Les Jewish Federations of North America face à une controverse interne
Un incident survenu lors d’une réunion récente des Jewish Federations of North America (JFNA) a mis en lumière des tensions internes sur des sujets sensibles liés à la politique israélienne et à l’avenir des implantations dans la région. Les déclarations de Karen Paikin Barall, vice-présidente des relations gouvernementales, ont suscité de vives réactions, révélant des fractures au sein de l’organisation face au retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
Ces déclarations font écho à des idées défendues par des figures politiques israéliennes comme Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich, favorables au retour d’implantations israéliennes dans la bande de Gaza. Bien que le Premier ministre Benjamin Netanyahu se soit opposé publiquement à cette idée, elle reste populaire dans certains cercles conservateurs, notamment parmi les partisans évangéliques américains de Trump.
Les réactions des participants à la réunion ont été partagées. Certains ont été profondément heurtés, estimant que ces propos s’écartaient des valeurs démocratiques et pluralistes qu’ils associent aux JFNA. Un responsable a confié : « Nous sommes tous partis en nous sentant offensés. Je pensais que cette organisation défendait un Israël démocratique. »
D’autres, toutefois, ont interprété les paroles de Barall comme une tentative maladroite de détendre l’atmosphère dans un contexte politique tendu. Un membre d’un conseil communautaire a expliqué : « Elle essayait de trouver un ton optimiste, mais les émotions étaient encore trop vives après les élections. Je ne pense pas qu’elle voulait réellement défendre cette position. »
Il a également souligné que l’organisation, historiquement, évite de s’immiscer dans les débats sur la politique intérieure israélienne, privilégiant des initiatives axées sur le développement économique, l’éducation et la diversité religieuse en Israël.
Des initiatives récentes, comme le séminaire de la Zionist Organization of America sur Gaza, montrent également une montée en puissance des mouvements pro-implantation. Cette dynamique inquiète les membres des JFNA qui souhaitent maintenir une approche modérée et inclusive.
« Cela ne ressemble pas à l’organisation que je connaissais. Si elle s’éloigne de ses principes, nous ne pourrons plus compter sur elle pour une stratégie nationale, » a déclaré un responsable inquiet.
Il convient également de noter qu’avant le retrait d’Israël de Gaza en 2005, les conditions sécuritaires aux frontières étaient considérées comme meilleures qu’aujourd’hui. Le démantèlement des implantations et le désengagement militaire ont laissé place à une escalade des tensions, marquée par des affrontements fréquents et une situation sécuritaire instable. Ces arguments, combinés au soutien de figures politiques influentes, pourraient contribuer à alimenter le débat autour d’un éventuel retour d’Israéliens dans la région.
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