Dieudonné est mis en examen pour fraude fiscale, blanchiment, abus de biens sociaux et organisation frauduleuse d’insolvabilité…
Dieudonné a tenté de justifier sa considérable trésorerie en liquide lors de son dernier interrogatoire devant le juge Renaud van Ruymbeke, qui a clos le 27 juin son enquête sur le patrimoine du polémiste, a-t-on appris samedi de sources proches du dossier.
Le parquet de Paris doit désormais prendre ses réquisitions sur un éventuel renvoi en procès de Dieudonné M’Bala M’Bala, mis en examen en 2014 pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux ainsi que, depuis 2015, pour organisation frauduleuse d’insolvabilité.
Amendes impayées
La justice enquête sur le patrimoine réel du polémiste de 51 ans depuis le signalement des transferts de 414.000 euros entre 2009 et 2012 à ses proches au Cameroun. Dieudonné, multicondamné, n’acquittait ni le montant de ses amendes ni les dommages et intérêts dus à la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui avait porté plainte. Début 2014, Dieudonné avait commencé les règlements.
650.000 euros en liquide avaient été découverts en perquisition en janvier 2014. Pour Dieudonné, l’argent trouvé à son domicile provenait de la billetterie de sa tournée en France que les autorités tentaient alors d’interdire.
Des places payées à la dernière minute en liquide
D’octobre à décembre 2013, plus de 300.000 euros ont ainsi été encaissés, en espèces. Soit plus de 40 % de la recette en moyenne, selon une source proche du dossier, avant que les ventes ne s’accélèrent en janvier, au plus fort de la polémique. Ces sommes n’apparaissaient pas dans les comptes de sa société de production saisis lors de la perquisition, rectifiés par la suite.
« Les rares privilégiés (…) devaient être rapides et volontaires. Si j’avais été à leur place, j’aurais tiré de l’argent au distributeur qui se trouve à côté du théâtre et payé en espèces pour entrer plus rapidement. C’est certainement ce qu’ils ont fait », a avancé Dieudonné, selon une source proche de l’enquête, lors de son interrogatoire du 6 juin. Attribuant l’engouement de son public « aux gesticulations des médias et de l’ex-Premier ministre Manuel Valls », le polémiste affirme avoir dû se méfier des banques et « opter pour l’achat de coffre-fort à domicile ».
Source www.20minutes.fr