Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a récemment partagé une expérience personnelle marquante. Lors d’une frappe aérienne menée par Israël sur l’aéroport principal de Sanaa au Yémen, il a craint pour sa vie. Les explosions ont ébranlé le bâtiment où il se trouvait, mettant en évidence les dangers auxquels les humanitaires et les civils font face dans les zones de conflit.
Selon Tedros, les détonations étaient si puissantes qu’il ressentait encore des bourdonnements dans les oreilles un jour après l’incident. « Je n’étais pas sûr de pouvoir survivre », a-t-il confié, relatant que l’une des explosions s’est produite à seulement quelques mètres de lui. Le chaos s’est immédiatement installé à l’aéroport, les gens courant en panique après une série de quatre déflagrations.
Bloqué sur place pendant près d’une heure avec ses collègues, Tedros a vu des drones survoler la zone, alimentant les craintes de nouvelles attaques. « Il n’y avait aucun abri, rien pour se protéger. Nous étions exposés, attendant que quelque chose arrive », a-t-il expliqué. Parmi les débris, des fragments de missiles étaient visibles, rappelant la violence de l’assaut.
Contexte des frappes israéliennes
Les frappes aériennes menées par Israël visaient les Houthis, un groupe soutenu par l’Iran. Ces derniers ont récemment intensifié leurs attaques, tirant des drones et des missiles en direction d’Israël pour afficher leur solidarité avec les Palestiniens de Gaza. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré que ces opérations militaires ne faisaient que commencer.
L’agence de presse Saba, contrôlée par les Houthis, a rapporté que les frappes avaient causé la mort de six personnes et fait 40 blessés, à Sanaa et dans la ville portuaire de Hodeidah.
Une mission humanitaire sous haute tension
Tedros se trouvait au Yémen dans le cadre d’une mission visant à négocier la libération de 16 membres du personnel de l’ONU, ainsi que de travailleurs humanitaires et diplomatiques détenus dans le pays. Conscient des risques liés aux tensions croissantes entre Israël et les Houthis, il avait toutefois estimé qu’il était crucial de tenter d’assurer leur libération.
Depuis la Jordanie, où il s’est rendu après l’attaque pour accompagner un collègue gravement blessé vers des soins médicaux, Tedros a exprimé son choc. « Un aéroport civil doit être protégé, que je sois présent ou non », a-t-il déclaré, tout en évitant de commenter directement la responsabilité de l’attaque.
Une réflexion sur l’état du monde
Face à cet événement dramatique, Tedros a également partagé ses préoccupations plus larges. « Je suis inquiet pour notre monde, pour la direction qu’il prend. Je n’ai jamais vu le monde dans un état aussi dangereux », a-t-il affirmé, appelant les dirigeants à intensifier leurs efforts pour mettre fin aux conflits mondiaux.
Malgré les risques encourus, le directeur général de l’OMS a rappelé que son expérience personnelle n’était qu’un reflet de ce que des millions de personnes vivent quotidiennement dans les zones de guerre. « Cela m’a permis de ressentir ce qu’ils traversent », a-t-il conclu, réaffirmant son engagement envers les populations affectées par les conflits.
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