Par Maxime TANDONNET – Temps et contretemps
La France s’active sur les fronts méditerranéens, brandit la menace maritime contre la Turquie, donne des leçons au Liban qu’elle souhaite reprendre en main. L’idée serait-elle de renouer avec la politique de la grandeur ? Le problème, c’est que la grandeur ne s’invente pas. La France a été une puissance planétaire, à l’époque de son empire colonial forgé notamment par la troisième République, puis dans les années 1960 et 1970, du temps de de Gaulle, Pompidou et Giscard, où la voix de la cinquième puissance industrielle et militaire était écoutée et admirée dans le monde, la France parlant sur un pied d’égalité avec les plus grandes puissances mondiales et modèle pour de nombreux pays qui lui faisaient confiance.
Mais aujourd’hui, les gesticulations, isolées des pays alliés, ne sont que vaine et ridicule prétention. L’arrogance n’est que l’envers de la faiblesse. La grandeur ne saurait reposer que sur des bases solides, une puissance économique et militaire, une stabilité intérieure, un socle solide d’unité et de confiance.
Un pays en pleine désintégration, rongé par une violence endémique qui fait couler le sang sur son territoire, incapable de juguler la barbarie sur son propre sol, dévasté par le chômage, la pauvreté et l’exclusion, rongé par la désindustrialisation, un vertigineux déclin intellectuel se manifestant par la chute du niveau scolaire, gouverné par des nuls et des opportunistes qui ont prouvé leur effarante incompétence lors de l’épidémie du covid-19, cette soi disant démocratie où le taux d’abstention atteint 50%, tant la défiance envers le politique est immense, et le vote démago-extrémiste, de droite comme de gauche, plus de 30%, un pays qui touche ainsi le fond de l’abîme n’a de leçons à donner à personne.
Qu’il fasse le ménage chez lui en premier lieu, c’est tellement plus difficile que de fanfaronner, et ensuite, il pourra se permettre de donner de leçons aux autres et de remplir sa mission historique.