Un groupe d’anciens officiers supérieurs de l’armée israélienne a pris la parole avec fermeté pour réfuter les déclarations de Moché Ya’alon, ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major de Tsahal. Les propos de Ya’alon, qui a évoqué un supposé « nettoyage ethnique » mené par Israël à Gaza, ont suscité l’indignation dans les rangs militaires et politiques.
La portée de cette lettre est d’autant plus symbolique que plusieurs des signataires ont servi sous les ordres de Ya’alon lorsqu’il était à la tête de Tsahal entre 2002 et 2005. Leur indignation traduit un sentiment de trahison face à celui qui fut leur supérieur. Ya’alon avait notamment accusé Israël d’annexion et de nettoyage ethnique lors d’une interview avec DemocratTV, en lien avec les opérations militaires actuelles dans le nord de Gaza, impliquant des frappes ciblées et des évacuations de civils.
Le président israélien Isaac Herzog s’est également exprimé, qualifiant les propos de Ya’alon de « calomnies ». Lors d’un discours à Jérusalem, Herzog a défendu l’intégrité morale de l’armée israélienne, affirmant qu’elle opère selon les normes les plus strictes en matière de droit international et humanitaire. Tsahal a, de son côté, publié un communiqué rejetant les accusations, soulignant son engagement à minimiser les pertes civiles et à protéger les populations dans la mesure du possible.
Moché Ya’alon n’en est pas à sa première critique du gouvernement israélien. Depuis plusieurs mois, il fustige la gestion du conflit avec le Hamas, dénonçant un manque de leadership et une absence de stratégie claire pour libérer les otages et soutenir les déplacés. Cependant, cette fois-ci, ses propos ont franchi une ligne rouge pour ses anciens collègues militaires.
Les signataires de la lettre insistent sur la nécessité de distinguer la critique légitime des politiques gouvernementales des attaques contre l’armée, qu’ils jugent inacceptables. Pour eux, salir l’image de Tsahal revient à porter atteinte à une institution essentielle pour la sécurité et l’identité du pays.
La lettre s’achève sur un message rassembleur : « Nous n’avons pas d’autre pays ni d’autre armée. » Ce rappel à l’unité reflète l’attachement profond des militaires à l’État d’Israël et à sa défense. Dans un contexte de tensions exacerbées, ces mots résonnent comme un appel à la cohésion face aux défis sécuritaires et politiques.
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