Deux parents – une même voi(x) (e)

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Deux parents - une même voi(x) (e)

La Tora parle du « ben sorer oumoré », du « fils dévoyé et rebelle ». Parmi les critères que la Tora retient pour qu’il puisse être condamné, il faut que la voix de son père et celle de la mère aient été identiques du point de vue des mots prononcés et de la tessiture de voix. Ce cas ne s’est jamais présenté, mais les maîtres de la Guemara le citent « afin d’en tirer les enseignements qui nous sont nécessaires ».

 

Elever l’enfant dans la même direction

C’est lorsque les deux parents ont la même voix que l’enfant est responsable de sa mauvaise conduite et peut être condamné. Voix identique et Voie identique sont en effet les conditions nécessaires pour considérer que la mauvaise conduite de l’enfant est l’expression d’une dimension profondément mauvaise en lui qui ne peut être liée à un déficit éducatif. Avoir une voix commune nécessite en premier lieu des aspirations communes, ne serait-ce qu’au niveau des fondements de l’existence. Que l’enfant perçoive que ce qui est important pour l’un de nous l’est aussi pour l’autre. Ceci s’exprime par le respect profond que nous avons de l’autre et de ses idées. Nous ne sommes pas toujours obligés d’adhérer totalement à la vision que notre conjoint a de l’existence, mais le respect que nous avons par rapport à ce qu’il est donnera à l’enfant la capacité d’être réellement à notre écoute. Les aspirations communes au niveau des fondements de l’existence visent à former un être dont les valeurs de vie qu’il va appliquer sont celles que la Tora prône. Ceci est malheureusement rare de nos jours tant les dissensions dans le couple sur la vision qu’ils ont de la vie ont très souvent des répercussions néfastes sur l’avenir des enfants.

Deux voix identiques au quotidien

Avoir deux voix identiques, c’est aussi donner la même direction à l’enfant. Il n’est pas possible qu’un parent interdise et que l’autre permette, l’un disant « je ne veux pas » l’autre répondant, « allez, ça va, laisse-le ». L’enfant profite de ces dissensions pour faire ce qu’il veut, et les parents perdent toute crédibilité et très rapidement leur voix n’a plus de poids. Plus encore : l’enfant balloté entre des paroles contradictoires, risque de prendre parti pour l’un de ses parents et sortir de sa place d’enfant, prenant dans le couple une place qu’il ne peut et ne doit occuper.

Si les regards divergent au niveau des fondements de la vie ou dans tout ce qui a trait à l’éducation au quotidien, il est absolument nécessaire de savoir prendre le temps d’en discuter dans des moments exempts de toute tension non pas pour convaincre l’autre du bien-fondé de nos paroles, mais pour comprendre ses idées. Cela exige une relation dans laquelle la problématique du pouvoir est absente. Cela exige aussi de savoir trahir le modèle éducatif dans lequel nous avons grandi respectivement afin de créer un modèle familial qui correspond à ce que NOUS voulons transmettre à l’enfant. Et puis rappelons-nous que certaines méthodes qui ont été efficaces avec nos aînés doivent parfois être totalement repensées pour éduquer les plus jeunes.

Les échanges et discussions dans un état d’esprit de construction sont plus que nécessaires pour pouvoir, malgré nos fonctionnements et sensibilités différentes, être des parents qui tendent à aller dans une même voie avec la même voix.

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