Editorial par Yves Thréard pour Le Figaro repris par Tribune Juive puis par le site IIF Alsace Illustration : shutterstock
À Conflans-Sainte-Honorine, le collège du Bois-d’Aulne ne portera pas le nom de Samuel Paty. Il en avait été plus ou moins question, mais, finalement, l’idée a été abandonnée. Des responsables de l’établissement au ministère de l’Éducation, en passant par la commune et le département, personne ne veut prendre l’initiative.
Devant pareille lâcheté, la honte vous gagne. Un professeur d’histoire a été décapité en pleine rue, le 16 octobre 2020, à la sortie des cours, pour avoir montré des caricatures de Mahomet et, deux ans après, il faudrait continuer à baisser la tête face aux islamistes !
À l’heure où de jeunes Iraniennes se font trouer la peau pour mettre à bas leur voile et recouvrer la liberté, le pays de la laïcité tremble encore devant les ennemis de la République que sont les gardiens de la charia et leurs dévoués exécutants.
Mais à quoi auront servi l’assassinat de Samuel Paty et les 271 morts du terrorisme depuis 2012 et les crimes de Mohamed Merah ? Pourquoi répéter après chaque attentat les mêmes «plus jamais ça» si c’est pour ensuite chercher à ne «surtout pas faire de vague», mot d’ordre de la Rue de Grenelle ? Comment accepter, comme cette semaine à Évry, que des courriers soient adressés à des enseignants avec cette condamnation à mort : «On va lui faire une Samuel Paty», sans que leurs auteurs soient dûment mis hors d’état de nuire et leurs cibles immédiatement protégées ? Comment ne pas interdire sur-le-champ toutes les manifestations ostentatoires de cet «islamisme d’atmosphère» qui, de l’école à l’entreprise en passant par les services publics, est un crachat porté à l’art de vivre à la française ?
Face à l’intolérance, la tolérance est la signature des pleutres. Les établissements scolaires et les enseignants sont en première ligne. Il est urgent de les aider, non pas à résister mais à gagner la bataille. Pour cela, on attend de Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation, fantomatique et inaudible depuis sa nomination, qu’il énonce des mesures précises et fermes à l’occasion des hommages qu’il ne manquera pas de prononcer en mémoire du professeur décapité.