages expliquent que dans le fond, ce groupe recherchait à faire marche arrière et à retourner en Égypte : au mode de vie précédent.
De ces deux passages tumultueux, on apprendra que même si on présente des réalisations des plus raffinées et élevées (comme le don de la Tora et la pratique des Mitsvoth), l’homme reste un être de chair et de sang avec un Yétser (une partie animale) qu’il faut veiller à réorienter, à contrôler…
C’est peut-être cette même idée qui est enseignée dans le Midrach (Vaykra Rabba 9.3) : »Dérekh érets kadma la-Tora » / l’amélioration des traits de caractères d’un homme précédent l’apprentissage de la Tora. Donc pour que la Tora pénètre le cœur d’un homme il faudra -au départ- enlever la colère, la jalousie, la concupiscence, etc. C’est seulement dans un deuxième temps que l’on deviendra un bon réceptacle aux enseignements de la Loi Sinaïque. Dans le cas contraire, la Tora risque d’être rejetée par l’homme qui n’a pas résolu ses problèmes de base.
Cependant la Tora répondra aux protestataires en indiquant les vertus de la manne, ce pain tombant du ciel, jour après jour durant les quarante années du séjour dans le désert. La manne avait l’aspect de coton blanc. La Guemara enseigne que pour l’homme pieux, ce pain tombait au pied de sa tente. Tandis que l’homme un peu moins regardant dans les Mistvoth (tels que ceux qui possèdent un smartphone…) son pain quotidien était un peu plus loin… Et pour ceux qui possédaient l’iPhone (sans filtre)… alors la manne se trouvait au de-là des nuées de gloire derrière les rochers du désert… De plus, pour la première catégorie d’hommes (les Tsadikim), la manne prenait toutes les saveurs qu’il pouvait désirer. Cependant pour la deuxième et troisième catégorie il fallait faire toute sorte de préparation culinaire… jusqu’à la moudre et l’enfourner…
Le verset dit : »Et le peuple ramassait la manne… ». Le saint Zohar enseigne sur ce passage : « Ce sont les simplets qui avaient besoin de se pencher pour ramasser cette manne.. ». Le rav de Jérusalem, rav Yossef ‘Haim Zonnenfeld zatsal, explique ainsi les paroles du saint Zohar. « Au départ, un homme n’avait pas besoin de faire le moindre effort, même pour ramasser cette manne céleste. Il suffisait d’une petite dose de confiance et la manne allait directement sur sa table ! » La manne était donc un apprentissage durant quarante ans à savoir que la parnassa (la subsistance) est dans les Mains du Tout Puissant. Ce qui nous est destiné : il n’y a pas de crainte à avoir. La portion arrivera dans la maison sans même avoir besoin de se baisser !
Cette explication est à mettre en parallèle avec le premier commandement de la Tora : »Je suis Ton D’ Qui t’a fait sortir d’Egypte… » Il n’est pas mentionné qu’on doit croire en D’ car Il a créé ce monde (ce qui est d’ailleurs vrai). Mais c’est parce qu’Il nous a fait sortir des geôles égyptiennes qu’on placera sa confiance en Lui. Par exemple, lorsqu’un égyptien voulait boire de l’eau –lors de la première plaie- il devait obligatoirement acheter la bouteille d’Evian à un homme de la communauté… Dans le cas contraire, l’eau se transformait instantanément en sang ! Mieux encore : si deux amis (l’un égyptien et l’autre de la communauté) buvaient dans un même verre à l’aide de deux pailles, le Midrach enseigne que pour l’égyptien l’eau se transformait en sang (dans la paille) tandis que pour le Juif elle restait pure et fraiche ! Cette plaie et les autres mettent en exergue un grand principe : D’ a la faculté d’intervenir comme bon Lui semble dans l’histoire des hommes. De nos jours aussi, la Providence s’exerce. S’il est vrai que les grands prodiges ne sont plus tellement visibles, Hachem exerce sa surveillance permanente sur ses serviteurs… Une preuve encore, c’est qu’en Erets malgré les milliers de missiles envoyés depuis Gaza et aussi du sud Liban, les dégâts sont mineurs (qu’Hachem guérisse tous les blessés et continue sa protection). C’est bien la preuve qu’Hachem dirige à Son gré les trajectoires des missiles comme Il l’a fait avec la menthe à l’eau bue par ces deux compères dans un restau de Ramsès… Donc il n’y a pas à avoir peur avec ou sans Kippat barzel ! Notre seule question sera comment faire pour assurer une meilleure défense de la communauté à Tsion ? La réponse que propose « Autour de la magnifique table de Shabbat » est que la partie se joue principalement au niveau spirituel ! La vraie réussite dépendra du nombre de nos frères qui se renforceront dans la pratique de la Tora et des Mitsvoth. A l’image des réussites militaires du roi David. La Guemara dans Maccoth (10) explique que les ennemis rebroussaient chemin devant l’avancée des troupes de David parce qu’au même moment le peuple étudiait la Tora (la loi juive) à Jérusalem. Preuve à l’appui, un verset des Psaumes (122.2) dit : »Nos jambes (la force armée) se tenaient aux Portes de Jérusalem « . La Guemara explique ainsi : « Les armées de David faisaient des exploits lorsque le peuple étudiait la Tora aux portes de Jérusalem ». Donc si on veut repousser toutes ces attaques qui empoisonnent la vie d’une bonne partie de la population, il faudra faire dans les semaines à venir un effort dans l’étude de la Tora et pour d’autres, on sera plus sérieux dans l’application des lois du Chabbath.
Je finirais par une courte anecdote qui nous donnera du baume au cœur. Il s’agit d’un homme important de la communauté américaine qui venait en Erets à l’époque du mandat britannique. Le but de son voyage était de connaître les besoins de la communauté en Terre sainte. Durant son voyage maritime, il remarqua une femme âgée parmi les passagers. Il lui demanda les raisons de son déplacement. Elle répondit qu’elle voulait finir ses jours en Terre sainte. L’homme lui demanda si elle avait des parents qui pouvaient l’accueillir ? Elle répondit très vaguement qu’elle avait connaissance d’un neveu qui habitait on ne sait où au nord du pays. L’homme était très inquiet de sa réponse car il savait que les anglais n’étaient en aucun cas disposer à accueillir quiconque qui n’avait pas un lieu d’habitation défini. Dans son cas elle risquait fort de passer ces derniers jours à l’ombre des barreaux d’une prison d’Acco… Cependant la vieille dame ne répondit pas… Trois jours passèrent et l’arrivée était prévue incessamment. L’homme accosta une deuxième fois la dame en lui demandant comment elle faisait pour garder son sang-froid ? Elle lui répondit : « Ecoute, cela fait près de 90 ans que le Saint Béni Soit-Il ne m’a jamais abandonné dans aucune situation ! Donc cela ne ne fait aucun doute qu’Il ne m’abandonnera pas à pareille heure ! » Quelques temps plus tard les voyageurs débarquèrent. Une foule de journalistes attendaient pour interviewer cette importante personnalité américaine. Seulement ce dernier était très fatigué et il déclina l’offre, malgré tout, un journaliste fit pression pour avoir un entretien. Avant l’interview, une des premières questions de notre américain au journaliste se nommant Sokolov était de savoir si par hasard il n’avait pas une proche parente de Chicago qui venait en Erets ? Il répondit par l’affirmative. L’américain fut très impressionné par la réponse et lui dit que sa proche parente l’attendait déjà avec impatience !
Donc si on est réveillé la nuit par des alarmes telles que les bombardements de la Wehrmacht 1940, pour ceux qui s’en souviennent encore, et que toute la petite maisonnée se trouve un peu inquiète… Il faudra leur dire… Vous savez, Hachem ne nous a jamais abandonné un seul instant depuis que papa et maman se sont rencontrés sous le dais nuptial… sans l’ombre d’un doute, cela continuera… Avec l’aide du Tout Puissant…
Pour rester dans l’air du temps…
Il s’agit lors de l’opération ‘Tsouk Etan’, d’il y a cinq ans. On se souvient tous, que de Gaza étaient envoyés sans fin des missiles et autres moyens de destructions vers les villes civiles israéliennes. Et juste avant l’ordre de l’armée israélienne d’entrer dans Gaza, un homme religieux se rendit dans le sud du pays. Là- bas il rencontra un groupe de soldats juifs qui s’apprêtaient à entrer dans le territoire ennemi. Notre homme discuta avec un des lieutenants se prénommant Guaï. Il s’avère que Guaï est habitant du Kibboutz, homme de gauche qui se dit athée, que D’ nous préserve! La discussion s’envenima, car Guaï ne comprenait pas la position du public religieux qui ne fait pas l’armée. Tandis que notre visiteur lui explique qu’en fait les « religieux » sont les VRAIS gardiens du pays envers et contre TOUS ! En tout cas, pour ne pas se séparer comme cela, notre ‘religieux’ demanda au soldat s’il connaissait un verset de la Tora? Le lieutenant lui répondit par la négative ! Notre religieux lui demansa s’il connaissait le premier passouk du Chema’ Israël ? Là encore la réponse sera NIET! C’est alors que notre visiteur prend un bout de papier et écrit le premier verset du Chéma en le ponctuant ! Et derrière le petit bout de papier il écrit son nom et son n° de téléphone. Il lui rajoutera oralement : ‘Fais attention d’apprendre ce verset par cœur, qu’à D’ ne plaise tu sois dans une situation sans issue tu puisses dire ce verset…’ Les deux hommes se saluèrent et quelques heures après l’ordre d’entrer dans Gaza était donnée par le gouvernement. Entre temps notre religieux était revenu chez lui dans la région du centre du pays.
Trois jours après, notre homme religieux reçoit un coup de fil de l’hôpital ‘Siroka’ de la ville de Beer Chéva. A la ligne une infirmière lui dit qu’un des blessés qui répond au nom de Guaï lui demande de venir ! De suite, notre homme prend sa voiture et arrive à l’hôpital. Notre visiteur sera amené jusque dans la pièce où se trouve le lieutenant GuaÏ qui est hospitalisé dans une situation moyennement grave, seulement un œil restait en danger ! Il était allongé plein de bandages et à ses côtés d’autres blessés de moindres niveaux. Au chevet de Guaï était assis son père. Le père questionna le nouveau venu en lui demandant si c’était bien lui le ‘religieux’ avec lequel son fils a eu une discussion juste avant d’entrer dans Gaza. Il répondit par l’affirmative. Le père lui raconta: ‘Mon fils était responsable d’une unité de trois hommes. Ils ont pénétré dans un des quartiers de Gaza : Ziget. Là-bas ils ont vu un terroriste en train d’ouvrir le feu sur leur groupe. Ils ripostèrent, et voilà qu’un autre terroriste s’engouffre dans un immeuble. Guaï le poursuit et entre avec son unité dans la cage de l’immeuble. Seulement là- bas l’attendait un traquenard ! D’autres terroristes embusqués tirèrent des feux croisés et les soldats du groupe devaient se protéger en se mettant à plat ventre. C’est alors qu’un des terroristes a dégoupillé une grenade et l’a lancée. La situation était désespérée puisqu’ils ne pouvaient pas bouger à causes des tirs croisés. Le temps de l’explosion est de 2.5 secondes !’ C’est alors qu’un blessé, moins grave, qui est dans la même pièce continue et dit : ‘J’ai vu la grenade qui est arrivée directement sur Guaï et qui devait exploser dans moins d’une seconde ! C’est alors que je vois une chose qui sort tout droit du pays des miracles ! Guaï a fait un tout petit mouvement, et l’explosif frappa le canon de sa mitraillette et REBONDIT pour repartir en direction du terroriste ! Ce dernier est abasourdi de ce qu’il voit, et finit sa vie criblé par sa propre grenade qui explose en plein vol ! De cette explosion nous sortons tous les trois blessés, cependant nous avons eu droit à la vie sauve: un vrai miracle !’
Cette fois notre visiteur se tourne vers Guaï qui sous les bandages à pleine connaissance de ce qui se passe autour de lui. Guaï dit: ‘Lorsque j’ai vu la grenade venir sur nous, je savais que c’était notre fin ! Durant cette fraction de seconde je me suis tourné vers E.lokim, D’. Comme je t’avais rencontré quelques heures avant, j’ai eu le temps de répéter le verset que tu m’avais écrit. Je ne sais plus si je l’ai dit entièrement mais une chose est sûre c’est que j’ai crié: « CHEMA’ ISRAEL … ». C’est alors que la grenade a fait une chose inexplicable, c’est qu’elle a cogné le mince canon de mon arme et a rebondi alors que je n’avais rien fait ! C’est un miracle que je te dois, du fait de ce verset ! Si je ne t’avais pas rencontré, je n’aurais même pas eu une prière dans ma bouche !’ Notre visiteur avait des larmes qui coulaient sur sa joue… Fin de l’histoire véridique.
Shabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.
David GOLD Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade
Prendre contact tél:00972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com
Je m’apprête avec l’aide de D.ieu (bli neder) à sortir la « saison 2 » de mon livre. Ce sera la publication de la deuxième année de mon feuillet « Autour de la table du Chabbath ». Tout celui qui veut aider ou désire faire une dédicace peut prendre contact tél : 00972 55 677 87 47 ou 06 60 13 90 95
Une bénédiction à Maurice Azoulay (Moché Ben Aïcha) afin qu’il se renforce dans la Tora et les Mitsvoth.