Des œufs d’or…

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Autour de la table dו Chabbath, 294 Ki Tétsé

Le mérite de ces paroles de Tora est consacré a la réfoua cheléma de Esther- Sourelé bath Rayla (famille Wajzer de Montmorency) parmi tous les malades du Clal Israël.

Cette semaine notre paracha est remplie de nombreuses mitsvoth. Je m’attarderai sur l’une d’entre elles qui est peu connue du grand public : le « Chiloua’h haken »/le renvoi de la colombe. Le verset enseigne : »Lorsque tu trouveras un nid d’oisillons , alors que tu es en chemin et que la mère couve ses oeufs, tu ne prendras pas la mère, mais tu devras la faire fuir. Seulement après, tu prendras les oisillons afin qu’Hachem te prodigue du bien et que tes jours s’allongent. » De ces versets, les commentateurs apprennent qu’il existe une mitsva de faire partir la mère de son nid, pour prendre ses oeufs. Sur cette mitsva, il existe de nombreuses règles.

En fait, c’est le cas d’un homme qui se rend en forêt et découvre un nid d’une espèce de volatile pure (comme les colombes ou les pigeons) tandis que la mère couve ses oeufs (il s’agit d’un nid trouvé dans la nature et non dans un endroit gardé). Pour effectuer la mitsva il faudra dans un premier temps faire fuir la mère (par exemple en frappant des mains ou à l’aide d’un bâton. Cependant, il existe un avis plus strict expliquant, qu’il faut prendre la mère dans ses mains) puis, après que la mère ait fui le nid familial on devra prendre les œufs dans la main (tout le temps où la mère a fui) et les soulever (30 cm) au-dessus du nid. En cela on aura accompli la mitsva (il existe une discussion entre les Poskims pour savoir  si l’on doit faire une bénédiction, finalement, on s’en abstiendra). On pourra replacer les œufs dans le nid sans avoir besoin de les manger et la mère pourra revenir. Si la mère revient avant qu’on ait pu soulever les oisillons, il faudra à nouveau faire fuir la mère avant de prendre les œufs dans la main. Le verset énonce : « Tu feras partir la mère de son nid… », les Sages apprennent qu’il s’agit précisément de la mère qui couve (et non le mâle). Donc pour accomplir la mitsva il faudra vérifier qu’il s’agit bien de la femelle. Or, pour les oisillons, dans la journée, c’est d’une manière générale le père qui couve les petits. Vers  la fin de la journée, à partir de 18 heures et jusqu’au matin 7 heures c’est la mère qui couve ses petits. Pour les poules, qui sont dans la nature, c’est la femelle qui reste à longueur de journée auprès de sa portée, donc on pourra faire la mitsva à tout moment de la journée. Fin de la partie « technique » de la mitsva.

Je m’attarderai sur un Midrach des Sages (voir commentaire des Ba’alé-haTossafoth sur le verset). Ils enseignent que cette mitsva amène la félicité pour celui qui l’accomplit. En effet il est marqué : »afin que tes jours se rallongent ». C’est l’assurance de la longueur des jours de sa vie. Seulement puisque la section qui suit notre passage est la mitsva du Ma’aké (la barrière que l’on doit placer sur son balcon pour ne pas tomber), c’est une allusion au fait que celui qui fait la mitsva du nid aura le droit d’inaugurer sa nouvelle maison (afin de faire la mitsva du Ma’aké). Puis il est question de l’interdit de faire labourer un âne et un bœuf en les attelant à sa charrue : c’est une deuxième allusion afin que notre homme connaisse également le mérite d’avoir une bénédiction dans ses affaires (les ânes et bœufs…). Par ailleurs, le Yalkout Chim’oni (Devarim 930) enseigne que grâce au mérite d’avoir renvoyé la mère, la suite du verset est « et tu prendras les oisillons » c’est l’allusion qu’on aura des enfants (l’homme ou la femme qui a fait la mitsva) ! Toute cette pluie de bénédictions peut être comprise d’après les paroles du Rabbénou Be’hai et du saint Zohar.

Le Rabbénou Be’hai explique que lorsque la mère est jetée de son foyer, elle est pleine  d’angoisse car son nid peut être détruit. Or, du fait de sa grande détresse, le prince, au niveau spirituel, représentant les oiseaux de ce monde demande la miséricorde de D’. Il dira : « L’Eternel est miséricordieux avec toutes Ses créatures » (verset des Psaumes) et sa plaidoirie amènera la miséricorde dans ce monde. La base de ce commentaire provient du saint Zohar. Il est dit (Tikuné Zohar 6. Dh Ruth) : « Grâce à cette mitsva, Hachem  épanchera une grande mansuétude sur le monde entier. En effet, lorsque la mère est rejetée de son nid, elle est prête à en finir avec la vie. Et à cause de sa grande peine, le prince des oiseaux plaidera sa grâce devant D’. A ce moment Hachem réunira tous ces princes et dira : ‘Le prince des oiseaux, ainsi que beaucoup d’autres, demande grâce pour tous les volatiles… Et parmi vous, qui demande grâce pour Mes enfants (les fils d’Israël) et aussi sur la Chekhina (la Présence divine) Qui est en exil ? A ce moment Hachem « S’écriera » : « En mon Nom… J’épancherai de Ma miséricorde sur ce monde…« . Continue le Zohar : A ce moment la générosité de D’ se déverse sur toutes les âmes affligées seules qui parcourent le monde d’ici et de là sans toit ni maison dont le cœur est brisé, sans force…Toutes cette grande miséricorde a été actionné par le mérite du Chiloua’h Haken/Le rejet du nid…

On apprend de ce formidable passage qu’Hachem agit dans ce monde en fonction de nos actions. L’homme a la faculté d’agir à sa guise et de faire naître la mansuétude divine. De plus, on voit qu’Hachem connait parfaitement la situation de tous, et même pour certains  leur solitude et leur détresse. Il attend de nous qu’on éveille sa générosité, afin d’arriver à sa propre libération et plénitude.

Petit Tsadik … arrête de pleurer Chabbath…

Cette semaine je vous fais  partager cette magnifique histoire vraie qui donnera du baume au coeur. L’histoire vraie s’est déroulée sous les cieux pas vraiment clément d’Amérique. Il s’agit d’Abraham, un homme de la communauté américaine qui a eu de gros déboires avec l’administration fiscale suite à une dénonciation. Là-bas, il semble que l’administration ne plaisante pas avec les fraudeurs puisqu’il a été condamné a une peine d’ emprisonnement de quatorze ans sous les barreaux du pays à la bannière étoilée. Il purgera sa peine dans l’état de Floride. Seulement, l’administration pénitencière (et particulièrement de Floride) ne ressemblent pas du tout aux hôtels trois étoiles. La promiscuité est très difficile à supporter, de plus l’administration ne lui permet aucun droit de visite. Les gens le savent bien, Abraham est juif, et ils le lui font bien sentir qu’ils ne l’aiment pas (va-savoir pourquoi…).Des années durant, Abraham restera enfermé entre quatre murs; ce seront les  sept années les plus difficiles de toute son existence. A maintes reprises ses voisins de cellule attenteront à sa vie. C’était pour la plupart de vrais brigands et tueurs qui tenaient une haine viscérale pour tout ce qui touche les gens de la communauté juive. Les invectives quotidiennes de tout ce ramassis lui rendaient la vie bien amère. Au bout de sept années, Abraham fit la  demande d’être placé dans une cellule seul, loin de tous ces malfrats. Seulement les services pénitenciers de Floride n’eurent pas beaucoup plus de mansuétude vis-à-vis de lui (ils ne pratiquaient pas la mitsva du Chiloua’h Haken… semble-t-il…). Abraham sera placé tout seul mais cette fois dans un trou à rat, une minuscule cellule dans l’obscurité… Un vrai petit enfer floridien… On était proche de Pessa’h. Abraham reçu un paquet de matsoth et du vin pour faire le Séder seulement on oublia de lui transmettre une Haggada. Il essaya tant bien que mal à réciter des passages par coeur de la Haggada. Il se sentait dans une extrême détresse à deux doigts d’une profonde dépression. Voilà que c’est Pessa’h, le temps de la liberté et pourtant il est tout seul dans sa cellule. Deux jours plus tard arriva le Chabbat des demi-fêtes. Abraham prit un verre de vin et commença à faire le Kidouch et à entonner les chants du Chabbath parmi lesquels le fameux « Ka Ehssiof’ écrit par l’Admour de Karlin : rabbi Aharon zatsal. Alors qu’il entonne sous l’air ‘hassidique la troisième strophe qui commence par « Veyihou Ra’hamékha Mitgolelim Al Am Kodechékha… »/ que Ta mansuétude s’épanche sur Ton saint peuple… D’un seul coup toute la tristesse des sept dernières années remonta dans son esprit. Il ressentit toute la solitude qui le submergeait. Les années passèrent devant ses yeux comme un film tandis que ces six mots de la troisième strophe, il les répéta inlassablement. A chaque fois il ressentait un nouvel engouement, une nouvelle prière au Ribono Chel Olam : « Fais en sorte que je retrouve la liberté… ». Il répéta ce passage encore et encore jusqu’à ce qu’il s’écroule de fatigue dans un profond sommeil. Soudain, dans son rêve il vit le visage d’un homme rayonnant, il le témoigna plus tard très clairemant. Il vit cet homme (dont il ne connaissait pas l’identité) qui lui dit : »Tsadikalè (petit Tsadik) Arrête de pleurer et sèche tes larmes . Aujourd’hui c’est mon Yahrzeit /le jour de mon année. (Semble-t-il qu’il était descendu du ciel) et à cause de tes pleurs, j’ai fait en sorte que tu sortes rapidement de cette prison. » Puis l’homme disparut.

Avraham se réveilla avec de grosses gouttes de sueurs qui perlaient sur son front… Comme il était pendant son repas, il continua  de sa se’ouda et reprit les chants du Chabbath et, à nouveau  l’air du Ka-Ehssof (la troisième strophe). A nouveau il répéta ces six mots un nombre interminable de fois.  Il fut  envahi par ses pensées et tomba dans un profond sommeil. Le même homme apparut dans son rêve et lui dit : « Petit Tsadik, pourquoi pleures-tu le Chabbath ?  J’ai été envoyé du ciel pour te prévenir que très bientôt tu retrouveras ta liberté. » Puis l’homme disparut. Avraham avait une nouvelle fois rêvé mais il avait le sentiment que c’était beaucoup plus qu’un simple rêve, c’était une petite prophétie.  Le dimanche matin les gardiens de la prison vinrent le voir et lui dire laconiquement qu’il devait ramasser ses affaires, pour se rendre  dans un autre institut pénitencier des USA. Il fut envoyé dans une prison beaucoup plus clémente de la région de New York. Là bas, il devait finir de purger les sept autres années. Quelques jours après  son arrivée  on lui annonça que son jugement avait été révisé par la cour fédérale de justice (de manière miraculeuse)  et que sa peine avait été écourtée : il pouvait rentrer chez lui ! Abraham pu reprendre les chemins de la liberté tant espérée. Fin de cette véritable histoire rapportée par le rav Tsvi Méir Zilberberg chlita qui a entendu directement le témoignage d’Avraham…

Ka Ehssof Noam Chabat … Que ta miséricorde s’épanche sur ton peuple…

Coin Halakha : A quoi ressemble le Ba’al Techouva(repenti) ? A celui qui a fauté une première fois et qui refuse de refaire cette faute, non à cause d’un manque de force ni même de crainte. Par exemple un homme qui s’est isolé avec une femme interdite, une première fois, et la seconde fois il se retrouve dans la même situation et se retient de fauter alors qu’il ressent la même attirance. C’est un homme qui s’est repenti. C’est ce que dit le roi Salomon : « Souviens-toi de ton Créateur au moment de ta jeunesse et n’attends pas tes derniers instants pour faire Techouva alors que tu n’as plus les forces » (de fauter).

 Mais si l’homme attend la vieillesse bien qu’il n’ait pas fait la meilleure des Techouva, il reste qu’elle est  acceptée (par D’). Même le jour de sa mort, si un homme se repend sincèrement, c’est considéré dans le ciel comme une Techouva et cela annule les fautes .(Rambam Hil. Techouva Ch 2).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut !

David Gold

Un profond remerciement à mon Roch Collel : le rav Acher Berakha chlita de Raanana qui fait beaucoup d’efforts pour que la voix de la Tora (écrite et orale) se propage dans la ville de Raanana et dans tout Israël.

Une bénédiction de réussite à la Alya de Lyora Bat Frima… Ainsi que d’un bon Zivoug érudit en Thora.

Avis aux lecteurs… Si vous ne savez pas quoi faire d’un portable en trop à la maison… La rédaction en Terre sainte de votre formidable feuillet « Autour de la magnifique table du Shabbat » accepterait de recevoir un ordinateur (portable)…

 

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