Dans un contexte où les solutions traditionnelles ont échoué, Donald Trump propose une approche radicale pour Gaza, suscitant de vives réactions à l’échelle internationale. Le président américain suggère de relocaliser les habitants de Gaza ailleurs et d’entreprendre une reconstruction à long terme de la bande de terre, dans un cadre totalement différent de celui qui a prévalu jusqu’à présent. Cette proposition audacieuse, bien qu’extrêmement controversée, vise à bouleverser l’échiquier politique et stratégique du Moyen-Orient.
Historiquement, chaque tentative de reconstruction de Gaza a été entravée par la mainmise du Hamas, qui détournait les ressources et les matériaux à des fins militaires, notamment pour la construction de tunnels. Trump défend l’idée que la seule façon de mettre un terme à ce cycle de destruction est de modifier fondamentalement les conditions sur le terrain.
Cependant, cette initiative rencontre d’ores et déjà une vive opposition. L’Égypte et la Jordanie refusent d’accueillir des centaines de milliers de réfugiés gazaouis, tandis que des acteurs régionaux influents, comme la Turquie et le Qatar, qui ont soutenu le Hamas, sont peu enclins à voir ce dernier perdre son contrôle sur Gaza. Même Israël, qui a toléré pendant des années la présence du Hamas dans la bande, pourrait ne pas adhérer pleinement à cette stratégie.
Une stratégie inspirée d’une philosophie ancienne
Le raisonnement derrière la démarche de Trump pourrait être comparé à un principe issu de la stratégie chinoise ancienne : « Battre l’herbe pour effrayer les serpents ». L’idée est de provoquer une onde de choc politique afin d’exposer les véritables positions des différents acteurs de la région. En proposant une solution radicale, il pousse les pays du Moyen-Orient à prendre une position claire sur l’avenir de Gaza et la nécessité de briser le cycle actuel.
Un statu quo qui a longtemps profité à certains
Depuis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en 2007, la communauté internationale a largement évité d’intervenir de manière décisive. Les Nations unies, certaines ONG et plusieurs États ont entretenu, directement ou indirectement, une situation où Gaza restait une poudrière sans issue politique claire. L’influence du Hamas s’est étendue à divers secteurs, incluant l’aide humanitaire et même certaines institutions onusiennes.
Une répercussion sur l’équilibre régional
L’attaque du 7 octobre a illustré à quel point la tolérance prolongée envers le Hamas avait conduit à une impasse sanglante. L’organisation terroriste a pu renforcer son influence sans qu’Israël ni les pays voisins n’interviennent de manière décisive pour prévenir l’escalade. Aujourd’hui, face à un Hamas devenu trop puissant et dangereux, Trump semble vouloir imposer un choix binaire : soit la région accepte une transformation profonde de la gestion de Gaza, soit elle se condamne à reproduire les erreurs du passé.
Jforum.fr – Illustration : caricature prise du journal Haarets