Division 59 : réponse du Richon leTsion aux Juifs de France

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1887

Le problème de la division 59 du cimetière de Pantin a fortement indisposé la
communauté juive en France : ainsi donc est proposé aux membres de notre
communauté un carré qui, cette fois-ci, contient encore un très grand
nombre de tombes non-juives.

On entend dire de source officielle qu’a priori la Halakha interdit peut-être l’inhumation d’un Juif dans un cimetière ou un carré non-juif ; cependant s’agissant de la division 59, qui à l’origine était non-juive, mais qui a été transformée en carré mixte afin qu’il devienne à terme un carré juif, il est préférable de procéder à une inhumation dans un carré qui soit déjà entièrement juif. Concrètement et à postériori, compte tenu de l’interdit halakhique d’exhumation d’une part, et du fait que ce carré a vocation à devenir entièrement juif et que, d’autre part, ce carré ne pourra le devenir que si certains se dévouent et acceptent cette mixité provisoire, aussi il convient de ne pas exhumer pour une ré-inhumation, en particulier vers Israël…

Le Richon Letsion, le rav Yits’hak Yossef, fils du rav ‘Ovadia Yossef zatsal, a
été consulté sur cette question par nos soins. Voici sa réponse (datant du 24 chevat passé):

« Il est indiqué dans le Yalkouth Yossef (Hilkh. Avélouth 45,14) qu’il est obligatoire d’effectuer une ré-exhumation dans de telles circonstances, étant entendu qu’on n’enterre pas une personne mécréante à côté d’un tsadik, à plus forte raison un non-juif, cf. la réponse du ‘Hatham Sofer (Y. D. 341), le livre ‘Hayim beyad (109), et dans le Tov ta’am vada’ath III, tome II (§ 263), et encore dans les commentaires du Rachba et du Ran (Guittin 61a), dans le livre Kiriath ‘Hana David (II, Y. D. 36) et Kov mevasser (1).
« En conséquence, s’il est possible de mettre en place une séparation de la tombe du Juif et celle du non-juif, qu’on le fasse, mais si cela est impossible pour une raison ou pour une autre, il est demandé à la famille du défunt dont la tombe est à proximité immédiate (moins de 4 coudées, env. 2 m) de la tombe d’un non-juif de procéder à l’exhumation du corps du défunt juif et de l’inhumer comme il le faut dans un emplacement digne, uniquement avec des Juifs. Sinon, l’âme du défunt ressent une grande douleur, et c’est en plus honteux pour un mort d’être enterré à proximité d’un non-juif, comme l’écrit le Séfer ‘Hassidim.
« Il n’y a donc pas lieu de craindre de provoquer de déranger un mort, car ceci est fait est pour son bien. Que la bénédiction repose sur ceux qui s’en chargent (cf. Yabia’ omer VII, Y. D. 36). Que cette action soit faite par des personnes de la ‘Hévra kadicha qui savent comment effectuer une exhumation, et après avoir demandé d’être pardonné ».

2 Commentaires

  1. Vous ne parlez pas de la quantité énorme d’ossements que l’on trouve quand on creuse des tombes dans ces carrés ! Or il ne fait là aucun doute qu’il s’agit de restes de gentils. Admettons qu’on ait mis en place une barrière – ce qui est totalement impossible, je vous le garantie ! – a-t-on le droit d’enterrer dans un tel terrain, quand on y trouve tellement de restes d’ossements humains (ce qu’on appelle des « bonbons » dans le milieu des entreprises de pompes funèbres) ?

  2. Mon expérience m’a appris qu’en plus, les compagnies de pompes funèbres ne sont pas en mesure de préciser aux familles quel emplacement elles recevront, car cela ne dépend pas d’elles. De la sorte, il se peut parfaitement que la tombe se retrouve parmi celles de non-juifs.

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