L’israélien Yehonatan Ben Hamozeg, PDG de la start-up Agrint, qui utilise des capteurs sismiques pour traquer de petits insectes dévorant des palmiers de l’intérieur, s’est rendu à Dubaï avec une délégation de treize entrepreneurs israéliens pour promouvoir le « Made in Israel » aux Émiratis la suite de l’ accord de normalisation entre les 2 pays.
De son côté, la société israélienne InnovoPro a suscité un vif intérêt avec sa technique d’extraction des protéines de pois chiches en une poudre pouvant être réintroduite dans des aliments comme des yaourts ou des glaces et ouvrir une usine de poudre de pois chiches aux Émirats permettrait à cette monarchie de « ne pas être seulement un centre d’affaires mais aussi de devenir un centre de production », affirme Taly Nechushtan, patronne d’InnovoPro, devant les investisseurs émiratis.
Pour Mohammad Mandeel, chef des opérations de la société d’investissements Royal Strategic Partners à Abou Dhabi, cette technologie témoigne de la proximité entre deux pays condamnés à faire fleurir le désert pour réduire leurs importations alimentaires. « Si des gens d’une société néerlandaise débarquent ici et que je leur parle de houmous, ils vont me dire : “Mais qu’est-ce que c’est que ça ?” alors que les israéliens comprendront tout de suite.
Mais le houmous a ses limites. Et les israéliens misent aussi sur des sociétés de technologie financière ou de cybersécurité comme Morphisec, qui offre des services pour contrer des attaques informatiques.
Morphisec avait déjà vendu sa technologie aux Émirats avant la normalisation, via un pays tiers, mais dès que l’accord a été annoncé l’entreprise a vu les propositions directes d’affaires s’accumuler.
Dans ce souk des algorithmes, « la technologie de blockchain développée en Israël nous sera très utile », relève auprès de l’AFP Arshi Ayub Zaveri, patronne de Trust with Trade, une société de négoce des Émirats.
« Nous sommes traditionnellement une économie de ressources naturelles comme le pétrole (…) et nous tentons de savoir comment nous pouvons monétiser tout ça sur le meilleur support digital possible », explique-t-elle. Aux premières lueurs de la normalisation, les entrepreneurs israéliens ont parcouru Dubaï sans signer de contrats. Mme Nechushtan ne repart pas bredouille pour autant :
« Nous sommes venus ici pour nous faire des amis, les affaires suivront, nous ne sommes pas inquiets. »
Source : L’Orient le Jour & Israël Valley