Désormais, les populations refuseront ce que décide la classe médiatique

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Les sondages ne cessent de se tromper. Au moment où le Royaume-Uni a choisi de quitter l’Union européenne (Brexit), ils donnaient le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne en position gagnante. On sait ce qui s’est passé.

Quelques jours avant l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, ils donnaient Donald Trump nettement battu. On sait ce qui s’est passé, là aussi.

Voici peu, en France, ils plaçaient François Fillon nettement derrière Alain Juppé et Nicolas Sarkozy. On sait ce qui s’est passé, là encore.

À l’évidence, les logiciels censés prévoir ne prévoient plus guère et sont très déréglés.

C’est sans doute le signe que les instituts de sondage ne sa­vent plus percevoir l’opinion.

C’est aussi le signe d’un mouvement plus profond.

Dans tout le monde occidental, les populations expriment, lentement mais sûrement, leur refus de ce que prétend décider une classe médiatique, politique et culturelle, arrogante et souvent méprisante.

Cette classe fonctionne, en A­mérique comme en Europe, sur le même mode que la nomenklatura au temps de l’Union soviétique, et on peut parler d’elle comme d’une nomenklatura globale.

Celle-ci se place au dessus. Elle vit déconnectée du commun des mortels. Elle fonctionne par cooptation. Elle ignore les douleurs et les difficultés de gens qu’elle ne fréquente pas et qu’elle traite comme un ensemble indistinct d’animaux domestiques.

Elle se passerait volontiers du suffrage universel et, faute de s’en passer, imagine l’avoir soumis en achetant les voix des plus pauvres avec des assistances diverses et en s’efforçant d’essorer le cerveau des classes moyennes à coups de discours imprégnés de pensée unique et de politiquement correct disséminés par les médias qu’elle possède.

Le règne de la nomenklatura globale n’est pas achevé, mais il est ébranlé.

Pour tenter de préserver ce qui reste de son règne, la nomenklatura globale tente encore d’intimider, de caricaturer, de faire peur.

Cela s’est produit avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Il allait en résulter un « cataclysme » et un effondrement économique outre-Manche, a-t-on entendu dire. L’économie britannique se porte très bien.

Les pontes de l’Union européenne prétendent faire payer le Royaume-Uni. Il est vraisemblable que le gouvernement britannique dira aux pontes en question d’aller parader à Brux­elles pour voir si le Royaume Uni est encore dans l’Union européenne.

Cela s’est produit et continue à se produire avec Donald Trump, parce que, là, pour la nomenklatura globale, le coup est plus sérieux et qu’il s’agit de la première puissance du monde.

Donald Trump a été présenté pendant des mois comme un crétin grossier, comme un ignorant, ou comme un fasciste. Cela va continuer sans doute.

Il est décrit aujourd’hui comme faisant courir à la planète des risques de guerre et de désastre économique. Cela va continuer de plus belle et, quand bien même Donald Trump engrangera des résultats féconds, ce qui semble d’ores et déjà assuré, et ce qui est déjà en train de se produire – j’aurai l’occasion d’y revenir –, ces résultats seront soigneusement occultés.

L’irruption de François Fillon au premier rang des prétendants à la présidence de la république française, pour l’heure, suscite surtout la stupeur de ceux qui étaient prêts à acheter à Alain Juppé le costume qui sied pour entrer à l’Élysée, mais la stupeur ne va sans doute pas durer.

Déjà, on entend murmurer que François Fillon incarne une droite « dure », peut-être une forme d’autoritarisme. Ce n’est vraisemblablement que le début. Fillon est pourtant bien inoffensif (j’aurai l’occasion d’y revenir aussi).

Le second tour de l’élection présidentielle française opposera vraisemblablement, sauf im­mense surprise, Marine Le Pen et François Fillon. Marine Le Pen n’est pas plus dangereuse que Fillon, ou à peine plus (j’y reviendrai, là encore).

Pour la nomenklatura globale, le choix sera néanmoins indigeste, et ressemblera à un choix entre le choléra et la peste bubonique.

J’imagine que la nomenklatura globale préférera François Fillon, et il sera très intéressant de voir comment elle formulera son choix.

Si François Fillon est élu, il sera extrêmement intéressant de voir comment elle se comportera.

Elle poussera sans doute François Fillon à plier, comme elle l’a fait avec Theresa May, et comme elle le fait avec Donald Trump. Fillon pliera, sans doute, qui lit son programme discerne cela aisément. Fillon n’est pas vraiment extérieur à la nomenklatura.

Je n’ose imaginer ce que serait le comportement de la nomenklatura si Marine Le Pen était élue. Comme elle ne le sera pas, vraisemblablement, je n’aurai guère besoin d’imaginer. J’y songerai à nouveau en 2022.

Nous entrons en tout cas sans doute dans une ère révolutionnaire.

J’attends les prochains épisodes, avec impatience…

© Guy Millière

Adapté d’un article publie sur les4verites.com

NDRL : Ceci est écrit, sans doute, avant l’annonce de Hollande qu’il ne se présentera pas une seconde fois à la présidence de la France. Si c’est M. Valls qui le remplace, le scénario présenté ici peut être différent.

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