Le double jeu de l’Arabie Saoudite

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Plus de citoyens de l’Arabie Saoudite ont rejoint l’État islamique que de tout autre pays

Les reportages concernant l’alliance entre l’Arabie saoudite et l’État islamique ont été continus en dépit de l’amitié saoudienne avec l’Occident :

  • 1) Les esclaves pris par l’État islamique sont vendus aux enchères en Arabie Saoudite ;
  • 2) L’Arabie Saoudite a pris en charge le financement des forces talibanes en Afghanistan et l’ancien ministre des Finances des talibans s’est rendu régulièrement en Arabie Saoudite pour collecter des millions de dollars ;
  • 3) Un rapport des services secrets divulgué par l’agence allemande de renseignement BfV et le Service fédéral de renseignement (BND) révèle que l’Arabie Saoudite (avec le Koweït et le Qatar) est en train de promouvoir et de financer l’expansion de l’idéologie salafiste djihadiste en Allemagne, où elle a déjà suscité l’adhésion de 10 000 disciples et continue de se développer.

L’Arabie Saoudite et l’État Islamique se partagent l’histoire du mouvement wahhabite. La généalogie religieuse de l’État Islamique provient du «salafisme djihadiste», un courant théologique fondamentaliste très ancien dans l’islam.

Muhammad ibn Abd al-Wahhab est le fondateur du wahhabisme, enraciné dans la tradition salafiste. Il s’est lié avec le chef de la famille al-Saud en 1744. Cette alliance a eu des effets très forts et durables : l’État saoudien était et demeure fondé sur le wahhabisme.

Al-Wahhab nommait des enseignants pour éduquer les gens dans sa version de la foi, dès qu’une ville était conquise par ses jihadistes. Il a écrit un certain nombre de livrets qui forment la base de son enseignement. Ces livrets sont utilisés par l’ÉI aujourd’hui.

L’Arabie Saoudite a nié sa responsabilité dans le financement de l’État Islamique et l’EI n’est pas satisfait des Saoudiens car il affirme que «… l’État saoudien s’est dérobé aux croyances authentiques de Muhammad ibn Abd al-Wahhab» et qu’il (l’ÉI) est le véritable porteur du message salafiste ou wahhabite.

Dans un reportage intitulé : «Plus de citoyens d’Arabie Saoudite ont rejoint l’État islamique que n’importe quel autre pays», Edwin Mora, du site Breitbart, écrivait le 10 mars dernier :

«L’État Islamique sunnite (ISIS/ISIL) s’est félicité récemment de ce que l’allié principal des États-Unis au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite, soit le principal fournisseur de terroristes pour le groupe djihadiste en Irak, selon un reportage de Fox News, citant des sources militaires irakiennes.

L’Arabie Saoudite sunnite partage une frontière estimée à 500 milles (plus de 804 km) de long avec l’Irak ravagé par la guerre.

Cependant, Fox News rapporte que les jihadistes saoudiens ont traversé la frontière que le pays partage avec la Turquie et la Syrie pour aller en Irak.

La chaîne américaine a appris de sources de renseignements irakiens anonymes que les jihadistes du royaume saoudien représentent près d’un tiers de tous les terroristes de l’ÉI en Irak, ajoutant que “les Saoudiens constituent le plus grand contingent de combattants de l’ÉI, avec les Tchétchènes russes, le second contingent le plus important.”

Interviewé par Fox News sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire irakien du renseignement a déclaré : “La présence saoudienne dans l’ÉI est très importante. Ce qui nous reste, ce sont principalement les Irakiens et les Saoudiens.”

“Les Saoudiens forment un grand nombre de kamikazes, car leurs esprits sont déjà formatés à la radicalisation par des cheikhs en Arabie Saoudite. Et nous avons capturé des commandants importants de l’ÉI”, a-t-il ajouté.

Fox News souligne avoir vu plusieurs photographies et des documents montrant l’identification et les cartes de crédit de terroristes saoudiens qui ont rejoint l’ÉI.

Le rapport vient près d’un mois après qu’un article du Wall Street Journal (WSJ) ait révélé que l’administration du président Donald Trump envisage de former une alliance militaire avec les principaux alliés du Moyen-Orient, y compris le royaume saoudien sunnite, pour combattre l’Iran chiite.

(NDT Bien entendu, ce genre de nouvelle émane du WSJ, maintenant que Trump est président, tandis qu’Obama s’est porté à la défense des Saoudiens l’an dernier, opposant son veto à une loi du Congrès adoptée à l’unanimité qui permet aux familles des victimes des attaques du 11 septembre 2001 de poursuivre l’Arabie Saoudite pour ses liens avec les terroristes. Par la suite, le Congrès a réussi à annuler le veto d’Obama).

La coalition anti-Iran du président Trump rassemblerait l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis (EAU), Israël, l’Égypte et la Jordanie.

L’Arabie Saoudite est le foyer et le principal exportateur mondial de la pensée islamique radicale, à savoir l’idéologie extrémiste sunnite du wahhabisme, respectée par l’ÉI et divers autres groupes djihadistes.

L’Arabie saoudite impose des lois islamiques extrêmement strictes à ses citoyens.

“Le wahhabisme est né en Arabie Saoudite. L’Arabie Saoudite dirige ces organisations extrémistes comme l’ÉI”, a déclaré à Fox News un responsable irakien non identifié pour sa sécurité. “Ils ont des hauts fonctionnaires et des combattants dans leurs rangs. L’Arabie saoudite n’est rien sans la protection des États-Unis ; l’Iran n’en ferait qu’une bouchée.”

L’Arabie saoudite sunnite considère l’Iran chiite comme son rival régional. L’Iran exerce une influence énorme sur le gouvernement chiite de l’Irak où les milices soutenues par la République islamique combattent l’ÉI.

L’Arabie Saoudite fait partie de la coalition dirigée par les États-Unis contre l’ÉI en Irak et en Syrie…

© Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.

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