Des manifestations orthodoxes d’un genre que nous ne connaissions pas…

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Ce ne sont pas les factions extrémistes qui ont enflammé Jérusalem ces derniers jours, mais un public orthodoxe traditionnel, établi, qui ne peut tout simplement plus contenir sa colère !

Ynet

Les manifestations orthodoxes à Jérusalem ces derniers jours ne sont pas du genre familier. L’explosion de rage depuis le début de la fermeture du quartier Romema est fondamentalement différente des autres manifestations dans l’arène orthodoxe. Ce ne sont pas des manifestations de routine des Netoré Karta sur le Kikar haChabbat, ni des routes bloquées par le Péleg de Jérusalem pour protester contre l’arrestation de jeunes de Yechiva. Cette fois, les manifestants ne sont pas membres des factions extrémistes. Les protestations orageuses, au cœur de quartiers orthodoxes calmes, indiquent un vent de changement.

Roméma est l’un des quartiers importants de la Jérusalem orthodoxe. Il est considéré comme un quartier résidentiel convoité à la fois en raison de nouvelles constructions selon des normes élevées et en raison de sa proximité avec les plus grands centres hassidiques du monde. Les Bathé Midrach des grandes cours hassidiques – Gour, Belz, Boyan et autres – sont situées près ou à l’intérieur de Roméma. Une grande partie de la nouvelle construction est destinée aux familles aisées, voire riches, et beaucoup d’autres font au moins partie des couches socio-économiques supérieures.

Au-delà de la qualité géographique présente, le tissu humain qui participe aux manifestations de ces derniers jours est également exceptionnel. Il s’agit principalement de jeunes et d’adolescents appartenant au courant central orthodoxe et non à des groupes marginalisés habitués aux affrontements avec les policiers. La fermeture forcée du quartier, ainsi que des sentiments justifiés d’application sélective et violente, ont également réussi à agiter les zones endormies de la société orthodoxe. Le manque de confiance dans la direction politique, qui à l’époque était une norme réservée à certaines factions, prévaut également dans la période actuelle parmi les orthodoxes «libéraux».

La preuve en est l’agitation sur les réseaux sociaux. Une grande partie des manifestants ont été informés de la tenue des manifestations par le biais de groupes WhatsApp dédiés de manière ouverte à la lutte contre l’application sélective. D’autres ont été informés par d’autres réseaux, Twitter par exemple.

Deux personnalités des médias orthodoxes, Ariel El-Harrar et Yair Levy, ont rassemblé des dizaines de documents qui refléteraient l’application sélective et la violence policière contre les orthodoxes et les ont publiées. Leur travail a porté ses fruits et ils sont devenus les chefs de file de la lutte. Le fait qu’il s’agisse d’orthodoxes actifs dans le réseau, et pas seulement dans les membres des communautés marginales, indique une colère qui occupe sans précédent même les parties modérées du secteur.

La violence, de tous côtés, doit être éradiquée. Elle n’a aucune justification. Tant qu’une démarche est légitime et envoie un message aux décideurs – c’est bien. Le problème commence lorsque sous les auspices d’un système éducatif défaillant et d’un sentiment de chaos chez les jeunes, les anarchistes prennent les rênes et causent des dommages irréversibles à l’image générale. Et pourtant, en s’abstenant personnellement de toute manifestation de violence et d’actes de vandalisme, l’agitation orthodoxe est justifiée.

Le sentiment dans la rue orthodoxe est fortement irrité et la raison des manifestations houleuses à Jérusalem n’est pas seulement la revendication contre les fermetures sélectives. Certes, Romema a été isolée sans explication et sans publier de critères de transparence publique, ce qui a blessé le public dans sa poche et dans son image, mais ce n’est que le point qui a provoqué l’inflamation du baril. Avant cela, d’autres événements ont choqué, tels que le cas de la fille orthodoxe impuissante devant deux policiers qui se sont occupés d’elle avec cruauté, l’application sélective reflétée dans les nombreuses vidéos publiées, l’incitation dans la rue et dans les médias, la sélection de mères orthodoxes dans les hôpitaux et la méchanceté des médias contre cette population.

Ce boyonnement intervient après une longue période insupportable, quand l’ensemble des acteurs sur la place publique, tant médiatique que politique, ont franchement fleutri l’image de ce public. Survint alors l’éruption.

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