Des milliers d’orthodoxes menacés d’arrestation pour refus de servir

0
126

Tensions autour du refus de conscription des orthodoxes en Israël

L’armée israélienne intensifie ses efforts pour faire appliquer le service militaire obligatoire auprès de la communauté orthodoxe (‘Harédim), une question qui suscite de vifs débats au sein du gouvernement et de la société israélienne. Malgré les ordres de conscription envoyés, une majorité de jeunes ‘harédim ne se présentent pas aux bureaux de recrutement, malgré des menaces de sanctions judiciaires.

Une conscription massivement contournée

Selon les données présentées à la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset, seuls 461 jeunes hommes orthodoxes ont répondu à l’appel à l’enrôlement parmi les 3 000 convoqués. Face à ce taux de conformité extrêmement bas, l’armée a émis plus de 2 400 mandats d’arrêt contre les réfractaires, dont 1 242 ont déjà été signifiés. Les autres devraient suivre dans les prochaines semaines.

Toutefois, Tsahal rencontre des difficultés dans l’exécution de ces mandats, invoquant un manque de ressources pour procéder aux arrestations en nombre. L’armée a récemment réaffirmé que toute personne éligible au service militaire qui ne se conforme pas à son ordre de conscription sera considérée comme déserteur et exposée à des sanctions pénales.

Une opposition religieuse et politique
Le refus de servir dans l’armée reste une question sensible pour les dirigeants religieux orthodoxes, qui considèrent l’étude de la Tora comme une priorité absolue. Le rav Yaakov Medan, directeur de la Yechiva Har Etzion, a récemment critiqué cette position, appelant à davantage de liberté pour les étudiants en matière de choix personnel. Selon lui, les jeunes ‘harédim doivent pouvoir servir dans l’armée sans renier leur engagement religieux.

Cette question divise également la classe politique
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a récemment exhorté Yuli Edelstein, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, à se conformer aux directives du gouvernement sous peine de perdre son poste. De son côté, Aryeh Derhy, leader du parti Shas, a averti que si aucun compromis législatif n’était trouvé dans les deux mois, les partis orthodoxes pourraient quitter la coalition gouvernementale, entraînant ainsi des élections anticipées.

Un enjeu stratégique pour l’armée

 

L’armée israélienne cherche à augmenter progressivement le nombre de conscrits ‘harédim pour atteindre environ 4 800 nouvelles recrues par an. Pourtant, cet objectif semble difficilement atteignable, tant l’opposition au sein de la communauté orthodoxe demeure forte. La question de la conscription des orthodoxes continue donc d’être un enjeu politique majeur, susceptible d’avoir des répercussions sur la stabilité du gouvernement et sur l’équilibre entre les exigences militaires et les traditions religieuses en Israël.

Jforum.fr

 

NDLR : Ce qui reste surprenant est le fait qu’une quantité plus qu’importante de jeunes de Tel Aviv et autres se désistent également, et pourtant il n’est jamais question de les rechercher et de les forcer de cette manière à effectuer leur service militaire. On le comprendra : ils sont objecteurs de conscience et c’est par ce biais qu’ils échappent à la conscription. Mais en quoi les jeunes orthodoxes sont-ils différents ?

Aucun commentaire

Laisser un commentaire