- Il est clair – et très inquiétant – que les représentants de l’ONU dans la bande de Gaza n’aient pas émis la moindre protestation quand les chefs de milice sont entrés dans leurs bureaux pour inciter les Palestiniens à intensifier leurs attaques terroristes contre les Juifs.
- Ce silence des responsables de l’ONU confirme que l’incitation anti-israélienne et les appels au meurtre sont partie intégrante de la culture de l’ONU comme de la culture des Palestiniens.
- Pour les Palestiniens, Israël tout entier est une colonie qui doit être démantelée.
- Le temps est peut-être venu de dénoncer l’ONU pour le racisme qu’elle incarne et qu’elle contribue à perpétuer. Le moment est peut-être venu pour toutes les nations, en particulier les États-Unis, qui paient la facture la plus élevée, de ne payer l’ONU que pour ce qu’ils peuvent en obtenir et de réclamer ce pour quoi ils paient.
Le temps est peut-être venu de dénoncer l’ONU pour le racisme qu’elle incarne mais aussi qu’elle perpétue. Le moment est peut-être venu pour toutes les nations, en particulier les États-Unis, qui assument une grande partie de la facture, de ne payer de l’ONU que pour ce qu’ils peuvent en obtenir et de réclamer ce pour quoi ils paient. (Photo de Drew Angerer / Getty Images) |
Les dirigeants de plusieurs factions palestiniennes ont de nouveau appelé à intensifier les attaques terroristes contre les Juifs. A la différence des appels précédents, celui-ci a été lancé au cours d’une grève avec sit-in organisée devant les bureaux des Nations Unies dans la bande de Gaza.
Que les chefs des factions palestiniennes appellent au meurtre de juifs n’a rien pour surprendre. Mais qu’ils le fassent devant les bureaux de l’ONU est pour le moins étrange ; comme s’ils demandaient à l’ONU d’approuver leurs attaques terroristes continuelles contre Israël.
Ce qui est clair – et inquiétant – est que les représentants de l’ONU dans la bande de Gaza n’ont pas pipé quand les dirigeants palestiniens ont envahi leurs bureaux pour inciter la population à intensifier ses attaques terroristes.
La grève avec sit-in a été organisée par le « Département de Jérusalem » du Hamas, le groupe terroriste qui contrôle la bande de Gaza depuis l’été 2007. En occupant le site de l’Onu, le Hamas entendait protester contre les visites de juifs au Mont du Temple, ou Haram Al-Sharif – un site de Jérusalem sacré pour les musulmans et les juifs.
Le Hamas, qui contrôle Gaza près de l’Égypte, et l’Autorité palestinienne, qui a le pouvoir en Cisjordanie, et bien d’autres factions palestiniennes mènent depuis plusieurs années une vicieuse campagne d’incitation à la révolte contre la décision des autorités israéliennes d’autoriser les juifs à visiter le complexe du Mont du Temple.
Les Palestiniens s’opposent à toute présence juive – visiteurs ou fidèles – sur le Mont du Temple. La police israélienne interdit de son côté totalement la prière juive sur le Mont du Temple, et les visiteurs juifs n’ont pas le droit de chanter, de chuchoter, de prier ou de se livrer à une quelconque manifestation religieuse. Sans tenir compte des interdictions faites aux Juifs de prier sur le mont du Temple, les Palestiniens continuent de s’opposer à toute présence juive sur le Mont du Temple [NDLR : Sans oublier la Halakha qui l’interdit également, mais cela ne concerne pas les Palestiniens, et ce n’est évidemment pas le motif pour lequel ils entravent cela].
Les responsables de l’Autorité palestinienne et du Hamas ainsi que les médias palestiniens considèrent les visites pacifiques de Juifs sur le Mont du Temple comme de « violentes invasions de colons juifs extrémistes dans la mosquée Al-Aqsa ».
Inutile de préciser que les visiteurs juifs du Mont du Temple n’ont jamais mis le pied dans la mosquée al Aqsa. Cela n’empêche pas les dirigeants palestiniens de mentir à leur peuple et au reste du monde quand ils affirment que « les Juifs profanent notre mosquée ».
Ces mêmes mensonges ont à nouveau été proférés devant les responsables de l’ONU de Gaza, lors de la grève avec occupation, et encore une fois, ces mêmes responsables de l’ONU n’ont pris le risque d’aucun démenti. Un silence qui en dit long sur leur attitude à l’égard de l’incitation anti-israélienne et des appels au meurtre contre les Juifs, qui font partie intégrante de la culture des Palestiniens mais aussi de l’ONU.
Personne n’attendait que l’ONU, ou l’un ou l’autre de ses plus hauts responsables affronte directement les dirigeants terroristes de Gaza. Néanmoins, un communiqué qui condamne l’irruption des dirigeants palestiniens, leurs propos mensongers et diffamatoires et leurs appels à la violence contre les Juifs, aurait été le bienvenu.
Malheureusement, rien n’est venu. Si bien que les dirigeants palestiniens sont en droit de s’imaginer que l’ONU acquiesce à leurs projets meurtriers.
En fait, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a un « Rapporteur Spécial » dont le mandat est de « recenser les obstacles existants et émergents à la liberté de conscience ou de religion et de proposer des solutions pour en venir à bout ».
Ce mandat n’inclut évidemment pas pour les Juifs le droit de gravir le Mont du Temple qui est pourtant le site le plus sacré de la planète pour les juifs religieux. Une partie des quatre murs de soutènement autour du Mont du Temple date de l’époque du Second Temple, au premier siècle de notre ère. Les murs ont été construits autour du sommet du mont Moria là où, à en croire la Bible, Avraham a offert son fils, Yits’hak, en sacrifice.
Lors de la manifestation devant les bureaux de l’ONU, Mushir al-Masri, un haut responsable du Hamas, a appelé les Palestiniens à perpétrer des attaques à l’arme blanche, au fusil et à la voiture bélier contre des Juifs. Et il a exhorté l’Autorité palestinienne à laisser les Palestiniens de Cisjordanie libres de « passer à l’action par des attaques au couteau, à balles et en voiture contre les Juifs. Il faut que l’ennemi sioniste réalise qu’il ne vivra pas en paix sur la terre de Palestine tant que la mosquée Al-Aqsa ne sera pas en sécurité sous domination musulmane », a déclaré al-Masri.
Le responsable du Hamas a aussi exhorté les résidents arabes de Jérusalem à « se révolter contre la profanation de la mosquée Al-Aqsa par des troupeaux de colons ». Aujourd’hui, quasi systématiquement, tous les Israéliens sont appelés « colons », qu’ils le soient ou non. Un moyen commode de diaboliser les Juifs aux yeux de l’opinion publique locale et internationale. Mais aussi un moyen commode de faire passer le message que pour les Palestiniens, tout Israël est une grosse colonie qui doit être démantelée.
Al-Masri a également critiqué l’apparente normalisation des pays arabes avec Israël. « La normalisation de certains régimes arabes avec l’ennemi sioniste est un poignard empoisonné planté dans le dos de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa », a-t-il ajouté. « Cela permet aux sionistes de continuer de profaner Al-Aqsa et de judaïser Jérusalem. »
Al-Masri et les chefs des factions palestiniennes présents devant les bureaux de l’ONU ont appelé publiquement à une relance de « l’ intifada au couteau ». A l’occasion de ce « soulèvement » qui a eu lieu en 2015 et 2016, les Palestiniens ont perpétré plus de 400 attentats au couteau et à l’arme à feu ainsi que 75 attaques à la voiture bélier, tuant 85 Israéliens et en blessant plus de 1 400.
Il importe de remarquer que cette vague terroriste a éclaté peu après que Mahmoud Abbas ait accusé les Juifs de « profaner de leurs pieds souillés » la mosquée Al-Aqsa – un mensonge proféré pour la première fois, il y a 90 ans par le Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin al -Husseini. La réactualisation du mensonge initial le 16 septembre 2015, a fonctionné comme un code : à peine prononcé, les Palestiniens sont descendus dans les rues pour poignarder des Juifs, tirer sur eux avec un revolver ou les écraser avec une voiture.
Abbas a également promis que tout Palestinien tué au cours d’une attaque terroriste « irait au paradis ». Ses mots exacts étaient :
« Nous ne permettrons pas aux juifs de souiller la mosquée Al-Aqsa et Jérusalem. La mosquée Al-Aqsa est la nôtre et ils n’ont pas le droit de la souiller de leurs pieds sales. Nous bénissons chaque goutte de sang versée pour Jérusalem, un sang propre et pur, du sang versé pour Allah, selon la volonté d’Allah. Chaque martyr ira au paradis et les blessés seront récompensés par Allah. »
Le Hamas et les factions palestiniennes ont sommé Abbas de demeurer fidèle à son engagement initial et d’autoriser les Palestiniens à renouer avec « l’Intifada au couteau ». Les milices palestiniennes disent que les forces de sécurité d’Abbas en Cisjordanie ne devraient pas empêcher les terroristes de repartir à l’assaut des Juifs.
Talal Abu Tharifeh, leader du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP), une milice membre de l’OLP, a appelé lui aussi devant les bureaux de l’ONU, à un « soulèvement de masse » contre les visites de Juifs au Mont du Temple. Abu Tharifeh a cru bon de préciser qu’il ne parlait pas de manifestations pacifiques :
« Nous voulons une Intifada de masse capable peser sur l’équilibre des forces sur le terrain pour contrer la politique israélienne. Il est temps de passer de l’opposition rhétorique [avec Israël] à un affrontement sur le terrain. »
Al-Masri et Abou Tharifeh ont tous deux affirmé que leur appel à un renouveau du terrorisme contre les Juifs était lancé au nom de plusieurs « milices nationales et islamiques » en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Que les choses soient claires : les deux hommes ont expliqué que leur appel à tuer des Juifs n’avait rien d’une initiative privée, mais qu’il était le vœu de groupes représentant des centaines de milliers de Palestiniens.
L’Autorité palestinienne d’Abbas en Cisjordanie ne donne pas le sentiment de désapprouver ces appels à la violence. Les médias contrôlés par l’Autorité palestinienne, et en particulier l’agence de presse officielle Wafa, incitent les Palestiniens, sur une base quasi quotidienne, à protester contre les visites juives du Mont du Temple.
Dans une dépêche du 10 octobre, Wafa a utilisé la terminologie du Hamas pour un compte rendu falsifié des visites :
« 189 colons [juifs] ont pris d’assaut l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa sous la stricte protection de la police d’occupation israélienne. Les colons ont effectué des visites provocantes du site. »
Ni l’ONU, ni la communauté internationale ne paraissent gênés des mensonges et incitations au meurtre des Palestiniens contre les Juifs.
Le silence de l’ONU sur les appels au meurtre du Hamas et des autres dirigeants terroristes palestiniens montre que cette organisation internationale a pris parti pour les terroristes et viole sa convention des droits de l’homme relative à la liberté de culte et à l’accès aux lieux saints. On imagine le tumulte si des Juifs envahissaient les bureaux de l’ONU pour appeler à une vague d’attentats terroristes contre des Arabes ou des musulmans.
Si l’ONU souhaitait réellement contribuer à la paix au Moyen-Orient, elle fustigerait les dirigeants palestiniens qui appellent au meurtre des juifs depuis ses propres bureaux. Fournir des emplois et de la nourriture aux Palestiniens comme le fait l’ONU à Gaza, est une bonne chose. Mais fermer les yeux sur les appels au meurtre et les calomnies, – en particulier lorsque ces appels au meurtre et ces calomnies sont proférés depuis vos propres bureaux – ne fait qu’enhardir les terroristes et ouvrir la voie à toujours plus d’effusion de sang – et de sang juif notamment.
Il est temps de dénoncer le racisme que l’ONU incarne et que son action perpétue. Le moment est peut-être venu pour toutes les nations, en particulier les États-Unis, qui assument une si grande partie de la facture de l’ONU, de ne payer que pour ce qu’ils veulent obtenir et d’obtenir enfin ce pour quoi ils paient.
Bassam Tawil est un arabe musulman basé au Moyen-Orient.