À l’occasion de l’exercice Blue Flag, des Rafale français évoluent dans le ciel israélien pour la première fois.
Depuis 2013, tous les deux ans, la force aérienne israélienne [IAF] organise l’exercice international « Blue Flag », qui mobilise plusieurs dizaines d’avions de combat venus de pays alliés et partenaires. L’objectif est de simuler différents scénarios de combat « extrêmes » et de réaliser des vols en coalition « aussi réalistes que possible ».
L’édition 2021 de ces manoeuvres est particulière. D’abord par son ampleur, puisque 70 avions, fournis par huit pays Israël, Royaume-Uni, Inde, Italie, États-Unis, Grèce, Allemagne, France seront engagés au-dessus du désert du Néguev.
En 2017, l’armée de l’Air [& de l’Espace] avait pris part à cet exercice israélien avec des Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse. Pour la présente édition, elle n’a pas donné de détails – du moins pour le moment – ni sur la provenance, ni sur le nombre de Rafale engagés. Probablement viennent-ils de la base aérienne projetée [BAP] en Jordanie, alors qu’ils sont normalement engagés dans l’opération Chammal.
Selon les explications données par Tsahal, Blue Flag 21 mettra l’accent sur la « coordination entre les avions de cinquième et de quatrième génération dans un environnement opérationnel difficile ». Effectivement, des F-35I « Adir » évolueront aux côtés des Rafale, des Mirage 2000 et autres F-15 et Eurofighter Typhoon [dont six de la Luftwaffe].
« L’exercice est à un niveau élevé en termes de pays participants, de qualité et de technologie. Il exprime la forte coopération et la connexion avec les forces aériennes des pays participants et représente un terrain fertile pour la coopération régionale et internationale », a fait valoir l’état-major israélien.
Cela étant, Blue Flag 21, qui se terminera le 28 octobre, se tient alors que les tensions entre Israël et l’Iran sont toujours vives, que ce soit sur la question syrienne et le programme nucléaire iranien. S’agissant de ce dernier, les négociations devant permettre de sauver l’accord de Vienne [ou Plan d’action global commun, signé en 2015 par l’Iran, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne, ndlr] sont au point mort.
Les États-Unis, qui disent vouloir réintégrer ce dernier après l’avoir quitté sous l’impulsion du président Trump, ont récemment haussé le ton à l’égard de Téhéran, en laissant planer la menace d’un éventuel recours à l’option militaire en cas d’échec de la diplomatie. Et le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a récemment assuré qu’Israël serait prêt à mener une action militaire contre l’Iran si nécessaire. D’ailleurs, un budget de 5 milliards de shekels [1,3 milliard d’euros] a été approuvé, ce 19 octobre, pour renforcer certaines capacités en vue de possibles frappes contre les installations nucléaires iraniennes.